La Guerre civile en France est une défense vigoureuse de la Commune par Karl Marx, grande figure du socialisme. Cette défense est rédigée à la fin mai de l'année 1871, c'est-à-dire peu de temps après la Semaine sanglante qui oppose les Communards aux Versaillais et qui signe la fin de la Commune. Contemporain de l'évènement, Marx s'appuie sur la presse française, qu'il consulte depuis Londres où il réside, pour écrire son ouvrage. C'est une oeuvre politique, elle ne cherche pas à rapporter historiquement les évènements. Ecrivant au nom de l'Association internationale des travailleurs à laquelle il appartient, Marx s'adresse au prolétariat du monde. Dans l'extrait que nous allons étudier, il énumère un certain nombre de mesures prises par la Commune pour refléter son action en France. S'il n'a que peu de recul sur les évènements, il a connaissance de la Semaine sanglante et des conditions de sa fin. En sachant cela, comment considérer le point de vue de Marx sur l'action de la Commune ? Pour répondre à cette question, nous analyserons la manière dont la Commune a oeuvré pour la France selon Marx puis la défaillance du système qu'il reconnait, sans cependant en fournir tous les facteurs.
Dès le titre de l'ouvrage dont est tiré l'extrait, The Civil War in France, dans l'anglais dans lequel Marx écrit, s'inscrit l'idée de deux armées qui s'affrontent, du monde ouvrier auquel l'auteur s'adresse dressé contre les Versaillais. Ainsi est mise en valeur l'existence des idées des Communards et de leur action.
L'extrait dont nous disposons est composé d'une première partie qui énumère plusieurs mesures de la Commune en faveur des prolétaires. Les mesures citées sont précisées par leurs dates, toujours situées entre l'élection de la Commune et la Semaine sanglante, c'est-à-dire la période où la Commune a pu agir de manière officielle, car politiquement représentée (...)
[...] Se plaçant que du point de vue socialiste, il ne considère pas les nombreux défis face auxquels la République naissante se trouve. Marx voit donc l'action de la Commune comme bénéfique à la politique française. Bien qu'elle ait échoué, il assure que son existence et son action ont été utiles. Se se concentrant sur les mesures exemplaires prises, Marx justifie que la Commune ait échoué par des facteurs qui lui sont extérieurs. La fin de la Commune n'est donc en rien la fin du socialisme : c'est un pas encourageant dans sa direction. [...]
[...] Marx ne considère pas non plus le besoin urgent de stabilité et d'ordre à Paris. Il ne cite pas les épisodes très violents de la Commune, comme les fusillades, les pertes humaines ou les incendies de Paris. Lorsqu'il rappelle les destructions de monuments symboliques d'une France passée, il donne le point de vue des Communards qui n'y voient que des symboles de l'asservissement du peuple par la monarchie. Les destructions citées de la Chapelle expiatoire à Louis XVI et de la Colonne de la Place Vendôme prennent la figure d'une vengeance. [...]
[...] La Commune est donc très fragile. Comme une dernière défense, Marx précise que la Commune ne prétendait pas à l'infaillibilité (ligne 33). Il assure son honnêteté envers le peuple, publiant ses actes et paroles initiant le public à toutes ses défaillances (lignes 34-35). Marx retourne ici habilement les erreurs commises par la Commune elle-même en sincérité, laissant pour obstacles les Prussiens et les Versaillais. Marx néglige ainsi, désireux de défendre le socialisme, les autres points qui ont certainement ont mené la Commune à sa chute. [...]
[...] Sachant ces mesures pour la plupart condamnées après l'écrasement du mouvement, il pointe une autre force de la Commune : sa propre existence agissante (ligne 23). C'est donc non seulement le fait que ce gouvernement du peuple par le peuple (ligne 24) ait existé, ait été possible, qui fait avancer le socialisme, mais aussi le fait qu'il ait agi, même pour quelques mois, en faveur des prolétaires au pouvoir limité sous l'Empire, par exemple. Marx souligne que la Commune a permis aux prolétaires de retrouver une dignité face au travail : les heures de travail réévaluées, le salaire mieux assuré et surtout la possibilité de reprendre les ateliers et fabriques fermés. [...]
[...] Ecrivant au nom de l'Association internationale des travailleurs à laquelle il appartient, Marx s'adresse au prolétariat du monde. Dans l'extrait que nous allons étudier, il énumère un certain nombre de mesures prises par la Commune pour refléter son action en France. S'il n'a que peu de recul sur les évènements, il a connaissance de la Semaine sanglante et des conditions de sa fin. En sachant cela, comment considérer le point de vue de Marx sur l'action de la Commune ? [...]
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