Le texte étudié est une lettre écrite par Victor Hugo (1802-1885) en 1837 pour Adèle Foucher, sa femme, alors qu'il est en Belgique accompagné par sa maîtresse, Juliette. Toutefois, ce texte n'est pas essentiellement destiné à Adèle, mais aussi à un public potentiel. En effet, ce texte s'inscrit tout à fait dans le style de la littérature de voyage alors très en vogue dans la première moitié du XIXe siècle, avec des auteurs comme le marquis de Custine ou bien Xavier Marmier par exemple.
À 35 ans, Victor Hugo a déjà écrit plusieurs oeuvres autour du thème du progrès qui l'intéresse beaucoup et qui explique sa fascination pour les locomotives. Toutefois, ce n'est pas un texte technique et d'ailleurs on trouve certaines erreurs dans les chiffres présentés. Mais les aspects les plus importants de ce texte sont les images que Victor Hugo donne pour décrire son voyage en train.
En effet, en 1837 les chemins de fer sont encore à l'état des premiers balbutiements en ce qui concerne le transport de voyageurs. C'est en 1835 qu'ouvre la première ligne de chemin de fer destinée à leur transport en Belgique. Il s'agit du trajet Bruxelles-Malines, dont l'inauguration a lieue le 5 mai 1835. D'ailleurs, le réseau belge s'organise alors autour de Malines. La locomotive belge est d'ailleurs performante par rapport au reste de l'Europe, ou du moins par rapport à la France, pays natal de Victor Hugo.
[...] les mots pour le dire Pour décrire cette nouveauté technique qu'est le chemin de fer, Victor Hugo se heurte à un problème de lexique. Il hésite à plusieurs reprises entre le terme voiture ) et wagon (L54 ou 60) le train est appelé convoi (ligne 36) et il ne parle jamais de locomotive mais de remorqueur (L41) ou cheval de fer (L65) ; pour ces mêmes termes d'autres mots sont utilisés tels que charriot locomotif et rainures ou tringles pour les rails ou encore embarcadère pour la gare. [...]
[...] La vitesse rend le temps plus précis. En terme de mesure du temps de voyage, on passe du jour à l'heure voir aux minutes : Je partais à quatre heures dix minutes et j'étai revenu à huit heures un quart, ayant dans l'intervalle passé cinq quarts d'heures à Bruxelles. (L.8-12). Le temps compté devient l'obstacle principal, la consistance nouvelle du voyage. Le train est un gain de temps mais C. Studeny parle de la discipline- horaire qu'instaurent les chemins de fer. [...]
[...] Il s'agit du trajet Bruxelles-Malines, dont l'inauguration a lieue le 5 mai 1835. D'ailleurs le réseau belge s'organise alors autour de Malines. La locomotive belge est d'ailleurs performante par rapport au reste de l'Europe, ou du moins par rapport à la France, pays natal de Victor Hugo. Ce train se nomme d'ailleurs Le Belge Notons aussi que la Belgique est un état jeune, puisqu'elle est unifiée depuis seulement 1830 et les moyens de transports constituent alors un enjeu, voire même une des bases fondamentales de la Belgique. [...]
[...] La vitesse nouvelle des transports se remarque dans le texte : Le voyage en chemin de fer est une course les voyageurs ne sont pas conduits mais emportées L'Aller-retour de Victor Hugo entre Anvers et Bruxelles correspond environ à une distance de cent kilomètres et selon lui cela lui a pris deux heures et quarante minutes de train si on fait le calcul à partir de ses horaires. Le train qui a emmené Victor Hugo faisait donc du 37,5 kilomètres à l'heure. Ce résultat est étonnant étant donné que la vitesse moyenne des chemins de fer au début des années 1830 en Angleterre comme en Belgique se situe entre 20 et 25 kilomètres par heure. Cependant le train belge appelé Le Belge peut atteindre une vitesse maximale de soixante kilomètres en une heure. [...]
[...] Le fait qu'il le mentionne nous montre la nouveauté d'un déplacement si facile, pour si peu de chose. Avec les chemins de fer plus de gens se déplacent plus vite, plus loin et plus facilement : plus de mille personnes ainsi emportées, les unes au nord, les autres au midi (L.60-62). Le rapport à l'espace change. Le monde devient à la fois plus vaste et plus proche. Avant les chemins de fer, les voyages à pied, à cheval ou en voiture étaient une occasion de parcourir l'espace, de vivre une expérience sensorielle riche, sur laquelle le voyageur pouvait influer, en s'arrêtant par exemple. [...]
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