En octobre 1894, le capitaine Dreyfus est arrêté, accusé d'espionnage pour le compte des Allemands, par le ministère de la Guerre. La presse écrite est à cette époque le média le plus accessible, et relaie les rebondissements de l'affaire pour un lectorat conséquent, le pays étant largement alphabétisé. A l'aide de deux documents, la célèbre lettre d'Émile Zola, « J'accuse » et la gravure « Un dîner en famille » ; nous allons voir en quoi ils reflètent les fractures de l'opinion publique lors de l'affaire Dreyfus. Et dans quelle mesure ils permettent de comprendre les rapports entre médias et opinion publique.
[...] En effet, même si la lettre de Zola rééquilibre un peu la division dreyfusards / antidreyfusards, il faut rappeler que l'année suivante, en 1899, Dreyfus est de nouveau condamné. Il faudra attendre quelques années, jusqu'en 1906 pour qu'il soit réhabilité. De plus, l'impact médiatique s'opère principalement à Paris où les procès se déroulent. Le reste de la France est dans une moindre mesure touché par l'affaire. Enfin, les deux documents ne rendent pas compte de l'antisémitisme donc est victime Dreyfus, il faut rappeler que de par ses origines juives, il est très vite présenté comme un traître. [...]
[...] Ces deux documents reflètent les fractures de l'opinion publique lors de l'affaire Dreyfus, en effet, la lettre rend compte de l'indignation des Dreyfusards quant à l'arrestation et l'inculpation du capitaine. La caricature quant à elle, nous montre clairement l'opposition qu'entraîne l'affaire. Auparavant confidentiels, le procès et les rebondissements sont mis au grand jour avec les médias. Que ce soit à travers une lettre ou une caricature, les médias (ici la presse) influent sur l'opinion publique, et la réciproque est également vraie. [...]
[...] À l'aide de deux documents, la célèbre lettre d'Émile Zola, J'accuse et la gravure Un dîner en famille ; nous allons voir en quoi ils reflètent les fractures de l'opinion publique lors de l'affaire Dreyfus. Et dans quelle mesure ils permettent de comprendre les rapports entre médias et opinion publique. Le 13 janvier 1898, à la Une du journal l'Aurore, paraît une lettre d'Émile Zola à l'attention du président de la République, s'intitulant J'accuse Zola écrit cette lettre en réaction à l'acquittement du commandant Esterhazy 2 jours plus tôt. [...]
[...] Ne parlons pas de l'affaire Dreyfus ! Cette simple phrase déclenche alors un véritable chaos, la table est mise sens dessus dessous et les personnages se disputent violemment. On peut lire un peu plus bas Ils en ont parlé . et ainsi on comprend que le simple fait d'évoquer l'affaire divise et créé des tensions. La violence de la scène reflète la violence avec laquelle l'opinion publique est divisée. Le camp antidreyfusard, majoritaire, défend que Dreyfus est coupable et en même temps rend compte du rejet de la IIIe République par une partie de l'armée et de l'opinion publique. [...]
[...] L'affaire devient politique et mobilise l'opinion publique, somme d'opinions représentative d'une volonté générale ; les journaux mènent l'enquête, se rangent dans l'un ou l'autre camp, illustrant la violence de l'affaire. Des intellectuels, comme Zola, prennent également part dans l'affaire, influant sur l'opinion publique. En effet, avant que la lettre ne soit publiée, les journaux dreyfusards comptaient pour seulement tandis qu'après 1898, un rééquilibrage a lieu. Les antidreyfusards gardant tout de même la majorité. De plus la presse écrite participe à la médiatisation de l'affaire et révèle les nombreuses incohérences et erreurs de celle-ci. [...]
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