littérature, L'Envie, Iouri Karlovitch Olecha, satire, ironie, joie de vivre, classe sociale, roman, diatribe
Dans ce texte extrait du roman L'Envie de Iouri Karlovitch Olecha, le narrateur fait un portrait satirique et rabaissant d'Andreï Babitchev à travers la focalisation interne. La joie de vivre de Babitchev est décrite avec ironie et ses chansons ridiculisées. Le narrateur insiste sur sa corpulence et le ridicule de ses actes, notamment lorsqu'il fait son exercice physique matinal. Les derniers paragraphes culminent en une énumération d'actions ridicules et avilissantes qui ramènent le personnage à ses instincts les plus basiques.
[...] Son regard suffit sans doute à transpercer d'ondes amoureuses les jeunes filles qui travaillent avec lui, secrétaires ou vendeuses. » Le personnage est moqué, rabaissé, ramené à des attributs très bas. On sent un regard non seulement ironique et moqueur, mais aussi cruel de la part du narrateur. L'utilisation de phrases très courtes entrecoupées de points donne aussi un rythme très haché à ce passage, presque mordant. Le dernier paragraphe constitue le point culminant de la description faite par le narrateur, introduit par : « Comme un petit garçon ». [...]
[...] Conclusion Pour conclure, nous avons pu voir que la focalisation interne joue un grand rôle dans cette description, puisqu'elle place le lecteur dans la posture de celui qui observe Babitchev, et nous permet aussi de comprendre la psychologie du narrateur (le personnage de Kavalérov) à travers le regard qu'il pose sur Babitchev. Tout au long de ce texte, le narrateur introduit petit à petit un portrait de plus en plus dépréciatif et satirique de Babitchiv, jusqu'aux derniers paragraphes qui constituent une apogée dans la satire : ce personnage est comparé à un animal et à un enfant, il est aussi réduit à sa corpulence. [...]
[...] On peut aller jusqu'à dire que cette description cherche à émasculer le personnage décrit. En plus d'infantiliser le personnage, cette description évoque aussi un animal : « sautille, frétille, s'ébroue, émet des grognements ». Cette accumulation de verbes avec une dominante de sons « y » et « r » crée paradoxalement une musicalité dans le texte, montrant qu'il s'agit aussi d'un exercice de satire en virtuose de la part du narrateur. On retrouve cet aspect avec l'allitération « crépite comme une crêpe ». [...]
[...] Cette impression est renforcée par l'emploi des termes « d'habitude » et « chaque fois », montrant que le narrateur connaît bien la routine du personnage, et introduisant des actions relevant du comique de répétition. De plus, le narrateur utilise le présent de répétition pour décrire cette routine sportive : « je le vois », « quand il se couche », « il commence », « le bouton ne résiste pas ». On comprend alors que ce qui est décrit ici constitue l'essence du personnage aux yeux du narrateur. [...]
[...] On peut enfin penser qu'il dévoile une certaine admiration que le narrateur ne voudrait pas s'avouer, notamment quand on pense au titre du roman, L'Envie. La phrase suivante, « cette pièce sans destination précise dans laquelle je couche », montre que le narrateur est dépendant de Babitchev pour être logé et avoir un endroit où dormir. Cela complexifie le rapport qu'entretiennent ces deux personnages. Lorsque le narrateur décrit cette pièce, il la valorise par rapport à la chambre de Babitchev : « C'est plus grand, il y a plus d'air, de lumière, de soleil ». [...]
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