Manifeste des intellectuels français, défense de l'Occident et la paix en Europe, paix sur le continent européen, Seconde Guerre mondiale, responsables du désordre
La défaite du royaume italien lors de la bataille d'Adoua face à l'Éthiopie en 1896 a profondément marqué Benito Mussolini qui prévoyait, depuis le début de sa reconquête coloniale, d'envahir à nouveau l'Éthiopie. Ainsi, l'invasion italienne de l'Éthiopie le 3 octobre 1935 fait figure de revanche pour le Duce et l'Italie entière. C'est le lendemain de l'entrée des troupes italiennes sur le sol éthiopien que le manifeste rédigé par l'historien de l'Action française et auteur en 1926 de Défense de l'Occident, Henri Massis, est publié dans le quotidien Le Temps. Le manifeste, sous forme de pétition, est appuyé par la signature de soixante-quatre « intellectuels français » majoritairement d'extrême droite à l'image de Charles Maurras, Léon Daudet ou encore Robert Brasillach. Ce texte a pour but de manifester la réaction des intellectuels français face à la menace d'une nouvelle guerre intraeuropéenne, voire mondiale. Le style employé est volontairement solennel afin de donner de l'autorité à leur propos et à souligner la gravité des enjeux du texte face à la crise. Dans un contexte de montée du nazisme en Allemagne, du fascisme en Italie et de multiples tensions internationales, ces intellectuels affirment, à travers ce manifeste leur devoir éminent de protéger la civilisation européenne. La publication du texte des « intellectuels français » se situe dans un double contexte international. En effet, l'année 1934 en Europe marque le rapprochement de la France et de l'Italie dans l'optique de contrer les velléités expansionnistes du régime nazi. Cette crainte de voir l'Allemagne déclencher une nouvelle guerre mondiale entraîne la Grande-Bretagne à rejoindre la France et l'Italie afin de former un front commun, le « Front de Stresa », contre un potentiel nouveau coup de force allemand.
[...] Il s'agira de s'intéresser, dans un premier temps, à la construction d'une défense acharnée, souvent peu objective et sur un ton pro-fasciste, de la paix sur le continent Européen, avant de se focaliser sur la volonté des «intellectuels français» à désigner des responsables du désordre au sein du continent Européen. Les intellectuels du manifeste commencent, dès les premières phrases à dépeindre les dangers imminents qu'encoure l'Europe entière en raison des sanctions décidées par la Société des Nations. En effet, ces sanctions sont à mêmes de «déchainer une guerre sans précédent». On perçoit qu'ils ne cherche pas à défendre une idéologie précise mais que pour l'instant, ils aspirent uniquement à la paix. [...]
[...] Le texte ne la mentionne pas directement mais fait la référence implicitement plusieurs fois («Genève»). C'est ainsi qu'elle est accusée ouvertement d'avoir trahi son idéal de paix et de sécurité collective en provoquant une probable «guerre universelle» en Europe pour s'opposer à la civilisation de l'Afrique. Finalement, la SDN apparaît comme un outil supra-national qui, in fine enlève de la souveraineté aux Etats et les empêche d'aller dans la bonne direction. C'est une institution qui dépourvue de sens logique, qui n'a même pas la capacité de comprendre que le citoyen européen demeure profondément plus civilisé que que le barbare d'Afrique. [...]
[...] Ainsi, les auteurs du manifeste cherchent à mettre la SDN en face de ses responsabilités en lui imputant un potentiel «conflit fratricide». En effet, dans le dernier paragraphe, le texte insiste à nouveau sur le caractère supérieur de la civilisation occidentale. Une guerre contre l'Italie pour protéger l'Éthiopie rassemblerait une «coalition monstrueuse» de révolutionnaires, anti-colonialistes et déviants prêts à tout pour abattre le régime fasciste et répandre la révolution bolchevique dans toute l'Europe. A l'image de l'Etat fasciste italien depuis sa fondation, le texte agite énormément le thème de l'anti-communiste. [...]
[...] La publication du texte des intellectuels français se situe dans un double contexte international. En effet, l'année 1934 en Europe marque le rapprochement de la France et de l'Italie dans l'optique de contrer les velléités expansionnistes du régime nazi. Cette crainte de voir l'Allemagne déclencher une nouvelle guerre mondiale entraîne la Grande-Bretagne à rejoindre la France et l'Italie afin de former un front commun, le Front de Stresa contre un potentiel nouveau coup de force allemand. Parallèlement, l'Italie fasciste de Benito Mussolini est en recherche accélérée de pouvoir et a fortiori de nouveaux territoires. [...]
[...] Dans cette première partie, les auteurs du texte se sont attachés à défendre la paix véritable, c'est-à-dire la paix en Europe sans indiquer de véritables responsables à cette situation. Néanmoins, c'est à partir de là que les auteurs du manifeste commencent à devenir bien plus vindicatif, argumentant sur les conséquences sur la civilisation européenne elle-même, de la signature du Pacte de la Société des Nations et de la montée d'un certain universalisme dans les démocraties occidentales. Ces «intellectuels français» en viennent ainsi à dénoncer ce qu'ils considèrent comme les vrais responsables de la menace contre la paix. [...]
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