En 1953, Lucien Febvre publie Combats pour l'histoire, détaillant avec cet ouvrage sa conception de l'histoire. Co-fondateur du courant historique de l'Ecole des Annales, il remet en question, avec Marc Bloch, l'Ecole méthodique, qui veut une histoire objective aux conclusions indiscutables. Les Annales défendent une histoire placée dans une époque, dans un contexte, qui revient à la vie et non à l'histoire essentiellement politique de l'Ecole méthodique. On ne décrit plus seulement des faits, on les explique et on les interprète. Le document que nous allons ici commenter est donc extrait de Combats pour l'histoire. Febvre y traite le problème des sources qu'un historien peut utiliser, ce qui est la "matière première" de l'historien. Il s'agit donc de comprendre le point de vue de l'auteur sur les types de sources à exploiter, et surtout, comment l'historien doit les exploiter, c'est-à-dire les interpréter. Nous analyserons donc le statut des sources écrites, puis l'étendue des sources nouvelles que Febvre explicite et enfin la prudence que l'historien doit avoir à l'égard d'une source.
Nicolas Offenstadt définit le terme de source comme "l'ensemble des documents de première main qui fonde le travail du chercheur, c'est-à-dire des documents produits par les acteurs de l'histoire étudiée" dans L'historiographie, Que sais-je ? On l'appelle aussi "document", comme le font Seignobos et Langlois dans Introduction aux études historiques, ou plus simplement Lucien Febvre dans Combats pour l'histoire et l'extrait que nous en étudions. Plus précisément, il commence par aborder la catégorie des "documents écrits" (l.1) qui semble être la ressource la plus fiable pour l'historien. "L'écriture fixe l'affirmation et en rend la transmission fidèle" affirme l'Introduction aux méthodes historiques. Les documents écrits regroupent des témoignages ou même des textes historiques (par exemple La guerre du Péloponnèse de Thucydide), l'épigraphie (l'étude des inscriptions des stèles, bornes, etc.), des discours, des archives (dès le moyen-âge), etc (...)
[...] On peut finalement considérer que l'histoire ne sera vraiment faite que lorsque les historiens auront trouvé toutes les sources sur chaque époque, mais ceci est tout à fait utopique. Lucien Febvre ne fait donc pas de tri sur le type de sources à utiliser : tout est possible, à condition de savoir l'interpréter. Ce n'est donc plus le manque de sources qui pose problème, mais plutôt la manière de les interpréter, qui est plus ardue face à un bijou que face à un décret. [...]
[...] Historiographie En 1953, Lucien Febvre publie Combats pour l'histoire, détaillant avec cet ouvrage sa conception de l'histoire. Co-fondateur du courant historique de l'Ecole des Annales, il remet en question, avec Marc Bloch, l'Ecole méthodique, qui veut une histoire objective aux conclusions indiscutables. Les Annales défendent une histoire placée dans une époque, dans un contexte, qui revient à la vie et non à l'histoire essentiellement politique de l'Ecole méthodique. On ne décrit plus seulement des faits, on les explique et on les interprète. [...]
[...] Febvre comprendre que La source est un objet produit, un point d'arrivée dont il convient alors restituer le cheminement. (L'historiographie, Que sais-je qu'il ne faut pas seulement prendre les objets pour eux-mêmes et que des objets d'apparence insignifiante peuvent devenir sources si l'on sait les interpréter. Prenons l'exemple de la céramique : sans apporter d'information directe, une fois étudiée, elle peut donner des indications sur les habitudes de vie, le commerce, les coutumes alimentaires, le soin consacré aux détails de la décoration Tout ce qui signifie la présence de l'homme écrit Febvre (l.6). [...]
[...] Dans notre extrait de Combats pour l'histoire, Febvre relance, et justifie donc par le manque de documents écrits, cette idée. Précisons que cette revue proposait des rubriques faisant appel à des spécialistes d'autres domaines, comme l'économie, la sociologie, la géographie, etc. On peut par exemple citer la rubrique Iconographie de l'histoire économique et sociale L'esprit de sa revue se ressent dans l'extrait : il faut utiliser toutes les sciences. Febvre cite les géologues et les chimistes, il faut faire se confronter les sciences comme les documents. [...]
[...] Cette source est considérée comme un bon document d'après l'expression d'Offenstadt, un document fiable à condition qu'une critique externe soit faite dessus, c'est-à-dire que le document soit de l'époque concernée qui, pris avec un œil critique sur son contenu à propos de son auteur, de son contexte, de son destinataire est fixe et durable. Febvre remarque cependant un obstacle à faire l'histoire uniquement avec des documents écrits : il n'y a pas toujours, si ce n'est jamais, suffisamment d'écrits pour aboutir à une histoire complète. Il y a cependant un refus de laisser de côté des parties de l'histoire, faute de documents écrits. [...]
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