Jules Ferry propose à partir de 1880 un projet de loi dont l'objectif est d'affranchir l'enseignement public de la tutelle catholique en supprimant l'enseignement religieux des programmes scolaires obligatoires, en le remplaçant par enseignement moral et civique, et en confiant à des instituteurs laïcs le devoir d'instruire tous les enfants. Ce projet de loi sur la laïcité et l'obligation de l'enseignement élémentaire déposé le 20 janvier 1880 est voté par la Chambre le 24 décembre 1880, mais sera promulgué uniquement le 28 mars 1882 après 2 ans de débats, de conflits et de compromis dû à l'opposition sénatoriale et au contexte politique et religieux tumultueux.
La réforme a engendré des conflits entre l'État et l'Église, aussi lorsqu'il quitte son poste de ministre de l'Instruction publique le 17 novembre 1883 (remplacé par Armand Fallières), J. Ferry adresse une circulaire aux instituteurs afin de rappeler leur rôle et de calmer les oppositions. Il s'agit alors de nous demander dans quelle mesure la loi de 1882 a amorcé une révolution scolaire et sociale, par quels moyens elle s'est enracinée dans le paysage français.
[...] Ainsi, le catéchisme édictait par exemple les devoirs envers le Souverain Avec la loi, il existe désormais une nette distinction entre morale religieuse et morale laïque, c'est au ministre du Culte qu'appartient l'enseignement des devoirs envers Dieu, et à l'instituteur l'enseignement de la morale laïque. Éducation civique républicaine : - connaissance des symboles de la République, des fêtes nationales, des héros nationaux, mais aussi de la DDHC qui terminait les syllabaires distribués gratuitement. - Droits (droit de vote) et devoirs (respect des lois, paiement de l'impôt et service militaire) du citoyen. [...]
[...] En effet l'instruction généralisée a permis de former des citoyens capables de comprendre le fonctionnement des institutions françaises et de voter pour leurs représentants, afin que le principe de gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple soit une réalité et non plus un idéal théorique. *hussards noirs de la Rép. : - couleur noire et austère des vêtements des instituteurs issus des écoles normales - sorte d'armée de l'État chargée d'instruire la pop et de répandre les idéaux républicains. [...]
[...] Les autres : Elle est banale et insignifiante. - Impossible : L'enseignant n'est pas là pour remplacer le rôle éducateur du père de famille, mais il est l'auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille Sa tâche est très limitée ; il ne peut en effet tout apprendre à l'élève, qui progressera dans son rôle de citoyen au fur et à mesure qu'il grandira. Il doit simplement lui donner les bases de cette citoyenneté pour qu'il puisse la comprendre et ensuite l'adopter. [...]
[...] En effet, la réforme de l'école a renforcé les tensions entre l'Église et l'État, et Jules Ferry, avant de quitter son poste, sent qu'il est nécessaire de pacifier ces relations et de répéter que ces lois ne sont pas des lois de combat, mais sont destinées à unifier par un même enseignement une même nation. Il s'agit de rassurer les catholiques et de recadrer le rôle des instituteurs. La condition des instituteurs République a donné une dignité morale aux instituteurs ( en France en 1883), il les a investis d'une mission : Pour cette partie capitale de l'éducation, c'est sur vous, Monsieur, que les pouvoirs publics ont compté.» Mais l'État prévient que le corps des instituteurs ne constitue pas un nouveau clergé laïque Ainsi, J. [...]
[...] Article 2 Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s'ils le désirent, à leurs enfants, l'instruction religieuse en dehors des édifices scolaires. L'enseignement religieux est facultatif dans les écoles privées. (Liberté du culte appartient à la sphère privée uniquement, montre la neutralité de l'État vis-à-vis de la religion, écoles privées n'ont pas été fermées) Article 4 L'instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à treize ans révolus; elle peut être donnée soit dans les établissements d'instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les familles, par le père de famille lui-même ou par toute autre personne qu'il aura choisie. [...]
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