Etude critique d'un document d'histoire : Les Etats-Unis et le monde depuis 1945.
[...] C'est dans cette optique qu'il souhaite soutenir « les politiques qui favorisent l'émergence [ . ] des marchés ouverts ». Cette politique s'inscrit dans la continuité des choix américains en faveur d'un capitalisme libéral basé sur la dérèglementation des échanges, depuis la mise en place, dans le contexte du début de la guerre froide, du plan Marshall en 1947 et avec une nouvelle accélération néolibérale sous la présidence de Ronald Reagan (1980-1988). Les États-Unis sont à l'origine de la mise en place et du renforcement de la gouvernance économique mondiale, notamment à travers la transformation en 1995 du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) en l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce). [...]
[...] Dans cet extrait, il expose, en prenant appui sur son bilan, les principales orientations en matière de politique extérieure. En quoi ce discours témoigne-t-il des permanences et des évolutions de la politique étrangère des États-Unis d'Amérique ? Nous analyserons donc successivement les différents domaines dans lesquels s'exerce la puissance mondiale des États-Unis : le renforcement de la puissance économique, la réorientation de l'outil militaire et le choix du multilatéralisme diplomatique. Le renforcement de la puissance économique Dès le premier paragraphe, Barack Obama évoque la dimension économique de la puissance américaine qui s'inscrit dans ce que le politologue américain Joseph Nye a qualifié de hard power, c'est-à-dire ce qui relève de la contrainte et des moyens traditionnels de la puissance. [...]
[...] Dans le deuxième paragraphe, il évoque le désengagement des troupes américaines de deux théâtres d'opération mobilisées par son prédécesseur George Bush (2000-2008) : « la guerre d'Irak » et « la guerre en Afghanistan ». Il se situe là en rupture - au moins partielle - avec l'interventionnisme, c'est-à-dire le choix d'intervenir comme « gendarme du monde » dans les affaires intérieures d'un autre État, du début des années 2000 mais également avec l'idéalisme, inspiré de la théorie de la Destinée Manifeste, qui a profondément marqué les discours et les pratiques de George Bush : la politique extérieure américaine devrait être guidée par la volonté de préserver et de diffuser le modèle américain fondé sur la démocratie et le libéralisme économique. [...]
[...] Il souhaite toutefois renouveler certains aspects de la politique extérieure américaine. Dans le troisième paragraphe, il évoque les révolutions arabes (« une vague de changement déferle sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, de Tunis au Caire, de Sanaa à Tripoli ») en promettant un soutien diplomatique, économique, technologique, culturel et humanitaire aux peuples défendant la démocratie et les libertés. Il évoque enfin la dimension stratégique de l'espace du Pacifique. En conclusion, ce discours, même s'il marque une évolution vers un multilatéralisme diplomatique, se termine par l'affirmation de la volonté de défendre les intérêts américains et d'assumer le rôle « indispensable » des États-Unis à l'échelle mondiale. [...]
[...] Ce document nous permet de comprendre la manière dont, depuis la fin de la guerre froide, les États-Unis s'adaptent à l'évolution du monde marquée par l'émergence de nouveaux pays et l'apparition de nouvelles menaces comme le terrorisme. Le ton volontariste du dernier paragraphe est une manière, pour Barack Obama, de répondre, au constat, fait par certains observateurs, d'un « déclin » américain. Cette évolution de la politique extérieure américaine sous la présidence Obama s'inscrit dans la volonté de déployer une approche plus pacifique, renforcée par un Tous ces outils pacifiques, renforcés par le soft power, tissent des liens qui consolident les positions des États-Unis dans tous les domaines où ils sont déjà dominants. [...]
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