Commentaire critique de documents :
- Lettre journalistique :Marcelle Tinayre, Notes d'une voyageuse en Turquie (p185)
- Pour "Récits de voyage occidentaux" j'ai choisi le texte 2 (d'Antoine Galland, Voyage à Constantinople (1672-?1673), p40).
- Café, Sébah&Joailler, environ 1890).
[...] On le constate également sur la photo 2 qui montre la façade en bois d'un café de la ville. Il faut attendre 1848-1849 pour qu'apparaissent la notion d'intérêt public et les premières réglementations urbaines reposant sur l'urbanisme occidental (alignement, élargissement, lutte contre les incendies . On comprend cependant, à la lecture du texte de Marcelle Tinayre, que ces réglementations sont lentement appliquées. A travers les documents mis à notre disposition, il nous apparaît donc que l'espace public des villes de la période ottomane se compose d'un labyrinthe de rues dont l'aménagement et la signalisation restent très sommaires. [...]
[...] L'analyse croisée de ces documents nous offre la possibilité d'entrevoir l'espace public à Istanbul à l'époque ottomane (1453-1921). En effet, à travers le regard des voyageurs occidentaux découvrant la ville ou bien par l'observation d'un cliché photographique fixant une scène de la vie quotidienne dans les quartiers, se dessine l'aspect ainsi que les usages de ce que - faute de mieux - nous nommerons « espace public », bien que ce soit une notion construite par l'Occident, qui n'existe pas dans la ville musulmane jusqu'à la fin du XIXème siècle. [...]
[...] » La représentation du pouvoir religieux et politique dans l'espace public Dans Voyage à Constantinople (1672-1673), Antoine Galland, envoyé comme traducteur auprès de l'ambassadeur de Louis XIV, rend compte de ce qu'il découvre et décrit au jour le jour des scènes de la vie quotidienne à Istanbul. C'est ainsi que le présent extrait offre la description d'une exécution publique avant d'évoquer l'annonce de la fin du Ramadan par le tir « à la pointe du sérail une volée de cinq à six pièces de canon. » Rappelons que, dans l'empire ottoman, le sérail est le Palais du sultan et de quelques hauts dignitaires. A Istanbul, il s'agit du Palais de Topkapi, qui domine la Corne d'Or, le Bosphore et la mer de Marmara. [...]
[...] Bien qu'accompagnée de trois Stambouliotes (une esclave, Melek Hanoun et un cuisinier), Marcelle raconte comment le dédale de rues sans signalisation rend le trajet complexe : « Nous allons, et nous nous trompons de chemin, une fois, deux fois . Ces rues, sans noms apparents, se ressemblent toutes. » Un espace public grossièrement pavé Par ailleurs, sa marche est rendue malaisée par le pavage grossier des rues : « Je maudis les pavés pointus et pose mes pieds avec circonspection. » Si l'on observe la photographie prise d'un café aux environs de 1890 (photo on comprend mieux les difficultés évoquées par l'auteure. [...]
[...] Nous avons pu approcher la notion d'espace public à travers trois documents qui couvrent une période vaste de l'époque ottomane, entre le XVIIème siècle et le début du XXème siècle. Si la ville se divise globalement en une zone publique et une zone privée, cette dernière englobe des espaces publics et d'autres semi ou totalement privés (notion de finâ et résidences). Le pouvoir politique et religieux du sultan y est visible. Différente du concept occidental, la notion d'espace public correspond à des espaces libres ouverts et à des lieux de plaisance comme les cafés, réservés toutefois aux seuls hommes. [...]
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