I) Présentez la nature du document et son auteur
Le texte qui nous est proposé est un extrait du journal rédigé pendant son mandat par le Président de la République de l'époque, Vincent Auriol. Il a été publié en 1970, sous le titre Journal du septennat mais il s'agit bien de notes prises au jour le jour, à chaud, et qui n'ont pas été retouchées sur le fond (même si apparaissent parfois des considérations qui ne peuvent avoir été imaginées qu'à la lueur d'événements ultérieurs). C'est donc un texte de première importance pour comprendre les enjeux et les problèmes qui se posent à cette époque à la France puisqu'il est rédigé par un homme placé au niveau le plus haut de l'Etat (...)
[...] Vincent Auriol est sans doute sincère quand il explique qu'il faut y voir la fin du colonialisme et qu'il indique, qu'à ses yeux, il s'agit désormais d'une fédération d'Etats associés à la France et non plus d'un empire colonial. Son idée est certainement que, plus ou moins rapidement, la France conduira, en les concertant et en douceur, les peuples qui vivent dans cette Union à l'indépendance complète. Hélas ! C'est faire un peu trop vite fi des difficultés que connaît déjà l'Union au moment où il rédige son journal (révolte et répression à Sétif en Algérie en 1945, révolte et répression à Madagascar en 1947, début de la guerre d'Indochine en décembre 1946), mais c'est aussi ne pas voir que toutes les réformes envisagées par la République vont se heurter à l'inertie des fonctionnaires chargés de les appliquer et à l'opposition plus ou moins ouverte des colons vivant outre-mer C'est ainsi que, dans les années cinquante, les difficultés vont se multiplier dans l'empire qui conduiront à accorder l'indépendance dans des conditions souvent conflictuelles (Tunisie et Maroc en 1956, Algérie après huit années de guerre en 1962, colonies d'Afrique noire au début des années soixante). [...]
[...] La situation de la France en 1947. Ainsi s'achève l'année 1947. Elle a été dure mais ça a été l'installation de la Quatrième République Je crois avoir moi-même créé une tradition de la présidence de la République. Présider, pour moi, c'est évidemment diriger sans décider, c'est orienter, c'est concilier, c'est arbitrer, c'est ce que j'ai fait L'instabilité ministérielle elle-même peut passer, mais j'ai dû freiner tant que j'ai pu les volontés de crise, mettre un terme aux passions Enfin, un fait nouveau, c'est la présence d'un parti communiste important et remuant. [...]
[...] Le ravitaillement est toujours mal assuré la reconstruction vient à peine de commencer, les conditions de vie des Français sont toujours précaires. Sur le plan politique, après la belle unanimité des forces ayant combattu derrière le général De Gaulle le régime de Vichy et l'occupant allemand, des difficultés ont surgi. Si l'idée de mettre en place une République nouvelle est largement partagée par les Français, les partis et le général De Gaulle s'affrontent sur la forme qu'elle doit avoir. La démission en forme d'électrochoc, de ce dernier n'a rien résolu et il a fallu voter de nombreuses fois au cours de l'année 1946 pour arrêter la forme précise du régime. [...]
[...] Il prend ses fonctions pour sept ans le 16 janvier 1947. Quel rôle la Constitution assigne-t-elle au Président sous la IVème République ? Ouelle idée Vincent Auriol s'en fait-il ? Contrairement à ce que souhaitait le général De Gaulle, personnalité dominante de la France d'après -guerre, la constitution n'accorde que des pouvoirs modestes au Président de la République. Certes, il reste la plus haute personnalité de l'Etat et à ce titre est investi de la charge écrasante de représenter la France, mais dans la pratique son influence est réduite. [...]
[...] Comme le dit l'auteur, l'emprise du Parti communiste sur la vie nationale est très forte. L'année 1947 a d'ailleurs été marquée par une crise majeure. Mécontent de son soutien au vietminh et de l'agitation sociale avec laquelle il sympathise, le Président du Conseil, Paul Ramadier, a chassés, en mai 1947, les ministres communistes du gouvernement, rejetant le Parti dans une opposition radicale. Crédité de plus du quart des voix aux élections il pèse de tout son poids par l'intermédiaire des nombreux membres du parti installés à des postes de commande et par le fait qu'il contrôle complètement la CGT, principale organisation syndicale de l'époque.Les grèves de l'été 47 qui ont suivi so départ du gouvernemen, considérées par l'auteur comme étant de arratères insurretionnel créent dans e pays une atmosphère de guerre civile L'autre opposition vient du général De Gaulle. [...]
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