Commentaire de texte complet sur cette correspondance entre Francesco et sa femme en 1389. Je pensais pour le plan :
I- le "grand"marchand de Prato
II- un mariage périlleux
III- une correspondance épistolaire célèbre de la fin du XIVème siècle
[...] En s'intéressant d'abord aux pratiques commerciales à proprement parler puis aux interactions entre la sphère des affaires et la sphère domestique, nous tenterons de mettre en lumière les spécificités évoquées au fil de cet échange. Les cités italiennes furent, au cours du Moyen Âge, des hauts-lieux de la pratique commerçante. Francesco Datini en est un des plus flambants exemples et fit fortune en diversifiant ses activités. Tour à tour, il spécula sur la laine, la soie, le textile ou encore les denrées rares et recherchées. [...]
[...] Il n'est d'ailleurs pas certain que celui-ci vienne la visiter le « dimanche soir » suivant, bien qu'il dise en avoir l'intention l. 13). Son retour semble davantage prévisible « dès que la foire sera passée » l. 17-18), sans que les dates ne soient mentionnées. Quoi qu'il en soit, Margherita devra patienter. Son portrait correspond, d'une certaine manière, au rôle habituellement dévolu à la femme dont le lieu naturel serait la sphère domestique et le monde intérieur. Cette intériorité est d'ailleurs double : celle de la souffrance dans sa chair même et celle relative à sa propre demeure. [...]
[...] Ces ouvriers du textile issus du populo grasso se soulevèrent et parvinrent à établir un gouvernement sur la cité jusqu'en 1382. Lorsque Francesco écrit à sa femme en 1389, la situation est plus ou moins revenue au calme. Cependant, se méfiant d'éventuels sursauts, c'est sans doute pourquoi il préfère demeurer à Prato. Cela ne l'empêche toutefois pas de poursuivre ses affaires à Florence par l'intermédiaire de son épouse. Dans le cas présent, et en bon commercial, Francesco invite Margherita à faire gouter un de ses meilleurs vins à un certain Naddino l. [...]
[...] Les échanges épistolaires entre les deux époux permettent également de pénétrer dans l'intimité du couple et d'en apprendre davantage quant à la gestion de la maisonnée ou encore au sujet de préoccupations plus personnelles. Les deux lettres ici rassemblées se répondent et furent toutes deux rédigées le 26 août 1389. La première est adressée par Francesco à son épouse. Le marchand de Prato lui indique comment recevoir les futurs hôtes, quelles dispositions prendre à leur égard avant de lui donner de ses nouvelles et de lui en demander. [...]
[...] Permettant de régler des dispositions commerciales, comme l'achat de vin, la lettre dictait la conduite à suivre à Margherita qui apparaît alors comme une auxiliaire indispensable. Plus encore, en faisant de ses propres demeures des lieux du négoce, Francesco renforçait les liens d'amitiés qui le liaient avec ses clients les plus fidèles. Sphère professionnelle et domaine privé semblent intimement liés. Enfin, la vie du couple Datini apparaît en creux : au portrait solitaire de Margherita répond celui nettement plus actif de Francesco. Une relation réglée et à distance parait ainsi se profiler au fil des lignes. [...]
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