"L’Histoire Problème" de Lucien Febvre

Résumé du document

D'après une citation de Lucien Febvre, l'histoire « cherche et met en valeur dans le passé les faits, les évènements, les tendances qui préparent le temps présent ». Ce document est un extrait de Combat pour l'Histoire de Lucien Febvre paru en 1953 et dans lequel il regroupe ses articles les plus importants. Il est né à Nancy en 1878. Il intègre l'École normale supérieure en 1899 puis s'inscrit dans la Section des Lettres de l'ENS.
L'évènement majeur de sa vie est certainement la création des Annales d'histoire économique et sociale en 1929 avec son ami Marc Bloch, revue historique qui marquera un important tournant dans l'historiographie.
De la ligne 1 à 15, il explique sa vision de l'histoire, une histoire dont l'étude se fait de manière scientifique, en posant des problèmes et en formulant des hypothèses. De la ligne 15 à 27, il critique les historiens pratiquant une histoire simplement basée sur les faits, qui les accumulent sans poser de problèmes avec ceux-ci. De la ligne 28 à 41, il explique le travail de l'historien et son implication dans sa pratique de l'histoire et il conclut le texte en critiquant de nouveau ces historiens qui pratiquent une histoire qui n'a plus d'actualité et en retard sur son temps.
En quoi l'école des Annales rompt-elle avec l'école méthodique et quelles sont les nouveautés de celle-ci ?

Extraits

[...] Une des thèses que Lucien Febvre a rédigé avait pour sujet d'origine La politique méditerranéenne de Philippe II, a été transformée par Fernand Braudel en un sujet géo-historique, La Méditerranée à l'époque de Philippe II. Lier les deux disciplines étend le sujet et le rend plus intéressant. De plus, la nouveauté historiographique des annales est de lier le présent et le passé. Comme je l'ai précisé dans l'introduction l'histoire met en valeur dans le passé les évènements qui préparent et permettent de comprendre le temps présent. [...]

[...] Des narrations, des compilations. Or, rappelez-vous : si je n'ai point parlé de science de l'histoire, j'ai parlé d'étude scientifiquement conduite Ces deux mots n'étaient point là pour faire riche. Scientifiquement conduite la formule implique deux opérations, celles-là mêmes qui se trouvent à la base de tout travail scientifique moderne : poser des problèmes et formuler des hypothèses. Deux opérations qu'aux hommes de mon âge on dénonçait déjà comme périlleuses entre toutes. Car poser des problèmes, ou formuler des hypothèses, c'était tout simplement trahir. [...]

[...] Sa conception s'oppose à une histoire qui tenterait d'établir les faits dans leur authenticité. Il rejette ligne 29-30 l'idée : Des faits doués par extraordinaire d'une existence de fait parfaitement définie, simple, irréductible Et lignes 23 et 32 il parle des faits comme des abstractions Il démontre ainsi donc qu'il est impossible d'en établir une authenticité. Lucien Febvre cherche finalement à aligner l'Histoire sur les autres sciences qui ont déjà fait leur révolution et dont les savants considèrent la Science comme une création et constatent l'intervention constante du savant. [...]

[...] Il est né à Nancy en 1878. Il intègre l'École normale supérieure en 1899 puis s'inscrit dans la Section des Lettres de l'ENS. Il rédige deux thèses en 1911 et devient professeur à la faculté de Dijon en 1912. Il connait ensuite la guerre des tranchées et obtient sa démobilisation en 1919 et devient professeur à l'université de Strasbourg jusqu'en 1933, date de sa nomination au Collège de France. L'évènement majeur de sa vie est certainement la création des Annales d'histoire économique et sociale en 1929 avec son ami Marc Bloch, revue historique qui marquera un important tournant dans l'historiographie. [...]

[...] Il dit : Des mots, des signes, des paysages et des tuiles. De forme de champs et de mauvaises herbes La multiplication des chantiers archéologiques a entrainé l'augmentation de ce genre de sources, et on considère que chaque décennie du XXe siècle à accumuler plus d'information que les six derniers millénaires. Selon L. Febvre, la part la plus intéressante du métier d'historien est le fait de faire parler des éléments muets, des sources non écrites dont la richesse historique est bien plus grande et plus dure à interpréter. [...]