« Je ne ferais pas inutilement mal à une mouche, mais je tuerais sans hésiter si je savais qu'en le faisant je réussirais à émanciper mon sexe. » Cette déclaration tonitruante de Madeleine Pelletier semble être un bon préambule quant à la tentative de compréhension de la radicalité et de l'avant-gardisme de sa pensée. En effet, Madeleine Pelletier, qui voit le jour lors des débuts de la IIIe république, va se servir de l'expérience des pionnières telles Jeanne Deroin et surtout Aubertine Auclert avec qui le droit de vote devient un véritable objectif, pour amener le féminisme à son paroxysme. Car la vie de Madeleine Pelletier, en dépit de son caractère rocambolesque, est une lutte perpétuelle pour la cause féministe. Et tous les moyens sont bons, en particulier les plus radicaux. Cette première femme interne en psychiatrie de l'histoire française, croit voir dans la violence le succès du féminisme, cette méthode ayant réussi aux hommes pense-t-elle. En 1908, elle brise des vitres de salles de votes pour troubler les élections, s'introduit dans le palais Bourbon pour lancer des tracts… Mais l'action violente ne prend pas en France. Le droit de vote des femmes demeure une préoccupation marginale alors qu'il est déjà mis au premier plan aux États-Unis. Le non-report par les journaux de la manifestation de 1906 sous l'autorité de Madeleine Pelletier, composée de voitures couvertes d'affiches prônant le droit de vote des femmes, illustre bien le peu d'intérêt que porte la société française en ce début de XXe siècle à cette question.
[...] Il convient d'insister sur cette radicalité du paradigme féministe de Madeleine Pelletier, qui, seule réclame une égalité totale des sexes. Elle n'a que mépris pour la tendance féministe réformiste, majoritaire, représentée par les grandes associations féministes, qui milite pour l'amélioration progressive de la condition de la femme, concentrant ses efforts sur les réformes juridiques, affirmant que les femmes doivent rester femme. Car Madeleine Pelletier ne revendique des droits politiques ni comme manière de représenter un quelconque intérêt présumé de femmes dans le domaine public, ni pour obtenir la reconnaissance et le respect de la différence des femmes. [...]
[...] Le droit de vote des femmes demeure une préoccupation marginale alors qu'il est déjà mis au premier plan aux États-Unis. Le non-report par les journaux de la manifestation de 1906 sous l'autorité de Madeleine Pelletier, composée de voitures couvertes d'affiches prônant le droit de vote des femmes, illustre bien le peu d'intérêt que porte la société française en ce début de XXe siècle à cette question. Un désintérêt couplé d'une véritable intolérance à l'égard de ces revendications, toute demande politique des femmes demeure présentée et vécue comme une atteinte à la sécurité de la république. [...]
[...] Une fois les individus détachés de leurs identités sexuelles, l'optimum libertaire sera alors atteint. Pour elle, le seul devoir de la société est de n'entraver personne dans l'exercice de son activité, que chacun s'oriente dans la vie comme il lui plait, et à ses risques et périls. Parce que pour elle l'intelligence ne connaissait pas de frontières de genre, ceux qui étaient doués devaient avoir accès à des positions influentes et dirigeantes. Ce paradigme demeure philosophiquement libéral et élitiste, on peut même sans exagération parler d'une pensée aux avant-gardes du mouvement libertariste qui naîtra quelques décennies plus tard. [...]
[...] Les femmes et leurs droits Madeleine Pelletier Je ne ferais pas inutilement mal à une mouche, mais je tuerais sans hésiter si je savais qu'en le faisant je réussirais à émanciper mon sexe. Cette déclaration tonitruante de Madeleine Pelletier semble être un bon préambule quant à la tentative de compréhension de la radicalité et de l'avant-gardisme de sa pensée. En effet, Madeleine Pelletier, qui voit le jour lors des débuts de la IIIe république, va se servir de l'expérience des pionnières telles Jeanne Deroin et surtout Aubertine Auclert avec qui le droit de vote devient un véritable objectif, pour amener le féminisme à son paroxysme. [...]
[...] L'argument d'une évolution constatée des mentalités face à la question du droit de vote des femmes Madeleine Pelletier affirme ligne 25/26 que La question du vote des femmes a fait, depuis ces vingt dernières années, de grands progrès dans les esprits En effet elle argue que cela n'a plus rien de saugrenu, qu'« Autrefois ( ) on se moquait de ces excentriques dit-elle ligne 26. Si cette revendication ne passe plus pour burlesque, cela est alors justifié, par cet argument elle légitime la revendication du droit de vote des femmes. Les droits politiques féminins par cette argumentation cessent d'être une utopie et deviennent une réalité. Elle atteste également ligne 30, on les discute et ils sont devenus une question Cette allégation est juste, comme le prouve en 1903, le vote unanime du Parlement qui rejette l'égalité politique. [...]
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