Ce document est une circulaire de Jules Ferry, qui s'intitule « lettre aux instituteurs » du 27 novembre 1883, pour leur expliquer leurs nouveaux rôles et pour définir la finalité et les modalités d'une éducation morale et civique, suite au vote de la loi du 28 mars 1882, sur l'école primaire obligatoire et laïque.
L'auteur, Jules Ferry, est né en 1832 à Saint-Dié et mort en 1893. Il est né dans une famille de notables provinciaux. Il s'installe avocat en 1851, mais sa carrière politique commence lorsqu'il est, en 1869, élu député de la 6e circonscription de la Seine sur un programme radical, anti-centralisateur et anti-militariste. Après la défaite de Sedan, il entre au gouvernement de défense nationale en 1870, et devient maire de Paris. Le 4 février 1879, il est appelé par Jules Grévy pour être ministre de l'Instruction publique, poste qu'il occupera presque sans interruption jusqu'en novembre 1883. Il fut aussi deux fois président du Conseil, en 1880-1881, et 1883-1885. Il va s'illustrer par sa politique scolaire, avec la loi sur la gratuité en juin 1881, et en mars 1882, une loi sur l'obligation scolaire, de 6 à 13 ans, et sur la laïcité des programmes, il s'agit d'assurer à tous les citoyens un degré d'instruction générale en dehors de toute considération théologique et surtout, l'école de la République va constituer une machine à instruire et à éduquer, à former des citoyens. En novembre 1883, dans un contexte de polémique des milieux cléricaux contre la laïcisation de l'école, et alors qu'il s'apprête à quitter le ministère de l'instruction publique pour le ministère des Affaires étrangères, Jules Ferry s'adresse aux instituteurs, pour définir les modalités d'une éducation morale et civique, qui puisse faire consensus.
[...] - LELIEVRE, Claude, Jules Ferry. La République éducatrice, Paris, Hachette Livre p - PENA-RUIZ, Henri, La laïcité, Paris, éditions Flammarion p - OZOUF, Mona, l'Ecole, l'Eglise et la République. 1871-1914, Paris, Editions Cana/ Jean Offredo p - POULAT, Emile, Liberté. Laïcité. [...]
[...] C'est-à- dire, qu'elles attendent de vous non des paroles mais un service tout pratique, que vous pouvez rendre au pays plutôt comme homme que comme professeur ainsi, les instituteurs dans le rôle d'éducateur sont des soldats au service de la République, l 143 à 145, pour vous, bornez-vous à l'office que la société vous assigne et qui a aussi sa noblesse : poser dans l'âme des enfants les premiers et solides fondements de la simple moralité car la République a besoin d'un être humain moral et libre, c'est-à-dire capable d'auto surveiller sa conduite, d'intérioriser des règles pour pouvoir les vivres déracinés de ses allégeances traditionnelles et ainsi, chacun pourra ensuite participer activement à la marche en avant de la France. Pour inculquer à l'enfant cette morale, l'instituteur a à sa disposition des manuels comme nous allons le voir. [...]
[...] Ferry avait cautionné les auteurs mis à l'index, tout en multipliant les contacts avec le Saint-Siège pour rassurer le pape sur le concordat. La lettre met fin à cette affaire, Ferry essaye d'être rassurant, l223 à 227, si quelques personnes, peu au courant de la pédagogie moderne, ont pu croire que nos livres scolaires d'instruction morale et civique allaient être une sorte de catéchisme nouveau, c'est là une erreur la lettre insiste sur la relativité des manuels, l227 à 234, vous savez trop bien qu'aucun livre ne vous arrive imposé par l'autorité universitaire. [...]
[...] La loi de 1883, qui impose la séparation de l'Eglise et de l'école et la prémisse à la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905. Bibliographie . - BAUBEROT, Jean, Histoire de la laïcité en France, Paris, Presses Universitaires de France p - GAILLARD, Jean-Michel, Un siècle d'école républicaine, Paris, Editions du Seuil p. - FURET, François, JULES FERRY, fondateur de la République, Paris, Editions de l'Ecole des hautes études en sciences sociales p. [...]
[...] Il ne vous demande rien qu'on ne puisse demander à tout homme de cœur et de sens Surtout, qu'à la base, Ferry n'était pas pour que la religion soit complètement exclue de l'école, il était pour que les prêtres rentrent dans les écoles en dehors des heures de cours, pour y enseigner la religion. Mais, cette façon de voir ne fut pas retenue, mais pour autant, il fut admis que les devoirs envers Dieu pourront être évoqués à la fin des leçons, afin de ne pas heurter frontalement les fidèles de la religion majoritaire, ainsi, l'instituteur enseignera un sentiment de respect et de vénération envers le nom de Dieu. Le rôle des instituteurs c'est de donner une morale aux élèves comme nous allons le voir. [...]
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