Les origines de la guerre. Nouveau point d'histoire - Emmanuel Desgrées du Loû (1919) - En quoi l'auteur prouve que Raymond Poincaré présente la France comme un modèle de la Première Guerre, rappelant un « nouveau point d'histoire » ?

Thèmes abordés

Emmanuel Desgrées du Loû, origines de la guerre, Raymond Poincaré, Première guerre mondiale, président de la République, ENS École Normale Supérieure, nationalisme, Allemagne

Résumé du document

« Les origines de la guerre. Nouveau point d'Histoire » est un article qui évoque le discours du président de la République française à la réouverture de l'École Normale Supérieure devant les étudiants le 23 mars 1919, raconté et publié le lendemain dans l'Ouest Éclair par Emmanuel Desgrées du Loû.
Né le 22 février 1867 à Vannes et mort en 1933, il est avocat et journaliste français, patron de presse et chrétien engagé en politique. Il est notamment celui qui a fondé le grand quotidien régional l'Ouest Éclair.
En 1919, le monde se reconstruit et de nombreux traités et conseils sont créés pour régler les raisons de responsabilité de la guerre ainsi que de la question des réparations. Le président de la République Raymond Poincaré fait alors un discours aux élèves de l'école sur les dernières années qui se sont écoulées et sur ses attentes.

Extraits

[...] Discours alors diffusé à l'oral mais où l'auteur de l'article du Ouest-Eclair trouvait important de les mettre en évidence. Ces mots forment une phrase simple qui donne en elle-même tout son sens à la fois au discours et à l'article. Les Empires du centre étaient d'accord sur les conséquences de cette guerre. L'Allemagne ainsi que son alliée l'Autriche-Hongrie ont donc voulu cette guerre. Même si l'auteur ne s'exprime pas là-dessus, il laisse sa trace dans le discours de Poincaré par la forme de l'écriture. [...]

[...] On remarque alors que le contexte d'après-guerre aussi bien dans l'article, le discours de Raymond Poincaré et la situation à la Conférence de la Paix se rapproche. Emmanuel Desgrées du Loû valorise la position du président dans cette guerre. Alors que certains pensent Wilson comme l'apôtre de cette conférence, le Français eux, considèrent Clémenceau comme l'homme de la Paix française, mais quel est le rôle de Raymond Poincaré là-dedans? La conférence de Paix n'est pas expliquée ni même citée dans l'article. [...]

[...] Ces preuves de la guerre nous prouvent que Poincaré défend les valeurs de la France, mais des preuves qui ne font peut-être pas forcément d'elles un nouveau point d'Histoire. Donner des preuves, c'est argumenter, donner de la valeur à son propos. L'auteur nous donne ici une accumulation de preuves citées dans le discours du président de la République. Des preuves pour justifier cette guerre. Une guerre que qualifiera Eric Thiers de " guerre de droit". Une guerre qui défend le droit, le droit de se faire respecter " Je pense, en particulier, à d'autres peuples dont les droits ne sont pas respectés." dit-il. [...]

[...] Un terme utilisé pour la première fois à la Chambre des Députés le 4 août 1914 par Raymond Poincaré. Une propagande alors anti-allemande dans l'espoir de récupérer l'Alsace-Lorraine perdue en 1870. Une France contre cette rupture de la neutralité belge par les Allemands et la menace qui pèse sur l'intégralité du territoire national. Une union de la défense nationale que l'on ressent particulièrement dans l'article qui permet de mettre en avant le "vif éclat" de l'Éducation et de ses intellectuels mort au front ou se battant pour les valeurs de la République honorés par un discours du président de la République française ce 23 mars 1919. [...]

[...] Rappelons les prémices de cette guerre avec l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand et sa femme le 28 juin 1914 à Sarajevo par Gravilo Princip, un nationaliste Serbe. Il paraîtrait que l'Autriche-Hongrie s'est assurée du soutien total de l'Allemagne dans cette guerre. Tout cela avant le déclenchement même Il est vrai que l'armée Austro-hongroise ne dispose que de d'hommes sur d'habitants, qu'elle est assez mal équipée et très peu motivée, mais l'Allemagne est une alliée de taille dans la création de la Triplice composée de l'Italie, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. On peut alors se demander si cette guerre comme le dit Raymond Poincaré est une guerre voulue ? [...]