Les deux textes qui constituent l'objet de notre étude sont deux sources totalement différentes. Le premier d'entre eux est extrait d'un ouvrage intitulé Truth Stranger than Fiction, écrit par Josiah Henson, et publié en 1858. Il s'agit de ce que l'on a appelé les "Slaves Narratives" que l'on traduit littéralement par "Récits d'Esclaves", qui constituent un ensemble d'autobiographies d'esclaves affranchis, témoignant de leurs histoires, de leur jeunesse en tant qu'hommes asservis à leur affranchissement. Josiah Henson est né en 1789 dans le Maryland, un territoire esclavagiste. Séparé de son père, et vendu à un propriétaire d'Alabama, il grandit durant ses premières années auprès de sa mère et de ses frères et soeurs, chez le Docteur Josiah McPherson. A la mort de celui-ci, il fut séparé de ses frères et soeurs qui furent vendus à d'autres propriétaires. Il devint le surintendant d'un fermier nommé Riley. Riley transféra ses esclaves sur les plantations de son frère dans le Kentucky en 1825, et Josiah Henson y vécu jusqu'à ce qu'il décide de fuir pour gagner sa liberté en 1828. Il s'exila au Canada, à Ontario dès 1830 et devint une personnalité importante en devenant pasteur et en aidant les esclaves fugitifs comme lui à s'installer dans de bonnes conditions au Canada grâce à la fondation d'une coopérative d'anciens esclaves. L'extrait qui nous est donné à commenter, se situe au début de l'ouvrage, puisqu'il conte la vente de sa famille, à la mort de son premier propriétaire, alors qu'il n'était âgé que de 5 ou 6 ans, comme il le mentionne dans le texte. Le deuxième texte quant à lui, est une lettre écrite par Jourdon Anderson, un ancien esclave, en réponse à son ancien propriétaire qui lui a demandé précédemment dans une lettre de revenir travailler chez lui avec sa famille, librement et de manière rémunérée, aux lendemains de la fin de la Guerre de Sécession. Jourdon Anderson naquit dans le Tennessee. Cette lettre écrite le 7 août 1865, dans l'Ohio a été publiée dans le New York Tribune, un quotidien national, la même année, attestant ainsi de l'importance de ce document sur le moment, mais aussi au sein de l'Histoire (...)
[...] A un tel point que l'auteur lui-même, fait une distinction à ce moment entre les blancs, qu'il nomme les hommes et les esclaves comme lui, qu'il ne qualifie pas d'hommes mais de personnes appartenant à sa race : (L.53) Ce fut l'une des premières occasions qui me fut donnée d'observer les hommes comme seuls des milliers de gens de ma race ont pu le faire. L'humanisation progressive des esclaves suite à la guerre de Sécession. Suite à la guerre de Sécession, les conditions des esclaves, en plus d'être affranchis, changèrent du tout au tout. Les anciens esclaves ne furent désormais plus des propriétés, ni même des outils. [...]
[...] Cependant, bien que le statut des anciens esclaves changea au sein de la société, il ne fut pas pour autant toujours accepté. Dans le pays où s'est réfugié Josiah Henson, le Canada en 1830, le gouvernement accueillit les esclaves comme des hommes libres puisque l'esclavage avait été supprimé depuis le début du siècle chez eux. Toutefois les Noirs furent tout de même, victimes de discriminations raciales. En sorte que la majorité des fugitifs arrivés au Canada, repartirent aux Etats-Unis, après la Déclaration d'émancipation, ce qui ne fut pas le cas de Josiah Henson, qui préféra rester à Ontario. [...]
[...] Pour cela nous étudierons dans un premier temps : l'évolution du statut de l'esclave en tant que bien matériel à son statut de personne humaine, puis nous évoquerons les différences notables concernant les liens entre les propriétaires et les esclaves ; et enfin nous nous attarderons sur les aspirations principales des deux auteurs au moment de la narration de leurs écrits. I. L'esclave noir : du bien matériel à sa reconnaissance en tant qu'humain. La vente aux enchères : symbole de la matérialité de l'esclavage. Le récit de Josiah Henson décrit principalement la vente aux enchères à laquelle il a participé en tant que marchandise en compagnie de sa mère et de ses frères et sœurs alors qu'il n'était âgé que de cinq ou six ans. [...]
[...] Une notion très importante véhiculée par ces deux textes est celle du pardon, liée fortement à l'imprégnation religieuse dans l'esprit des esclaves. La croyance en la religion fut un élément majeur dans la vie des esclaves noirs, elle s'exprima par exemple dans les propos de la mère d'Henson, lorsqu'elle dit : (L.49) Oh seigneur Jésus, combien de temps, combien de temps vais-je souffrir ainsi ! La religion est ce qui pousse les esclaves à continuer à vivre et à accepter leur sort malgré tout. [...]
[...] Enfin, ils permettent de mettre en lumière, l'importance capitale de la liberté pour tous, dans une Union d'Etats qui a érigé en tant que principe fondamental de sa Constitution : la liberté. BIBLIOGRAPHIE. Hélène Trocmé, Naissance de l'Amérique Moderne, XVIe-XIX siècle, Hachette Supérieur, Paris Claude Fohlen, Histoire de l'esclavage aux Etats-Unis, Perrin, Paris Anne Garrait-Bourrier, L'esclavage aux Etats Unis, du déracinement à l'identité, Ellipses, Paris Jason Ripper, American Stories, Volume From 1865 : Living American History, M.E. Sharpe, New York WEBOGRAPHIE. [...]
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