"Notre pays et les autres pays", Neville Chamberlain (1939) - discours prononcé le 13 décembre 1938 au dîner de l’association de la presse étrangère

Résumé du document

Le 30 septembre 1938, Chamberlain signe avec Hitler un pacte de non-agression. Dès octobre 1938, Hitler revendique Dantzig. Le 6 décembre, sans qu'elle soit au courant des revendications allemandes en Pologne, la France signe un accord de non-agression avec Hitler. Chamberlain, "appeaser" convaincu, hanté par l'idée de guerre, réaffirme, dans un discours du 13 décembre 1938 pour l'association de la presse étrangère, son attachement à la paix et sa confiance dans la négociation.

Il dresse, ainsi, un bilan de la politique extérieure du Royaume-Uni et fait part de ses projets pour les mois à venir. Ce discours est extrait de "Notre pays et les autres pays", recueil des discours prononcés par Neville Chamberlain, publié en 1939 sous le titre original In Search of peace. Ces discours, à l'origine, n'avaient pas vocation à être publiés.

Quels sont les moyens mis en œuvre par le Royaume-Uni pour sauvegarder la paix face à des États totalitaires qui ont des politiques de plus en plus agressives ?

Extraits

[...] Le bilan de la politique extérieure du Royaume-Uni est pour Chamberlain très positif. Il reproche à ses détracteurs de favoriser une politique belliqueuse qui, selon lui, fragilise la cohésion au sein des démocraties. Il s'étonne réellement du pessimisme dont certains de nos critiques semblent être animés (l.31). Il fait allusion aux réactions de ses opposants après les Accords de Munich du 29 septembre 1938. Churchill dit à Chamberlain dans une lettre : vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. [...]

[...] Ce discours est extrait de Notre pays et les autres pays, recueil des discours prononcés par Neville Chamberlain, publié en 1939 sous le titre original In Search of peace. Ces discours, à l'origine, n'avaient pas vocation à être publiés. Quels sont les moyens mis en œuvre par le Royaume-Uni pour sauvegarder la paix face à des États totalitaires qui ont des politiques de plus en plus agressives ? Dans un premier temps, nous verrons que Chamberlain a un but invariable : sauvegarder la paix ; dans second temps, nous étudierons comment Chamberlain, pour y parvenir, use de la négociation et de la collaboration et pour finir nous verrons que le Royaume - Uni doit rester vigilant et pour cela se réarme. [...]

[...] Ainsi, le 27 mars 1933, le Japon quitte la SDN ; l'Allemagne, le 14 octobre 1933 et l'Italie mai 1936. Chamberlain, même déçu par le manque d'actions de la SDN et sa fragilité, croit toujours en son rôle pour le maintien de la paix. Chamberlain passe, donc, au-dessus d'elle pour régler les conflits ou entretenir l'amitié entre les différents pays, car le Royaume-Uni fait attention à ne perdre le contact avec aucun pays Il multiplie les rencontres entre les chefs d'État et leurs ministres des affaires étrangères. Ainsi, les initiatives personnelles sont au cœur de la diplomatie britannique. [...]

[...] "Notre pays et les autres pays", Neville Chamberlain (1939) - discours prononcé le 13 décembre 1938 au dîner de l'association de la presse étrangère L'année 1936 constitue une année charnière dans les relations entre démocraties et États fascistes. Les démocraties semblent alors démissionner devant les coups de force des États totalitaires. Le 7 mars 1936, les troupes allemandes réoccupent la zone démilitarisée de la Rhénanie. L'Allemagne resserre, ainsi, ses liens avec l'Italie. Le 1er novembre, l'axe Rome-Berlin est créé. Le 25, l'Allemagne et le Japon signent le Pacte anti-Kominterm, l'Italie y adhère un an après jour pour jour. [...]

[...] Le Royaume-Uni signe le 18 juin 1935 un accord naval avec l'Allemagne qui obtient une marine de guerre égale à de celle du Royaume-Uni. Le réarmement britannique ne reprend qu'en 1936, mais en appliquant la politique de limited liability. Cette situation a des conséquences sur la politique extérieure du pays. Elle explique en partie l'attachement à la paix. Le Royaume-Uni réarme progressivement mais ne veut pas se lancer dans une course aux réarmements. Les problèmes de recrutement de l'armée britannique sont endémiques et risquent de poser la question de la crédibilité de l'outil militaire. [...]