La Mère, Maxime Gorki, monde ouvrier, Russie prérévolutionnaire, socialisme, travail en usine, déshumanisation, misère ouvrière, pensée révolutionnaire
La Mère de Maxime Gorki est un roman publié en 1907, qui décrit le parcours d'une mère de famille russe, évoluant dans un faubourg industriel dans le cadre de la Russie prérévolutionnaire. Son fils est un militant socialiste qui va l'initier à cet univers, jusqu'à ce qu'elle prenne conscience de la profonde injustice vécue par les ouvriers. Elle devient alors une véritable militante socialiste révolutionnaire.
Cet extrait constitue l'incipit du roman. Il décrit l'univers dans lequel le personnage principal évolue au début du récit, avant que l'action ne commence. Gorki fait ainsi le portrait de la vie du monde ouvrier à travers les différents moments qui la rythment : la journée à l'usine, les jours de repos et de fête, les soirées. Cet incipit nous permet aussi de comprendre le ton et la posture du narrateur, ici à travers une description particulièrement vive et péjorative du monde ouvrier russe, présenté comme un peuple déshumanisé en proie à de nombreux vices. La Mère est un roman qui fait l'éloge du socialisme révolutionnaire russe, il cherche donc à convaincre le lecteur à travers des images fortes.
[...] C'est l'environnement qui est l'acteur tandis que les ouvriers sont déshumanisés et ne sont que des objets. Ils sont également décrits par leurs voix, ce qui contribue à cette déshumanisation, à cette désincarnation des êtres humains : « les exclamations rauques des voix endormies venaient à leur rencontre, des injures mauvaises déchiraient l'air ». De plus, on remarque un écho entre la comparaison à des insectes s'appliquant à la fois aux ouvriers (« comme des blattes effrayées ») et la comparaison des bâtiments à des bâtons qui les écrasent (« comme des grosses triques »). [...]
[...] On constate que le narrateur chercher à reproduire cette immersion dans un enfer grâce à une description très vivante, en ayant recours aux cinq sens. On trouve la vue d'abord (« les hautes cheminées noires se profilaient »), mais aussi l'odorat (« l'odeur d'huile »), l'ouïe (« la sirène de la fabrique mugissait », « exclamations rauques », « injures », « le bruit sourd des machines, le grognement de la vapeur ») et le toucher (« l'air froid », « muscles encore las »). [...]
[...] La vie à la fabrique fait perdre leur substance aux ouvriers, elle abîme leurs corps et leur esprit. On peut le voir par « la fatigue, amassée pendant des années, ôtait l'appétit », « exténués par le travail » et l'estomac souffrant des « brûlures aiguës de l'alcool ». La fabrique crée également un sentiment constant d'insécurité et d'attachement aux quelques objets qu'ils peuvent s'offrir : « ceux qui possédaient des caoutchoucs les mettaient, même s'il faisait sec, et ceux qui avaient un parapluie le prenaient, même par un beau soleil ». [...]
[...] Travailler à l'usine va causer leur perte, mais l'horizon des ouvriers se limite au repos permis par la fin de journée de travail et « le plaisir du café enfumé », évoquant un mauvais café lui aussi contaminé par les fumées de l'usine. Ainsi, malgré la rupture narrative qui décrit la vie des ouvriers hors de l'usine, la fabrique reste omniprésente dans ces paragraphes. Elle représente une force qui les surplombe et détermine leur destin. Troisième mouvement : un peuple avili et à bout de forces (à partir de « Les jours de fête » jusqu'à la fin) Le troisième mouvement du texte poursuit la description des différents moments du quotidien des ouvriers, en abordant les moments les plus festifs : « les jours de fête » et « le soir », quand ils cherchent à se divertir. [...]
[...] La Mère - Maxime Gorki (1907) - Par quels procédés l'auteur pose-t-il le décor d'un monde ouvrier déshumanisé et vicié, duquel le personnage principal devra sortir pour s'élever ? La Mère de Maxime Gorki est un roman publié en 1907, qui décrit le parcours d'une mère de famille russe, évoluant dans un faubourg industriel dans le cadre de la Russie prérévolutionnaire. Son fils est un militant socialiste qui va l'initier à cet univers, jusqu'à ce qu'elle prenne conscience de la profonde injustice vécue par les ouvriers. [...]
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