La IIe République apporte avec elle son lot d'innovations. Nous assistons en effet à l'instauration définitive du suffrage universel ainsi qu'à l'avènement de la présidence de la République. Dès lors, le pouvoir exécutif est délégué à un Président, en contradiction avec la notion de République excluant tout gouvernement d'un seul. Ces deux apports sont vivement controversés par le républicain Jules Grévy dans le journal "Le moniteur universel" du 7 octobre 1848. À partir de ce texte, quelle(s) fonction(s) et légitimité la IIe République attribue-t-elle au Président ?
[...] Pour ce qui est de l'instauration d'un pouvoir temporaire de la présidence de la République. Grévy reste également sceptique dans son discours : Il est vrai que ce pouvoir, au lieu d'être héréditaire, sera temporaire et électif, mais il n'en sera que plus dangereux pour la liberté. Il rajoute par là même, qu'il se trouvera bien un ambitieux pour tenter de se perpétuer et notamment un rejeton des familles qui ont régné sur la France Ce pessimisme latent que l'on retrouve dans ce Moniteur Universel de Jules Grévy, ne fera que se justifier par la suite, lors de la désignation du rejeton d'une dynastie, Louis Napoléon Bonaparte le 10 Décembre 1848, emportant quelques années plus tard la République lors de son coup d'Etat. [...]
[...] Il annonce que le seul fait de l'élection populaire donnera au Président de la République une force excessive. Par le biais d'une volonté de fonder une République démocratique, que feriez-vous de plus, si vous vouliez, sous un nom différent restaurer la monarchie ? Là est le danger pour Jules Grévy, car Un semblable pouvoir, conféré à un seul, quelque nom qu'on lui donne, Roi ou Président, est un pouvoir monarchique ; et celui que vous élevez est plus considérable que celui qui a été renversé Par le suffrage universel donc, la monarchie se retrouve légitimée par le peuple lui-même. [...]
[...] Monarchie républicaine pour ainsi dire, de courte durée cependant, les craintes de Grévy se justifiant le 10 Décembre 1848 par la désignation de Louis Napoléon Bonaparte. Ce fut ainsi la IIème République qui institua en France la présidence et son élection au suffrage universel. Il aura suffi de 4 ans à Louis Napoléon Bonaparte pour rétablir l'Empire. [...]
[...] Le choix du mode d'élection du Président de la République s'oriente ainsi vers le suffrage universel direct, entraînant de nombreuses controverses. Effectivement, se pose la question de savoir comment vont s'exprimer les électeurs, composés d'une grande partie d'analphabètes et de pauvres. Jules Grévy soulève encore une fois le danger qu'avec le suffrage universel, le peuple, par ignorance, soit influencé et puisse élire un homme qui a su se rendre populaire. Qu'un ambitieux, voulant se perpétuer au pouvoir, soit élu puisqu'étant un général victorieux, entouré de ce prestige de la gloire militaire auquel les Français ne savent pas résister Jules Grévy expose ainsi le fait que le suffrage universel est susceptible, par un mauvais choix du peuple dû à l'influence d'un ambitieux comme il les nomme, de renverser la République. [...]
[...] La IIème République apporte avec elle son lot d'innovations. Nous assistons en effet à l'instauration définitive du suffrage universel ainsi qu'à l'avènement de la présidence de la République. Dès lors, le pouvoir exécutif est délégué à un Président, en contradiction avec la notion de République excluant tout gouvernement d'un seul. Ces deux apports sont vivement controversés par le républicain Jules Grévy dans le Moniteur universel du 7 Octobre 1848. A partir de ce texte, quelle(s) fonction(s) et légitimité la IIème République attribut-elle au Président ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture