Fin 1814, Napoléon abdique et s'exile à l'île d'Elbe. Il revient en 1815 pendant une période de cent jours, au terme de laquelle il subit la défaite de Waterloo. Il devient donc prisonnier des Anglais, et se trouve exilé à Ste Hélène. Sous le Premier Empire, c'est-à-dire de 1804 à 1815, l'opinion publique est partagée concernant Napoléon, car la gloire n'est que militaire.
Ici, Las Cases et Chateaubriand abordent le même thème : l'arrivée de Napoléon à Ste Hélène après sa défaite de Waterloo. C'est un moment important qui met fin à une époque. En effet, elle marque la fin du Premier Empire et l'arrivée de la Restauration, c'est-à-dire du retour des rois au pouvoir.
[...] Par ailleurs, avec on semblait avoir voulu Chateaubriand fonde une explication sur le choix du lieu, qui fut, selon lui, adapté à Napoléon. En conclusion, il apparaît que dans son mémorial, Las Cases s'en tiennent au témoignage. On est face à une sorte de journal de bord, constitué de diverses prises de notes. Cet auteur s'en tient donc au témoignage, et traite de l'aspect événementiel de la situation. Chateaubriand, lui, est d'emblée dans une autre démarche. En effet, l'extrait soumis à notre étude, du fait de son appartenance à une autobiographie, est bien plus travaillé. [...]
[...] Pour l'auteur du Mémorial de Ste Hélène, il s'agit d'un lieu peu attractif rochers arides crêtes hérissées de canons Chateaubriand donne également une image hostile du lieu, mais à travers un vocabulaire plus recherché. Chez lui, l'approche de l'île est progressive, elle est d'abord vu de loin : point noir imperceptible grain de terre puis la description se fait plus précise. On peut ainsi comparer la bourgade de St James enchâssée dans des rochers escarpés de Chateaubriand et le village encaissé parmi d'énormes rochers arides de Las Cases. [...]
[...] Cette arrivée à Ste Hélène est pour lui matière à méditer, matière d'enseignement. Ensuite, nous pouvons étudier le traitement de la durée par les deux auteurs. Pour Las Cases, c'est la forme d'un journal qui est adoptée, on a donc un récit de jour en jour. Il privilégie le compte rendu du voyage. Chateaubriand, lui, privilégie la réflexion, comme en témoigne l'ellipse temporelle présente aux lignes 14 et 15 : le 15 août le 15 octobre Le traitement de l'image de Napoléon par les deux auteurs est également intéressant. [...]
[...] Ce mot dramatise donc l'événement, et permet, de facto, de le mettre en valeur. Chateaubriand va même jusqu'à interpréter l'événement. On peut ainsi noter une interaction, une opposition entre cette mer amie et cet Océan ennemi On peut y voir là une façon d'exprimer de façon concentrée le destin de Napoléon, la mer amie représentant les victoires, et l'océan ennemi les défaites. On trouve également une antithèse dans la succession de ces termes : enfermé suivi de s'ouvrait puis se refermer On note ici une certaine originalité dans le traitement de l'événement par Chateaubriand. [...]
[...] La ligne Ce texte, bien que relâché dans l'écriture (Las Cases écrit, ligne 14 il a été et non il est allé a un caractère informatif. On note ainsi des éléments géographiques de la ligne 4 à la ligne 7 : bâtiment venant d'Europe se dirige sur Ste Hélène Les mémoires d'Outre Tombe Ce passage des Mémoires d'Outre Tombe date de 1833. Il y a donc un grand écart avec l'événement. Cela révèle que Napoléon a laissé un souvenir vivace dans les mémoires. Les Mémoires est un ouvrage autobiographique. [...]
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