Christophe Colomb, souverains espagnols, lettre, Espagne, voyage, caravelle, géographique, Asie, Inde, Amérique, opportunités commerciales, bénéfices économiques, conquête espagnole
Il s'agit d'un document comprenant une étude critique d'une lettre de Christophe Colomb, adressée aux rois d'Espagne. La lettre et le questionnaire sont également disponibles en annexe.
[...] Pour les Européens, l'Inde est d'abord vue comme une terre de richesses et d'opportunités commerciales : commerce en premier lieu des épices (cannelle, cardamome, gingembre . mais aussi du coton et de la gomme, non présents en Europe ; surtout, ceux-ci sont convaincus de la présence de grandes quantité d'or dans ces territoires. « Je peux assurer à Leurs Altesses que je leur donnerai autant d'or qu'il leur sera nécessaire », écrit Colomb, qui à l'approche du terme de son voyage en est encore convaincu ; il ajoute : « ainsi que des épices, du coton ( . [...]
[...] ) et de la gomme ». Cela démontre l'image pour les Européens d'Indes regorgeant de richesses en général, d'or en particulier. La lettre de Colomb aux souverains qui ont accepté de financer son voyage démontre explicitement qu'il justifie le bien-fondé de ce choix en faisant état de la prochaine réalisation de plusieurs des objectifs de l'expédition. Sur le plan territorial, Colomb confirme d'ores et déjà avoir offert de nouvelles terres au royaume d'Espagne, déclarant : « J'ai pris possession (de nombreuses îles) au nom de leurs Altesses ». [...]
[...] Colomb déclare avoir fondé « une grande cité » à laquelle il a donné le nom de Navidad. Si la manière dont il la mentionne peut donner l'illusion d'une dynamique de batisseur, en réalité la manière dont il la décrit, mentionnant : « j'y ai établi une forteresse » ; « j'y ai laissé des gens en nombre convenable avec armes, artillerie, provisions » donne davantage l'impression que Navidad constitue le premier fort défensif colonial de l'histoire de l'Amérique. Parler de forteresse, juger nécessaire de maintenir une présence armée, démontre aussi une volonté de Colomb de s'assurer conserver les positions acquises, fut-ce par la force ; de plus, les peuples indigènes n'ayant sans doute aucune vocation à s'urbaniser, il est évident que cette cité est bâtie par et pour les Espagnols, illustrant là encore la vocation conquérante des expéditions de Colomb, et le souhait que la présence espagnole s'inscrive dans le long-terme. [...]
[...] ) ; « l'accroissement (de peuples convertis) vaudra à notre sainte foi » montre que sur le plan religieux également tout reste à faire. En réalité, la lettre demande en apparence bien davantage qu'elle n'apporte. Bien que l'allusion ne soit explicite qu'une fois, la conditionnalité du succès est liée aux financements futurs du Roi : « si elles me prêtent un léger concours » illustre la demande claire de Colomb d'obtenir le financement de nouvelles expéditions, sans laquelle le premier voyage aurait été vain. [...]
[...] La lettre est adressée aux rois d'Espagne nommés « leurs Altesses », au pluriel. Cela s'explique par le fait qu'entre 1474 et 1504, le Royaume d'Espagne, qui achève son unification par la Reconquista de l'Andalousie jusqu'en 1492, est dirigé conjointement par Ferdinand roi d'Aragon, et Isabelle la Catholique, reine de Castille ; leur mariage scelle alors l'union des deux couronnes. Il est indiqué que la lettre est écrite « dans la caravelle » ; caravelle est le nom donné aux navires à voile capables d'effectuer de longs voyages aux XVème et XVIème siècle. [...]
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