Après le grand espoir suscité par les trois glorieuses de juillet 1830, nostalgie de 1789, les Français connaissent une période de déception. En effet, si Charles X et son très conservateur ministre Polignac sont évincés, la République n'est pas pour autant proclamée. Si la déception des Français s'exprime par de violents soulèvements populaires, la monarchie de juillet est aussi marquée par une floraison d'utopies dont l'élaboration et la diffusion sont en partie dues à l'effort des femmes. Le saint-simonisme est l'une de ces utopies.
Saint-Simon est l'un des fondateurs du socialisme moderne, il plaide en faveur d'une organisation sociale dirigée par des hommes issus des sciences et de l'industrie, une élite de producteurs œuvrerait pour le bien commun et l'Etat serait incitateur et non contraignant. La question de la femme est au cœur de la doctrine saint-simonienne. Les femmes saint-simoniennes sont souvent considérées comme les premières féministes. Dès les années 1829, celles-ci peuvent d'ailleurs prendre une place active dans la communauté et s'exprimer dans des journaux saint-simoniens comme le Globe. Marie-Reine Guindorf fait partie de ces femmes enthousiastes et engagées. Née en 1812, c'est une ouvrière saint-simonienne qui s'acharnera toute sa vie à briser l'emprisonnement de la femme et que son échec poussera au suicide en 1836. Cependant, même si certaines femmes sont, à la mort de Saint-Simon, au sommet de la hiérarchie, leur statut est ambigu.
[...] La femme nouvelle, Apostolat des femmes Marie-Reine (Reine Guindrof) Après le grand espoir suscité par les trois glorieuses de juillet 1830, nostalgie de 1789, les Français connaissent une période de déception. En effet, si Charles X et son très conservateur ministre Polignac sont évincés, la République n'est pas pour autant proclamée. Louis-Philippe d'Orléans succède au trône de France et le roi bourgeois a beau s'être battu dans sa jeunesse au coté de la Révolution, il n'abaisse pas considérablement le cens et supprime même peu à peu la liberté de presse proclamée à la Révolution. [...]
[...] Leur participation à la production ne peut être que momentanée en raison de sa présence nécessaire à l'intérieur du foyer, auprès des enfants. Son salaire est donc un salaire d'appoint. Dans les faits, les femmes ne travaillent en général en atelier qu'une partie de leur vie. La jeune fille pauvre est souvent au milieu du siècle, envoyée dans des ateliers couvents ou elles sont censées apprendre à lire et à écrire, en plus de l'apprentissage d'un métier. Elle fournit alors un travail gratuit. Le premier internat est créé dans l'Ain en 1835. [...]
[...] On peut se demander si Marie Reine est réellement partiale quand elle dit que les femmes ne connaissent pas les lois qui régissent la société : qui les apprend aux femmes ? Personne Il semble en effet que le Code civil qui est écrit de façon claire, synthétique et relativement abordable devient rapidement populaire et que la plupart des familles en possédaient un à la fin du siècle. La situation juridique de la femme évolue cependant très lentement et il faut par exemple attendre jusqu'en 1907 pour que la femme puisse disposer de son salaire sans l'accord de son mari. [...]
[...] Il écrit ainsi dans la théorie des quatre mouvements et des destinées générales : l'extension des privilèges des femmes est le principe général de tous progrès sociaux Nombreuses sont les femmes qui décident de le suivre. Les possibilités d'actions de ces premières féministes sont assez minces. Premièrement, comme toutes les femmes qui vivent différemment des autres, ne se marient pas, cherchent à vivre par leurs propres moyens, sortent dans la rue et adoptent pour certaines de styles vestimentaires plus masculins, elles font peur. Les saint-simoniennes sont par exemple rapidement qualifiées d'aberrations de la nature au sein même de la communauté. On les considère comme des femmes qui n'en sont pas véritablement. Néanmoins, ces femmes s'organisent. [...]
[...] Les femmes s'opposent premièrement violemment à la concentration industrielle, mais, privées de leurs travaux à domicile, elles doivent accepter de travailler en atelier, majoritairement dans le textile. Soumises à la mécanisation et sans qualifications, elles exécutent des gestes simples et répétitifs, disqualifiant pour celles qui possédaient un savoir traditionnel comme par exemple les soyeuses rurales de la vallée du Rhône. Le salaire des femmes n'atteint, en général pas la moitié du salaire des hommes. Il permet ainsi de baisser considérablement les frais de fabrication et de rembourser les machines. [...]
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