Le document présent est un extrait de l'ouvrage historique de Thomas Basin intitulé « Histoire de Louis XI », décrivant le déroulement de son règne et, dans l'extrait présent, les difficultés rencontrées entre le roi et ses sujets...
[...] Une « concussion » (l70) est une malversation dans l'exercice de la fonction publique (ici un prélèvement d'argent public à des fins personnelles). La gabelle du sel et le quart denier des boissons (l71-72) constituaient des impôts de l'Ancien Régime (respectivement, taxe impopulaire sur le sel ; et prélèvement du quart du produit des ventes en faveur du roi). Les « collectes » signifiaient sous l'Ancien Régime le prélèvement des impôts par les officiers en charge, et la « taille » (l99) est un impôt également impopulaire portant sur la terre ou le nombre de personnes d'une famille - dont étaient dispensés noblesse et bourgeoisie urbaine. [...]
[...] L'auteur, Thomas Basin, est un chroniqueur et évêque français de l'époque (1412-1491). De par les voyages qu'il effectua en Europe et les fonctions qu'il occupa, ses ouvrages témoignant des règnes de Charles VII et de Louis XI. Sa bonne compréhension des enjeux liés à la Normandie à l'époque s'explique par le fait qu'il exerça lors de son rattachement de l'Angleterre à la France à faciliter la transition de son administration et fut nommé conseiller du roi, en charge notamment des questions juridiques. [...]
[...] Il veut apparaitre à l'écoute pour ces changements. Sa volonté cependant se heurte à une stratégie peu adaptée en Normandie : envoi de représentants peu compétents et pas plus soucieux que les officiers fiscaux passés de réussir ces objectifs. Une problématisation de ces sujets pour étudier le texte et les enjeux qu'il pose pourrait être la suivante : nous montrerons en quoi le cas de la Normandie illustre une volonté franche du roi réforme Louis XI de simplifier et rendre plus efficace le système fiscal, au cœur de sa politique de centralisation du royaume, mais aussi la difficulté d'établir la réforme d'un système resté considéré comme fondamentalement injuste et difficile à contrôler. [...]
[...] Le manque de compétences des personnes en charge, première cause de retournement de l'opinion 2-2. Un impôt qui restait fondamentalement injuste : pas de remise en cause des privilèges dans une société déjà inégalitaire 2-3. Le retour à la réalité : renoncement à la réforme globale envisagée mais poursuite plus progressive de la modernisation du système fiscal et de l'état Quelles critiques donner, finalement, à ce texte ? En premier lieu, on ne peut considérer, de par les mots qu'il emploie, que l'auteur se contente de raconter les faits qu'il observe, mais aussi qu'il tient à dénoncer certains acteurs, comme lorsqu'il parle de fourberie : il y aurait donc une part de partialité dans ce texte, bien que cela ne soit pas nécessairement à tort. [...]
[...] A plusieurs moments dans le texte, comme dans les lignes 84 à 96, l'auteur souligne explicitement les probables abus des agents fiscaux de l'époque. Il se fait la voix en effet de l'opinion couramment répandue et apparemment justifiée des détournements probables de l'argent collecté, rendant le système fiscale français peu efficace. Nous pouvons commenter les idées suivantes : Le système fiscal à l'arrivée de Louis XI au trône est particulièrement complexe (nombreux impôts), inefficace (arrivées irrégulières), corrompu (manque d'intégrité des receveurs), injuste du point de vue contemporain (privilèges des plus aisés) et impopulaire. [...]
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