Composé de documents divers (textuels et iconographiques), ce travail recouvre la période de la Belle Epoque (de la fin de la crise économique en 1896 à la veille de la Première Guerre mondiale en 1914) et nous montre bien quelle place occupe la femme dans la société française du début du XXe siècle et quelles sont les disparités qui subsistent entre elles selon le milieu social.
- Le premier document est un extrait de deux chansons à la mode en 1900 et en 1914 ("Frou-Frou" et "La Madelon") qui nous permettra de voir que, du début de la Belle Epoque jusqu'à la fin de la période, les mentalités ont changé vis-à-vis des femmes.
- Le second document est un extrait de la célèbre autobiographie de Simone de Beauvoir, "Mémoires d'une jeune fille rangée", publié en 1949, où elle décrit et commente son enfance avant la Première Guerre mondiale et sa vision de l'éducation.
- Le troisième document et dernier texte est un extrait du livre "Misérable et glorieuse, la femme du XIXe siècle" de l'historienne spécialiste de la IIIe République, Madeleine Rebérioux et de Jean Paul Aron, dans lequel est menée une étude sur l'inégalité des salaires entre les hommes et les femmes et son évolution.
- Le document 4 et premier document iconographique est une photographie dans une usine de textile dans le Nord de la France au début du XXe siècle où l'on voit trois ouvrières vêtues de vêtements féminins, les cheveux finement attachés, qui posent devant les machines.
- Le document 5 est une photographie des suffragettes de la Ligue des droits de la femme en 1914 dans laquelle elles manifestent pour l'amélioration de la société qui nécessite l'acquisition par les femmes des mêmes droits que ceux des hommes.
- Le document 6 est une photographie d'un salon bourgeois en 1912 où apparaissent trois femmes qui s'adonnent à des activités paisibles.
- Enfin, le dernier document est une photographie de paysannes lors de la pause déjeuner dans les champs de la Beauce au tout début du XXe siècle.
Cet ensemble documentaire nous mène à nous interroger sur la position que la femme occupe à la Belle Époque. Que signifie être une femme à cette époque ? Quels sont les évolutions et les changements dans la lutte pour l'égalité des droits ? N'y a-t-il pas des disparités entre les femmes au sein même de la société française ?
[...] Ces derniers perçoivent la femme comme un outil de reproduction, le rôle de mère étant le seul qui leur est confié pleinement. Certes, on assiste à la fin du IXe siècle et surtout au début du XXe aux premières avancées en matière de condition féminine, et à une sensible modification de la perception de son statut social et de son existence, mais sans jamais réellement se détacher de l'image traditionnelle de la femme. Cela explique par exemple que celles qui commencent à avoir accès à une véritable éducation républicaine ne suivent pas les mêmes enseignements que les hommes, et demeurent prisonnières d'un futur déjà tracé, en apprenant à bien remplir les tâches domestiques. [...]
[...] Quant aux femmes non mariées, elles sont très mal vues et ne sont bonnes qu'à ravir les hommes : prostituées, demi-mondaines, chanteuses, actrices (Chanson Madelon doc1, traduit le caractère distrayant et décoratif qu'attendent les hommes d'une femme de petite vertu). Le mariage encadre donc la femme, mais certaines y échappent, mais le vêtement lui est inévitable. C'est sans doute le moyen le plus visible de contraindre la femme et d'assurer sa dépendance. La mode de l'époque veut que le costume féminin soit très chargé (parfois plusieurs kilos) : il se compose de plusieurs couche avec le corset comme base indispensable et les jupes ou robes sont très longues et étroites. [...]
[...] Elle s'efforce par la suite de modifier l'image de la femme dans l'imaginaire collectif, pour faire disparaitre cette représentation de la femme assujettie qui était la norme au début du XXème siècle. Cette transformation de l'image de la femme commence dès la Belle Epoque. Ainsi, des chansons populaires comme Frou-frou en 1900 ou La Madelon en 1914 (document véhiculent l'image de femmes qui sortent du rang, par exemple en faisant de la bicyclette ou en osant refuser [ de prendre] un seul homme et d'épouser un officier. On peut également citer l'exemple de Coco Chanel. [...]
[...] D'une manière similaire aller à l'école publique pour une jeune fille est un signe de pauvreté ; la haute société préfère faire appel à des précepteurs ou aux internats de jeunes filles. La femme est ainsi circonscrite à la sphère domestique. On se moque des femmes qui veulent travailler et recevoir la même éducation que les hommes, par peur de leur émancipation et surtout par incompréhension. De même, on se moque des femmes qui prétendent prendre part au débat politique. [...]
[...] Elles doivent en effet savoir lire et écrire, mais elles doivent aussi apprendre les bonnes manières. Les écoles pour jeunes filles dispensent également des cours de couture ou de cuisine, préparant ainsi les élèves à ce que doit être leur future vie. Ainsi, les femmes bourgeoises sont éduquées. Elles lisent, jouent du piano, comme on le voit sur le document 6. Si le but de l'éducation bourgeoise est de faire des jeunes filles de bonnes mères et maitresses de maison, cela leur permet aussi de développer leurs capacités intellectuelles. [...]
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