Les interactions complexes entre colonisations européennes et métropolisation, Xavier Huetz De Lemps, villes coloniales, nouvelle métropolisation, colonisation européenne, polarisation, uniformisation
La colonisation fut la manifestation de la volonté de certaines puissances à placer d'autres États plus faibles, dans une dépendance politique et économique vis-à-vis d'elle. Cette domination se retrouve dans les rapports humains mais aussi dans l'occupation de l'espace, l'urbanisation et la métropolisation des possessions coloniales. Le thème de cet article s'intéresse à ce volet des dynamiques urbaines ayant accompagné la colonisation.
L'étude de ce phénomène est résumée dans cet article, intitulé « Les interactions complexes entre colonisations européennes et métropolisations » issu de la revue semestrielle Cahiers de la Méditerranée dans le numéro 64, en 2002. Cette revue a été fondée en 1970 avec l'aide du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur par André Nouschi et aborde des thématiques variées et se veut donc pluridisciplinaire.
[...] Cependant l'expérience coloniale n'est qu'une cause parmi d'autres de l'actuelle métropolisation. La diffusion du capitalisme a accéléré les échanges mondiaux et ce dernier élément a véritablement influencé la métropolisation. Cependant, selon mon avis, on ne peut parler d'exportation du capitalisme ou d'échanges mondiaux à cette époque sans parler de colonisation. L'un et l'autre vont de pair avant la Seconde Guerre mondiale. La métropolisation est donc un phénomène reprenant certaines bases laissées par la colonisation. La disposition des villes coloniales d'aujourd'hui a donc une histoire ancienne : ces villes ne sont pas simplement sorties de terre par hasard, elles sont le fruit des volontés économiques de leur métropole, de l'accélération des échanges due au capitalisme. [...]
[...] ce qui influe forcément sur l'organisation du réseau urbain II L'extraversion des capitales coloniales. La révolution matérielle permet une ouverture des villes sur le monde. Le réseau urbain colonial va se dynamiser grâce à la révolution des communications du XIXe qui permet un meilleur lien métropole-colonie : navigation à vapeur, câbles télégraphiques, canal de Suez, chemin de fer tel le Transindochinois achevé en Ces moyens vont jusqu'à aujourd'hui renforcer le lien outre mer (avec le transport aérien) permettant une meilleure emprise sur le territoire. [...]
[...] Bien qu'imparfaite et variable selon les continents, la métropolisation a eu un effet durable sur la disposition et le réseau urbain des capitales coloniales, ces effets étant encore visibles aujourd'hui. Pôles industriels, reflets de l'image de la civilisation européenne, points d'ancrage du maintien de l'arrière-pays, les capitales coloniales étaient essentielles à une entreprise coloniale réussie. La métropolisation a aussi ouvert et intégré les villes à l'économie monde ce qui a intrinsèquement accéléré les échanges culturels entre la métropole et sa possession territoriale. Les capitales coloniales ont donc un rôle d'intégration des métropoles dans l'économie monde. En parallèle, elles se sont occidentalisées. [...]
[...] L'enjeu de cet article vise à montrer qu'en parallèle à la colonisation européenne, il y a eu des dynamiques de métropolisation semblables à celles d'aujourd'hui. Pour y répondre, l'auteur s'y prend en trois temps : la polarisation, donc la centralisation des fonctions de la capitale coloniale, son extraversion et son uniformisation (architectural, culturel). Pour lier cet article au cours, je résumerai cet article, tout en essayant de mettre en avant les enjeux de ce texte dans le cadre de mémoire et histoire La polarisation des fonctions de la capitale coloniale. [...]
[...] Le dynamisme de certaines villes européennes commerciales a beaucoup évolué en fonction de leur ouverture vers le monde. En parallèle, cette ouverture signifie aussi une importation culturelle de la métropole : par les expositions coloniales, la présence de migrants, les échanges artistiques, les musées sont des témoins de l'expérience coloniale. Mais l'ouverture sur le monde ne profitait pas forcément aux indigènes car les voyages étaient chers d'autant plus qu'ils étaient longs (jusqu'à la fin des années 50, il fallait quatre jours pour aller de Nouméa à Paris). [...]
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