Mémoires sur la Deuxième Guerre Mondiale, Tome 2 : Le lancement de la bombe atomique en 1945 selon Churchill - Winston Churchill (1954) - Comment le premier ministre Churchill cherche-t-il à justifier l'action d'Harry Truman d'utiliser l'arme atomique pour terminer la guerre en Asie du Pacifique ?

Thèmes abordés

Harry Truman, expansionnisme Japonais, bombe atomique, Winston Churchill, arme atomique, Japon, Asie du Pacifique, premier ministre, flotte américaine, Pearl Harbor, projet Manhattan, Franklin Roosevelt, conférence de Munich, Nouveau Mexique, discussions de Potsdam, plan militaire, code Trinity, stratégie militaire, Hiroshima, Nagasaki, guerre froide

Résumé du document

Le texte étudié s'intitule « Le lancement de la bombe atomique en 1945 selon Churchill ». Il est extrait de la 2e partie du tome VI des « Mémoires sur la Deuxième Guerre Mondiale » écrit par Winston Churchill et publié en 1954 dans Chaulanges, Manry, Sève, Textes historiques. Les six volumes publiés entre 1948 et 1954 s'inscrivent dans un contexte de début de guerre froide, période pendant laquelle Churchill redevient Premier ministre (1951-1955). Cet extrait expose le point de vue de Churchill concernant la fin de la 2de guerre mondiale et la reddition du Japon.

Extraits

[...] En plus d'être un outil militaire la bombe atomique peut être un outil diplomatique pour les États-Unis. Ensuite, l'arme atomique devient un outil stratégique et diplomatique essentiel pour mettre un terme conflit. La phrase « En outre, nous n'aurions plus besoin des Russes?Il n'était plus nécessaire de leur demander des faveurs » à la lignes 29-30 montre que la maîtrise de l'arme atomique modifie les rapports de force entre les puissances alliées. Churchill rompt la dépendance vis à vis des Russes, qui initialement devaient jouer un rôle clef dans le conflit du Pacifique en menant une attaque terrestre contre les forces japonaises qui occupent la Mandchourie. [...]

[...] Les armées japonaises ont fait preuve d'un acharnement belliqueux, qui s'explique par le code d'honneur militaire japonais. Churchill mentionne la tradition des Samouraïs à la ligne 16. Un samouraï c'est un guerrier japonais du Moyen Age. Ce terme d'histoire désigne un membre de la société féodale japonaise appartenant à la classe des guerriers et combattant pour le daimyo ou le shogun. Le code d'honneur militaire justifie les actions kamikazes auxquelles pense Churchill lorsqu'il parle de « résistance désespérée » (ligne 16) et de « l'obligation de se faire tuer jusqu'au dernier homme en état de se battre » (ligne 27-29). [...]

[...] Churchill décrit l'usage de la force atomique comme une stratégie gagnante qui permet, en frappant d'un coup fort, de mettre un terme définitif à la guerre mondiale désignée comme « interminable ». À travers l'énumération, « Empêcher une immense et interminable boucherie, terminer la guerre, procurer la paix au monde, imposer des mains apaisantes sur les blessures des peuples torturés » aux lignes Churchill justifie d'utiliser la bombe en montrant les bienfaits de cet acte pourtant terrible. Les dirigeants occidentaux ne semblent pas avoir beaucoup hésité avant de décider l'usage de la bombe atomique. [...]

[...] Il critique vivement la conférence de Munich en 1938 ("Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre."). A partir de juillet 1940, alors que la France a capitulé, il résiste et mène la bataille d'Angleterre contre l'Allemagne nazie. L'Allemagne capitule le 8 mai 1945. A lieu à la demande insistante de Churchill du 17 juillet au 2 août 1945 une conférence à Potsdam, devant permettre aux forces alliées de décider du sort de l'Allemagne et des autres pays européens. [...]

[...] Le Manhattan Project a débuté dans le plus grand secret en 1942 sous la présidence de Roosevelt. Le vice-président Truman n'est pas au courant. Churchill est dans la confidence. Il avait d'ailleurs orchestré la livraison aux Etats Unis quelques mois plus tôt du rapport MAUD, récapitulant les recherches effectuées par les scientifiques du Royaume-Uni sur l'atome, considérant que son pays était trop accaparé par la résistance aux bombardements allemands pour faire prospérer efficacement ces recherches. Les liens sont forts entre Roosevelt et Churchill qui se voient comme défenseurs du monde libre. [...]