Le monde britannique et la mer
« Britannia, rule the waves ! » est une citation issue d'un poème de Thomson, mis en musique en 1740 et qui est devenu une sorte d'hymne national bis. En 1815, ce poème retrouve de son actualité. Le général prussien Gneisenau écrit alors que la Grande-Bretagne « est la maîtresse des mers ». La mer est le carrefour du monde britannique, c'est un élément de sa richesse et c'est le vecteur de sa puissance. C'est aussi un des socles de son identité au 19ème siècle.
I. Les fondements de la puissance maritime britannique
A. 1815 : causes et dividendes d'une victoire
La Bataille de Trafalgar et Nelson sont devenus des mythes, ils ont sauvé l'Angleterre de l'invasion. Au-delà du mythe, le Sea Power, entendu comme l'ensemble des moyens permettant d'utiliser les routes maritimes, joua un rôle considérable dans la victoire britannique. La Royal Navy en fut l'expression la plus visible, mais la marine marchande permettait alors l'acheminement de matières premières nécessaires à la construction et l'entretien des navires de combat, l'envoie de subsides. La marine marchande permet également au commerce britannique de se tourner vers l'empire, les Etats-Unis et l'Amérique latine lors du blocus continental qui entraîna la perte des débouchés européens et le renchérissement des importations de blé (...)
[...] Missions Jusqu'en 1880, la Navy protège ses acquis. L'impérialisme repose alors sur les négociants, les financiers, les diplomates et les missionnaires. La Navy se concentre alors sur la lutte contre les pirates en Méditerranée, en mer Egée et dans les Caraïbes, puis jusqu'en Asie. Elle aide aux débouchés commerciaux comme lors de la guerre de l'opium entre 1839 et 1842. La Grande-Bretagne entend aussi faire respecter l'abolition de la traite et les navires sont postés en Afrique de l'Ouest puis dans l'océan Indien. [...]
[...] Le Royaume-Uni affirme alors le principe du two-power standard selon lequel le tonnage cuirassé de la Navy doit dépasser celui des deux flottes suivantes réunies. En 1890, l'amiral Mahan, officier de l'US Navy, publie The Influence of Sea Power on History. Dans les années 1890, la Navy fait encore construire sept nouveaux cuirassés. Son réseau est planétaire avec douze bases extérieures, treize mouillages secondaires kilomètres de câbles télégraphiques sous-marins et un tonnage de 1,1 million de tonnes. Sans oublier la capacité de ses navires à remonter les fleuves. [...]
[...] La maîtrise britannique de la mer permet tout de même aux Britanniques d'acheminer ses troupes de tout l'empire et sur tous les fronts : Mésopotamie, Dardanelles, Suez. L'opération des Dardanelles, décidée par Churchill et imposée à une Navy réticente est un désastre. La défaite britannique est par ailleurs surtout sous marine avec les U-Boot allemands qui dominent. B. Les séquelles du conflit La Merchant Navy, en intégrant les navires allemands confisqués, retrouve son niveau d'avant-guerre et conserve son premier rang. [...]
[...] Ses détracteurs pensent qu'elle retarde la modernisation des territoires colonisés. Elle fige également une position de pouvoir et cela peut déséquilibrer les structures de pouvoir existantes. Enfin, elle exclut les Africains occidentalisés, dépourvus de leur rôle traditionnel d'intermédiaire. Constructions identitaires et sexuées dans le monde britannique I. Faire des Britanniques C'est une expression de Linda Colley dans Britons, forging the nation qui révélait l'émergence d'un regard post-colonial et une attention portée à la construction des identités nationales. Ce renouveau historiographique avait été esquissé dans les années 1980 par John Pocock qui publie des articles dans la New British History qui marquent un premier tournant dans la question de le Britishness. [...]
[...] Cela reflète l'hostilité britannique à l'entretien de grandes flottes et forces en temps de paix. Cela commence par le retour des navires et des équipages empruntés à la Merchant Navy. Cela permet à la Royal Navy de disposer de réserves de marins très importantes. Par ailleurs la Royal confie des missions à la Merchant. Ainsi à partir de 1840, la Peninsular Steam navigation company, spécialisée dans les traversées vers la péninsule ibérique, achemine du courrier et des troupes vers l'Egypte, devenant alors la Peninsular and Oriental Steam navigation company, à savoir la P&O. [...]
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