Le document étudié est un discours prononcé par Léon Gambetta devant la Chambre des Députés le 17 mai 1877, c'est-à-dire pendant la Troisième République. Léon Gambetta donne son avis concernant une éventuelle dissolution de la Chambre des Députés par le Président de la République, Mac-Mahon. Il est important de noter le contexte particulier dans lequel a eu lieu ce discours : nous sommes au lendemain de la crise du 16 mai 1877 qui a opposé le Président de la République au Président du Conseil, Jules Simon. De plus, Mac-Mahon était un Président monarchiste tandis que le Président du Conseil était modéré, et la Chambre des Députés, à majorité républicaine.
Ainsi, dans son discours, Léon Gambetta défend la cause républicaine, annonce ses revendications et déclare ouvertement, à l'attention du Président de la République, qu'il est contre la dissolution de la Chambre des Députés. Cette position peut s'expliquer en partie à travers le parcours de Léon Gambetta : né le 2 avril 1838 à Cahors, il fut avocat dès 1860 et se présenta aux élections législatives de 1869. Son programme, le Programme de Belleville, fondé sur des mesures républicaines radicales, comme la liberté de la presse, la séparation des Eglises et de l'Etat, ou encore l'instauration de l'impôt sur le revenu devint la base de la gauche républicaine opposée au Second Empire.
[...] De ce fait, le pouvoir relatif du Président de la République ainsi que la Chambre des Députés à majorité républicaine ne leur convenaient pas. De plus, Jules Simon, le Président du Conseil de centre Gauche nommé par Mac-Mahon le 2 décembre 1876, était considéré par celui-ci trop à gauche, et par les Républicains, trop à droite. Au cœur du conflit, n'assumant pas son rôle de Président du Conseil comme l'aurait voulu Mac-Mahon, c'est finalement une lettre que ce dernier lui envoya qui provoqua le conflit. [...]
[...] -Ceci posa finalement la question d'une dissolution potentielle de la Chambre des Députés. Cette dissolution impos[ée] à ce pays ( ) entraînerait une consultation nouvelle de la France Le risque serait donc pour les républicains que le peuple vote pour les monarchistes, suivant ainsi la volonté de Mac-Mahon. De plus, les Républicains avaient peur que Mac-Mahon abuse de ce pouvoir. Mais qu'en est-il de Gambetta ? Pourquoi avoir fait un discours ? Quelles revendications avait-il à faire ? III] Gambetta, un Républicain convaincu qui essaye d'être convaincant Un discours républicain - Tout d'abord, on peut noter que Gambetta fait explicitement référence à la Révolution Française de 1789 en parlant d'un gouvernement du pays par le pays, ce gouvernement pour lequel la nation française combat depuis bientôt quatre-vingt-dix ans ! [...]
[...] Selon Gambetta, le pouvoir exécutif ne doit pas être supérieur au pouvoir législatif et le Président de la République ne doit pas abuser de son pouvoir pour influencer sur les décisions prises par le Président du Conseil, les ministres et les députés. Or, selon Léon Gambetta et la majorité des Républicains, Mac-Mahon commit plusieurs erreurs notamment en essayant d'influencer le Président du Conseil. Car, en effet, l'interprétation de la Constitution par Mac-Mahon était différente de celle des Républicains. L'interprétation de Mac-Mahon, monarchiste - Pour Mac-Mahon, le gouvernement doit suivre ses vues et il est nécessaire d'avoir sa confiance. [...]
[...] Fervent Républicain, il parait donc logique qu'il défende la Chambre des Députés à majorité républicaine ce 17 mai 1877. Les enjeux et problématiques de ce discours sont donc multiples et capitaux : Quel rôle confère la Constitution de la Troisième République à son Président et comment doit-il user de son droit de dissolution ? Quelle interprétation faire de cette Constitution ? En quoi cette Constitution est liée à la crise de 16 mai 1877 qui a elle-même entraîné ce discours ? [...]
[...] Et enfin, nous étudierons la position de Léon Gambetta quant au problème qu'il soulève. Les lois constitutionnelles de 1875 et leurs interprétations, à l'origine des conflits L'interprétation de Léon Gambetta, Républicain - Gambetta est l'un des rédacteurs et fondateurs de ces lois. Elles sont un compromis entre la Monarchie et la République. Le but de Gambetta était donc de donner un pouvoir important au peuple. Les Républicains souhaitaient que la Chambre des Députés ait avoir le rôle politique principal et puisse dialoguer avec le gouvernement qui lui est subordonné. [...]
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