Ce document est un extrait du discours prononcé par André Malraux le 19 décembre 1964, ayant pour objectif d'inaugurer le transfert des cendres du préfet (et résistant lors de la Seconde Guerre mondiale) Jean Moulin du cimetière du Père-Lachaise vers le Panthéon. Jean Moulin a fortement contribué à unifier la Résistance en créant notamment le Conseil National de la Résistance (CNR) en 1943. Il fut torturé à Lyon par Klaus Barbie, SS allemand.
C'est une véritable prouesse littéraire que livre ici André Malraux (1901-1976), homme de lettre, philosophe et homme politique français qui entra dans la Résistance en mars 1944. Après la guerre, il devient ministre de la Culture de 1959 à 1969 sous la présidence du Général de Gaulle de qui il est très apprécié (...)
[...] Ainsi, Malraux ne peut dissocier Jean Moulin de la Résistance et la Résistance de de Gaulle. D'ailleurs, son discours est directement adressé au Président de la République au moment des faits. A la veille des élections présidentielles de 1965, c'est un moyen pour le ministre d'Etat de rendre hommage à son président en rappelant aux Français le rôle qu'il a joué pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'est pourquoi Jean Moulin et toutes ses actions menées sont un hommage à De Gaulle puisque c'est lui qui a appelé à résister et qui a organisé le mouvement. [...]
[...] ( ) Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. [...]
[...] Puis, l'on observe que Malraux tutoie le défunt afin de le rapprocher des Français, de montrer que ce héros national est aussi à l'origine, un citoyen comme les autres. On retrouve cette même idée à la dernière phrase où le visage de Moulin au moment de sa mort est comparé au visage de la France Le ministre de la Culture souhaite donc que les Français puissent s'identifier à cet homme, ce qui contribue à faire de Jean Moulin un héros national. [...]
[...] En inaugurant le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, Malraux glisse un hommage particulier à l'homme et son combat : la Résistance. Il parle d'un peuple de la nuit soulignant la clandestinité d'un mouvement débuté en 1940. Il s'agit donc d'un combat souterrain, visant tout d'abord à rassembler les combattants fidèles aux Alliés qui n'était en Janvier 1942 qu'un désordre de courage Malraux peint ainsi la Résistance comme une lutte qui a mis du temps à se mettre en place mais qui a prit forme grâce à des hommes comme Jean Moulin. [...]
[...] André Malraux met donc en valeur la Résistance et les Français qui y ont participé courageusement, ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé et les autres qui ont permis de mettre à bien ce projet et en partie de libérer la France. Egalement, il montre le visage d'une Résistance Gaulliste, oubliant la place des communistes dans le mouvement. Montrez comment Malraux fait de Jean Moulin un héros national. Dans son discours, Malraux élève Jean Moulin au rang de héros national. Certaines expressions montrent, en premier lieu, le caractère courageux de ses actions menées. [...]
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