Ce texte est extrait de "La République", le premier tome des "Lieux de mémoire", une œuvre collective de 7 volumes et 3 tomes, dirigée par Pierre Nora, qui paraîtra de 1984 à 1992. Cette aventure va assembler les contributions d'une centaine d'auteurs, et aborder une grande diversité de thèmes. Pierre Nora va alors principalement être chargé d'encadrer les différents apports d'historiens en donnant un sens plus global à l'entreprise. En quoi, selon lui, l'histoire doit-elle détruire la mémoire, s'en émanciper, et redonner au passé sa vérité historique ?
[...] D'une histoire totémique à une histoire critique", Pierre Nora (1984) Né en 1931, fils de chirurgien, Pierre Nora évolue tout au long de sa jeunesse dans la grande bourgeoisie parisienne. Il côtoie l'élite dirigeante et certains éminents représentants de l'intelligentsia de gauche. A l'âge de 17 ans il participe à la fondation d'une petite revue, Impudence, avec son camarade Pierre Vidal-Naquet. Après avoir fréquenté deux des plus grands lycées parisiens, Henri-IV et Louis-Le-Grand, il échoue au concours de l'Ecole Normale Supérieure et doit se tourner vers la Sorbonne, où il obtient l'agrégation d'Histoire en 1958. [...]
[...] En conclusion, Pierre Nora entend résoudre un problème apparu à partir des années 1980 : la dispersion de la mémoire, son éclatement au profit de différents groupes de mémoire collective. Il y a une crise du mythe national français en raison de la négation de la mémoire nationale par ces différents groupes, qui veulent imposer leur propre mémoire (régionale, par exemple). L'implication des historiens, leur travail sur une mémoire de la France prise à part, dénaturalisée, va alors introduire une différence entre mémoire et histoire. [...]
[...] Ce texte est donc extrait de La République le premier tome des Lieux de mémoire, une œuvre collective de 7 volumes et 3 tomes, dirigée par Pierre Nora, qui paraîtra de 1984 à 1992. Cette aventure va assembler les contributions d'une centaine d'auteurs, et aborder une grande diversité de thèmes. Pierre Nora va alors principalement être chargé d'encadrer les différents apports d'historiens en donnant un sens plus global à l'entreprise. Je vais d'ailleurs vous commenter un extrait de l'introduction du premier tome, où Nora explique tout l'enjeu de son dessein, que l'on pourrait résumer par la problématique suivante : en quoi, selon lui, l'histoire doit-elle détruire la mémoire, s'en émanciper, et redonner au passé sa vérité historique ? [...]
[...] La naissance du souci de réflexion sur son métier et ses prédécesseurs, c'est le signe qu'un progrès a été réalisé par les historiens, et selon Nora il convient de l'approfondir. Ainsi, une histoire-critique peut apparaître : une histoire complètement libérée de l'emprise de la mémoire. Cette histoire-critique sera développée dans les sept volumes des Lieux de mémoire, où pour montrer qu'ils peuvent délier la mémoire de l'histoire, Nora et ses collaborateurs vont faire une étude des lieux où se niche la mémoire de la nation française, et donc établir une différence stricte entre histoire et mémoire, pour au final mieux pouvoir prendre en charge la mémoire française. [...]
[...] Il convient ainsi à l'historien de se méfier de la mémoire, de la remettre sans arrêt en question. En effet, ceci est à mettre en parallèle avec le contexte dans lequel Nora commence la publication des Lieux de Mémoire : il y a une volonté d'en finir avec l'histoire des mémoires collectives terme du sociologue allemand Halbwachs, qui a pour but de constituer une histoire de la mémoire au lieu de rectifier l'histoire par la mémoire. La mémoire devient part prenante, caractéristique de groupes qui vont reconstruire l'histoire à leur façon pour répondre à des besoins présents. [...]
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