Cette lettre date du 7 septembre 1925 a été écrite par Gustav. Né en 1878, il entre dès 1907 au Reichstag sous l'étiquette de national-libérale ; favorable à la monarchie et conservateur, il parle volontiers pendant la guerre d'annexion : la déception est donc grande pour lui lors de la défaite de 1918. Il participe à la fondation de la DVP (Deutsche Volkspartei), un parti national-libéral. Hostile au marxisme et au traité de Versailles, il prend toutefois ces distances de l'ultranationalisme et s'oriente vers la gauche lorsqu'il prend les rênes du pouvoir en août 1923, avant d'être nommé en novembre au ministère des Affaires étrangères, où il restera pendant six ans.
Il est conscient que l'Allemagne ne peut gagner la guerre froide qui l'oppose à la France et que la seule solution alors envisageable est la coopération. Cette lettre se situe dans un climat de détente franco-allemande. D'autant plus que l'évacuation française de la Ruhr est maintenant achevée et que la politique française étrangère est menée par Astrid Briand, conscient de la faiblesse de la France en matière démographique et économique et qui estime que la conciliation est préférable à une politique de force face à l'Allemagne.
[...] Toutefois, il faut noter que les libéraux tout comme Stresemann n'ont jamais voulu la disparition de la Pologne. : La délicate question de l'Anschluss Stresemann n'a jamais été convaincu par la nécessité de l'annexion de l'Autriche. Toutefois, les conservateurs et le Kronprinz y sont très favorables. Il s'agit donc ici de ne pas froisser leur sensibilité. Ainsi, Stresemann prévient : il faut être prudent et bien considérer la question, car l'Anschluss pourrait nuire à l'équilibre de Reich. En effet, les catholiques ont une grande influence en Autriche, où il existe des partis cléricaux. [...]
[...] Au niveau intérieur, Stresemann se heurte à des difficultés lorsqu'il écrit cette lettre. En effet, une campagne est menée contre sa politique pour l'écarter du pouvoir. Stresemann réagit en lançant lui aussi une campagne qui vise à promouvoir son pacte de sécurité et l'adhésion de l'Allemagne à la SDN mais aussi pour convaincre une partie de la DNVP que son action est nécessaire. Ainsi, comment Stresemann présente-t-il sa politique de promotion de la paix en essayant de rallier une partie de l'opinion publique ? [...]
[...] Commentaire de texte : Lettre de Gustav Stresemann au Kronprinz septembre 1925 I. Les priorités de la politique allemande selon Stresemann : Une réponse à la lettre du Kronprinz et un élément de campagne : La définition de 3 priorités pacifistes en réponse aux inquiétudes du Kronprinz : La délicate question de l'Anschluss II. Les moyens à mettre en œuvre pour mener à bien cette politique : L'Allemagne a peu de possibilités d'alliance : Le pacte de sécurité, pour préserver la paix : L'adhésion à la SDN, comme garantie de fin des conflits armés Bibliographie : MILZA Pierre, Les relations internationales de 1918 à 1939, Paris, A. [...]
[...] De plus, c'est un projet qui tient très à cœur à Stresemann ; il a d'ailleurs écrit de nombreux articles pour promouvoir et justifier l'adhésion allemande à la SDN. Il joint même un de ces articles du 5 août à sa lettre. Celui-ci a été publié dans les deutsche Stimmen et s'intitule : Sécurité, SDN et questions orientales Il cherche à convaincre ses détracteurs de la nécessité d'intégrer la SDN. Cela pourra permettre à l'Allemagne de traiter des questions sur le désarmement, sur les responsabilités de guerre, mais aussi d'être la tribune des minorités allemandes de Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie et Roumanie et de faire respecter les traités qui sont censés les protéger. [...]
[...] Alors que l'Allemagne a déjà obtenu le départ des Français de la Ruhr, Stresemann veut maintenant leur départ anticipé de la rive gauche de Rhin. Normalement, la zone de Cologne devait être évacuée début 1925 or ce n'est toujours pas le cas ; la zone de Cologne doit être évacuée en 1930 et celle de Mayence en 1945. Il souligne la nécessité d'une assurance de vivre en paix ; il propose d'ailleurs dès février 1925, un accord pour la garantir, ce qui devrait permettre à l'Allemagne de se renforcer. [...]
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