Cet article porte sur les grandes exploitations viticoles de Champagne de 1650 à 1830 et sur leur rôle dans la construction d'un système de production vinicole. Il a été réalisé par Benoît Musset, enseignant chercheur et maître de conférence en histoire moderne à l'Université du Maine. L'ensemble de ses recherches portent sur l'histoire économique et sociale du XVIIème au début du XIXème siècle sur les vignobles français et plus précisément les vignobles de Champagne et les vins mousseux.
[...] Les exploitations religieuses se convertissent au vin en bouteilles. Seules les exploitations religieuses ont une position favorable pour expérimenter de nouvelles techniques, car elles ont un patrimoine viticole et des moyens importants. L'abbaye d'Hautvilliers avec Dom Pérignon qui était un grand fournisseur de vin blanc en tonneau. Ce nouveau système de vins mis en bouteille permet à l'abbaye d'Hautvilliers et l'abbaye Saint-Pierre-aux- Monts de Châlons de réaliser les deux tiers du total des expéditions. Entre 1710 et 1720, on remarque une augmentation du nombre de producteurs avec de nombreux bourgeois d'Épernay. [...]
[...] Il utilise l'exemple de la maison Moët qui est dépendante des grands propriétaires, car pour les vins en tonneau, ils font appel à de grands propriétaires (vins chers) et des vignerons (mauvaise qualité). Il impose des conditions d'achat de plus en plus dur, vend des vins qui ne sont pas finis d'être payés et stocks des vins chez les vendeurs. C'est le plus grand exploitant du vignoble de champagne qui accroît son indépendance grâce à l'augmentation des tirages personnels accompagnés d'une politique d'acquisition foncière. [...]
[...] Les grandes exploitations ont alors été peu à peu déclassées, jouant un rôle plus secondaire dans l'économie viticole. L'expression vin de Champagne apparaît au XVIe siècle, cela concerne les vins de Reims appelé vin de Montagne et d'Épernay appelé vint de Rivière En 1773, le vignoble de la province de Champagne compte ha dont Reims et Épernay qui représente ha. Entre 1650 et 1700, le paysage vinicole français et européen évolue avec une augmentation des prix de certains vignobles. Avant 1650, le vin vaut entre 10 à 25 livres l'hectolitre en monnaie constante de 1789. [...]
[...] Les transformations d'un univers vinicole, social et commercial. Son ouvrage principal et les Vignobles de Champagne et vin mousseux : histoire d'un mariage de raison (1650-1830). L'article est tiré d'Histoire et Sociétés Rurales qui sont la première revue internationale consacrée à l'étude des sociétés et des espaces ruraux sur toutes les échelles géographiques et toutes les périodes chronologiques. Cette revue est éditée semestriellement par l'Association d'Histoire des Sociétés Rurales depuis 1994 et est soutenue par le CNRS, le Ministère de l'Agriculture, le CERHIO, le Centre de recherches Histoires quantitatives de l'université de Caen, le Centre d'Histoire des Régulations et des Politiques sociales de l'université d'Angers et l'Université Paris 7. [...]
[...] Un tournant s'opère dans les années 1760, avec une augmentation des prix linéaires des vins en bouteille, car ce procédé est coûteux (soutirage, collage, tirage en bouteille). On remarque une augmentation des stocks de bouteilles dans les inventaires et une augmentation des ventes. II) Les grandes exploitations bousculées par le négoce (1780-1830) L'intrusion du négoce dans la sphère productive Le marché des vins en tonneau propulse les grands propriétaires au premier rang. Lors des ventes, on faisait appel à des courtiers qui exerçaient sans lettre de provisions à Reims et Épernay : c'est le commerce en commission dans les années 1770. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture