Licia Valladares, l'auteur de cet article, nommé « Louis-Joseph Lebret et les favelas de Rio de Janeiro (1957-1959): enquêter pour l'action », est une spécialiste brésilienne de sociologie urbaine et surtout du problème des favelas de Rio de Janeiro. Ses principaux thèmes de recherche concernent: tout d'abord l'habitat spontané, la politique du logement, et les mouvements sociaux dans les favelas de Rio de Janeiro; la pauvreté urbaine et les politiques sociales au Brésil; l'analyse de la production des sciences sociales sur la ville au Brésil et en Amérique latine; et enfin les différentes méthodes d'observation et d'enquête. Elle a publié de multiples travaux qui font autorité à l'échelle internationale comme, par exemple, « La favela d'un siècle à autre » (2006), son dernier ouvrage qui montre comment la perception des favelas par les observateurs extérieurs a changé au cours du temps.
La notion de favela désigne aujourd'hui les bidonvilles brésiliens. Il s'agit de quartiers situés sur des terrains illégalement occupés, le plus souvent accidentés (marécages, pentes raides des collines). Synonymes de la pauvreté endémique au Brésil, les favelas évoquent des images de quartiers miséreux ravagés par les guerres de clans, le trafic de drogues, la violence et la délinquance urbaine. Les plus connues et les plus étendues se trouvent dans la ville de Rio de Janeiro, qui en compte près de 800 et rassemblent le tiers de sa population urbaine. À la fin des années 1940, le pays était d'abord caractérisé par son sous-développement, résumé par la misère, analphabétisme et famine. On pouvait apercevoir des forts contrastes et des inégalités sociales entre les quartiers riches et les quartiers pauvres. Dans les décennies 1950 et 1960, la favela commence à être valorisée comme communauté sociale, autrement dit elle rompt avec les préjugés négatifs nourris antérieurement envers les populations concernées. C'est en 1950 que, pour la première fois, le Recensement général du Brésil fait apparaître les favelas en tant que telles. Ce changement adopté relève dès lors des sciences sociales, ce qui provoque l'intérêt à de nombreux scientifiques.
[...] Les plus connues et les plus étendues se trouvent dans la ville de Rio de Janeiro, qui en compte près de 800 et rassemble le tiers de sa population urbaine. À la fin des années 1940, le pays était d'abord caractérisé par son sous-développement, résumé par la misère, analphabétisme et famine. On pouvait apercevoir des forts contrastes et des inégalités sociales entre les quartiers riches et les quartiers pauvres. Dans les décennies 1950 et 1960, la favela commence à être valorisée comme communauté sociale, autrement dit elle rompt avec les préjugés négatifs nourris antérieurement envers les populations concernées. [...]
[...] Ainsi, la méthode Lebret a été mise en œuvre dans la première grande enquête de terrain sur les favelas de Rio de Janeiro. Le financement de la recherche sur les favelas de Rio de Janeiro était réalisé par le journal Estado de Sao Paulo, ce qui éclaire les enjeux et le contexte politique dans cette période. D'un côté, la réalisation de cette étude aurait permis d'apporter au journal des arguments solides contre la politique de décentralisation du pouvoir fédéral, et de l'autre côté la ville de Rio de Janeiro serait obligée de reconnaître la primauté économique du pôle industriel de Sao Paulo. [...]
[...] Licia Valladares s'appuie sur les livres de Pelletier, Garreau, houée où on retrouve la bibliographie complète du père Lebret, mais son passage par Rio de Janeiro et son rôle dans l'étude entreprise sur les favelas de Rio par l'équipe brésilienne de la SAGMACS sont ignorés. Dans son ouvrage, Pelletier nous dit que la SAGMACS avait été conçue comme un laboratoire d'enquête sociale où les dominicains n'apparaissent pas officiellement. L'article de Licia Valladares est basé sur ses propres analyses et sur un recensement exhaustif de recherches menées sur le thème. L'auteur a su passer du registre déjà impressionnant des savoirs sur les favelas à celui de la production et des conditions de production de ces savoirs (Yves Grafmeyer). [...]
[...] Il s'agit d'une enquête menée par les équipes du père Lebret et parue en 1960 sous le titre de Aspectos humanos da favela carioca dans le quotidien O Estado de Sao Paulo. Licia Valladares se sert de cette étude pour analyser, approfondir et réfléchir sur les points importants pendant cette période: tout d'abord, le constat que les favelados ne forment pas un groupe à part ne participant pas à la vie urbaine, puis le fait que les favelas ne présentent pas une homogénéité sociale et qu'au contraire, il existe une réelle diversité des conditions sociales parmi leurs habitants, et enfin la recommandation d'améliorer sur place et de sortir du sous-développement. [...]
[...] Pour conclure, nous pouvons dire que cet article, analysant les enjeux de cette étude, ses apports et sa réception, montre qu'elle a constitué une rupture dans les représentations traditionnelles des favelas, tant par les méthodes et connaissances produites que par la posture militante de réforme sociale qui y était étroitement associée. II. Rio de Janeiro, ville en croissance et la mise en perspective des favelas comme communautés qui auraient inséré l'individu isolé au groupe? À partir de 1930, l'industrialisation de Rio de Janeiro s'intensifie jusqu'à devenir le premier centre industriel du pays. La formation des masses urbaines coïncide avec cette industrialisation. Dans les années 60, on assiste à des forts mouvements migratoires, internes et externes. [...]
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