"Le peuple de Vendée a pris les armes pour deux raisons : la première, sa religion : on la lui laisse ; la seconde, pour s'exempter de tirer la milice ; on le laisse tranquille dans ses foyers : jamais il ne s'est armé pour son roi". Trotouin, major général de l'armée d'Anjou chargée de mater l'insurrection, résume tout à fait les raisons du déclenchement de la guerre de Vendée. Le Manifeste des paysans de Houdon, rapporté par Charles Louis Chassin dans un de ses ouvrages sur la guerre de Vendée, le Tome III de La préparation à la guerre de Vendée, publié en 1892, éclaire cette citation.
Houdon est un village du district d'Ancenis, situé à quelques kilomètres au nord-est de Nantes, et donc à la frontière de la Vendée militaire de 1793. Cet historien français est un fervent défenseur de la République (il a tenté de soulever le Quartier Latin contre le coup d'État de 1851), ce qui explique son intérêt pour la Révolution et cette période trouble de la première République qu'est la guerre de Vendée. Non content des différentes explications de cette guerre émanant des révolutionnaires ou des royalistes (les premiers récits sur la guerre de Vendée sont l'oeuvre de nobles comme la marquise de la Rochejacquelein, et affirment que le mouvement paysan cherche à défendre son roi et sa foi), il entreprend d'expliquer la guerre de Vendée en publiant 11 volumes sur ce sujet. De plus, le choix du manifeste de Houdon n'est pas anodin puisqu'il faut savoir que Chassin a créé, avec notamment Victor Hugo, la Ligue Internationale pour la Paix et la Liberté, qui prouve son intérêt particulier pour la cause paysanne.
[...] A cette mesure s'ajoute une seconde mesure incommodante pour la population : le fait que les diocèses soient ramenés de 130 à 83 afin de coïncider avec les départements. Il faut savoir que les paysans vendéens iront plus loin que cette simple critique puisqu'ils cacheront les prêtres réfractaires afin de pouvoir célébrer le culte de manière clandestine. De fait, les paysans étaient fortement attachés à leur paroisse et à leur curé et l'église reste le point de convergence du village. Ainsi, le fait de vouloir remplacer les réfractaires par des prêtres constitutionnels est mal vu par les habitants, qui se sentent dépouillés. [...]
[...] Les inégalités économiques et fiscales n'ont pas disparu Outre ce problème d'ordre religieux, la critique des décisions de la Révolution concerne également les mesures fiscales. De fait, les paysans de Houdon demand[ent] une diminution d'impôts 52-53) à la Convention, sans doute parce qu'ils s'estiment encore injustement oppressés par le poids de la fiscalité. On peut en effet donner raison aux masses paysannes puisque, le régime devant rembourser les dettes de l'Ancien Régime et la France connaissant de graves problèmes financiers, les mesures fiscales, pourtant fortement réclamées depuis les doléances, ont tardé à se mettre en place et ont fait des mécontents. [...]
[...] De fait, les paysans de Houdon manifestent leur mécontentement par l'emploi du terme despotes 50) pour désigner la noblesse d'Ancien Régime. La demande de la suppression de la contribution mobilière et des patentes 54-56) est d'autant plus légitime que ces impôts tombent sur la classe la moins fortunée mais aussi, et surtout, parce que la Vendée (Ancenis) est surtout composée de terres de bocages ou le métayage est majoritaire, donc de populations pauvres. Ainsi, la cause fiscale semble prendre part au mécontentement paysan L'élément déclencheur : La Milice Le contexte dans lequel le manifeste est écrit n'est pas anodin. [...]
[...] Cette idée est contredite par Jean Clément Martin, qui affirme que le clivage ville-campagne est surtout dû aux caractères particuliers des paysans. On peut donner un autre facteur de ce clivage : on s'aperçoit que la répartition des achats des biens nationaux est en grande partie accaparée par les citadins (cf. la répartition des achats des biens nationaux). De fait, pour le district d'Hennebont (à quelques kilomètres au nord d'Ancenis), les citadins (qu'ils soient marchands, officiers, artisans ) ont racheté plus de 60% des biens nationaux de la région. [...]
[...] Le Manifeste des paysans de Houdon, rapporté par Charles Louis Chassin dans un de ses ouvrages sur la guerre de Vendée, le Tome III de La préparation à la guerre de Vendée, publié en 1892, éclaire cette citation. Houdon est un village du district d'Ancenis, située à quelques kilomètres au nord-est de Nantes et donc à frontière de la Vendée militaire de 1793. Cet historien français est un fervent défenseur de la République (il a tenté de soulever le Quartier Latin contre le coup d'État de 1851), ce qui explique son intérêt pour la Révolution et cette période trouble de la première République qu'est la guerre de Vendée. [...]
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