Waldeck Rousseau, ministère, 1902, Chancelier de l'Empire
La formule « Je suis un républicain modéré et non modérément républicain », symbolise assez bien la politique de Waldeck Rousseau, qui fut menée de 1899 à 1902, établissant un record de durée sous la IIIe République.
Le texte est un rapport de l'ambassadeur allemand basé en France au Chancelier de l'Empire d'Allemagne Hohenlohe de 1894 à 1900. L'auteur est le Prince de Münster. On ne connait rien sur l'auteur.
Sur le plan international, nous sommes dans un contexte où la guerre entre l'Empire et la France est possible. C'est pourquoi, le Chancelier allemand demande à l'ambassadeur de lui faire un rapport sur la politique française et ses actions.
En France la République semble menacé, en effet en février 1899, le président de la République Félix Faure décède subitement, Emile Loubet est alors élu contre Méline qui est un nationaliste. Cependant, le 12 juin, Dupuy alors président du conseil est renversé, abandonné par une partie des progressistes, soucieux de protéger les institutions de la République. L'un d'eux, René Waldeck-Rousseau semble désigné.
Waldeck-Rousseau est un grand bourgeois nantais, c'est un avocat d'affaires, fort riche, né en 1846, c'est un progressiste. Comme d'autres, Waldeck Rousseau avait débuté dans le grand ministère Gambetta (1881-1882) où il détenait l'intérieur, portefeuille conservé sous Jules Ferry (1883-1885), ce qui lui avait permis d'attacher son nom à la loi de 1884 sur les syndicats sans en être vraiment l'auteur. Puis il devient Sénateur de la Loire. Après le renversement de Dupuy, Loubet lui demande de former un nouveau gouvernement le 22 juin 1899. C'est ce que décrit le rapport de l'ambassadeur allemand ici.
On peut se demander en quoi ce document illustre il l'ensemble de l'action du ministère Waldeck Rousseau sous le point de vue d'un étranger?
Pour y répondre nous allons voir dans un premier temps le ministère de « défense républicaine », puis dans un second temps la fin de la crise politique avec notamment la liquidation de l'affaire Dreyfus et de l'agitation nationaliste et pour finir la vision allemande de la politique française
[...] En effet, Waldeck-Rousseau fait le choix de faire entré dans son gouvernement un socialiste. C'est la première fois dans l'histoire de la IIIe République, et cela a suscité des controverses qui par la suite, ont été souvent confondues. Sur le plan très large, Millerand a posé le problème de la « participation » d'un socialiste à un ministère bourgeois, en effet comme on a pu le voir en cours les socialistes refusent toute alliance avec la bourgeoisie, or les radicaux sont des bourgeois ce qui pause problème pour certains des socialistes. [...]
[...] Pour y répondre nous allons voir dans un premier temps le ministère de « défense républicaine », puis dans un second temps la fin de la crise politique avec notamment la liquidation de l'affaire Dreyfus et de l'agitation nationaliste et pour finir la vision allemande de la politique française I. Le ministère de « défense républicaine » A. L'importance d'une majorité forte et stable Le système français La France, on le sait, est dominée par son Parlement, et notamment par la Chambre des députés. [...]
[...] La ligne générale est la suivante. De 1893 à 1898, il y a une majorité absolue de plus de 300 républicains modérés. Aux élections de 1898, ils ne sont plus que 254. Ils peuvent soit chercher leur appui à droite : c'est ce que fait jusqu'à juin 1899 les adversaires d'une révision de l'affaire Dreyfus; soit le demander à gauche aux radicaux et socialistes : telle va être l'attitude de Waldeck-Rousseau. Le problème de majorité en 1899 L'auteur explique de la ligne 9 à 11 « que les deux ministres Waldeck Rousseau et Galliffet ont provoqué un tumulte à la Chambre mais par leur calme dédain ils ont su appliqué le silence» en effet quand ils se présentent devant la Chambre, le débat fut effectivement pénible, mais il ne semble pas que le cabinet ait été réellement menacé. [...]
[...] Une convention militaire, secrète est signée le 17 aout 1892, texte qui prévoit le soutien de toutes les forces russes en cas d'attaque de l'Allemagne ou de l'Italie soutenue par l'Allemagne sur la France et la réciprocité si la Russie est attaquée par l'Allemagne ou l'Autriche . Avec l'Italie, un rapprochement s'esquisse, en 1898, qui se confirme par l'engagement secret en 1902 de l'Italie à rester neutre en cas de guerre franco-allemande non provoquée par la France. Enfin Delcassé cherche à ménager un rapprochement franco-anglais. Ainsi se crée un climat d'entente cordiale ». Ces alliances sont possibles car pour servir sa diplomatie, la France dispose d'une puissance financière qui en fait le deuxième banquier du monde, d'une armée modernisée et d'un personnel diplomatique compétent. [...]
[...] Le Conseil supérieur de la guerre perd son droit de regard sur l'avancement des officiers qui dépendent désormais du seul ministre de la guerre, ligne 30-31. Le budget de la guerre est augmenté. Puis Galliffet se lasse et démissionne le 29 mai 1900. Il est remplacé par le général André. Un gouvernement autoritaire qui repose sur la personne de Waldeck Rousseau Comme on peut le voir de la ligne 6 à la mission de Waldeck Rousseau et son cabinet de « défense républicaine » est de rétablir l'autorité dans tout le pays. Néanmoins, ce cabinet c'est pratiquement Waldeck Rousseau seul. [...]
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