La gauche, l'idée, le mot - Maurice Agulhon (2005)

Thèmes abordés

La gauche, l'idée, le mot, Maurice Agulhon, Jean-Jacques Becker, Histoire des Gauches en France, René Rémond, légitimisme, orléanisme, bonapartisme, politique, droite, gauche, Cavaignac

Résumé du document

Cet article est parue dans un livre de Jean-Jacques Becker, Histoire des Gauches en France.
Le livre sur la droite de René Rémond est devenu une référence en sciences politiques et en histoire. Il différencie légitimisme, orléanisme et bonapartisme
- Légitimisme : droite de Louis XVIII et Charles X, attachement à l'Ancien régime, contre-révolutionnaire, catholicisme intransigeant. De nos jour, équivalent à Le Pen avec son refus de l'idéologie moderne
- Orléanisme : droite libérale, gauche sous Charles X et Louis XVIII, mais conservatisme social (droite des grands bourgeois et propriétaires). De nos jour, équivalent à Giscard.
- Bonapartisme: pouvoir exécutif fort, autoritaire mais très attaché au peuple. De nos jour, équivalent à De Gaulle.

Extraits

[...] droite et gauche : ne se définissent pas par des programmes mais par des constantes et des positionnements dans des affrontements variables de programmes. Plusieurs couples antagonistes se succèdent: - ancien régime contre révolution - pouvoir du roi contre système électif (plus ou moins censitaire) - pouvoir de l'ordre contre la république démocratique et laïque - république attachée à l'orthodoxie éco contre république ouverte à la justice sociale - république démocratique et nationaliste contre république ouverte à un humanisme international. définition gauche/droite en termes de dynamisme abstrait. [...]

[...] Rémond souligne que l'orléanisme est une ancienne gauche (sous Louis XVIII) mais pour son "juste milieu" on parlerait aujourd'hui plutôt de centrisme. République = long centrisme. On calque néanmoins sur ça notre dualité. Au 20ème siècle : gauche se rend compte que le combat pour la laïcité et la démocratie ne suffit pas dans son combat contre la droite. Idée grandit selon laquelle la gauche doit être liée au combat de l'injustice sociale par l'intervention publique, contre le libéralisme économique. [...]

[...] Du coup apparition d'un troisième parti, irruption de la lutte des classes dans un champ exclusivement politique : les pauvres s'attaquent à l'ordre établi des députés de gauche et de droite. Agulhon parle de la gauche, la droite et le refus. Exemple d'affrontement de ces trois camps (qui montre que gauche n'est pas forcément l'alliée de la révolution) : répression des journées de juin 1848 par Cavaignac, alors républicain et chef du gouvernement de la IIème république. Analyse sentimentale de ces événements = Cavaignac en réprimant ainsi les ouvriers se comporte en droitier donc s'exclut de son camp (agit contrairement aux bons sentiments humanitaires qu'on juge indissociables de la gauche). [...]

[...] – opposition des partis républicain et démocrate aux élections (nuances très larges entre les mb d'un même parti) – opposition des liberals, des conservative, des radicals. pas de correspondances strictes entre ces deux étages. On peut être un démocrate conservateur et un républicain libéral (cad en fait d'esprit libéral). Assez intelligent finalement parce qu'en France on se retrouve avec des gens comme Simone Veil qu'on n'arrive pas à classer dans notre schéma manichéen. Loi révolutionnaire sur le plan philosophique, mais appartenance politique = Giscard + proche de Chirac. Aux EU on dirait "républicaine libérale". [...]

[...] Par ailleurs opportunisme fondé sur la pensée de Comte = conservatisme social et politique dans une pensée rationaliste. Polarité invalidée sur ce plan là. Clivage plutôt psychologique? Être à droite = faire preuve de conservatisme, parce qu'on sait que ce qu'on l'on a est vaguement acceptable, pourquoi chercher à le changer? Tandis qu'être à gauche = être optimiste, avoir conscience de certaines réformes heureuses du passé donc volonté de nouvelles innovations qui pourraient marcher aussi. Conscience en outre qu'il y a des maux à corriger. Clemenceau pour parler de la gauche employait souvent l'adjectif "hardi". [...]