Ce document est un commentaire de texte complet et entièrement rédigé qui porte sur l'Entrée de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
A travers l'étude du texte, nous montrerons en quoi la société française du XVIIème siècle reste profondément marquée par l'influence de l'institution religieuse catholique, qui elle-même a vocation à renforcer sa présence pour conserver sa position dominante en France.
Pour ce faire, nous montrerons dans un premier temps que la place de l'Église est restée forte dans la société à la période que nous étudions ; dans un second temps, nous verrons que cette proximité se manifeste surtout avec la notabilité ; enfin, nous interpréterons le récit de l'évêque dans le contexte historique spécifique de l'après contre-Réforme catholique.
[...] Réflexions préalables, In: Annales. Economies, sociétés, civilisations. 22ᵉ année, N pp. 279-302. PONCET Olivier, Église catholique et société en France (xvie-xviiie siècle), Alain Tallon éd., Histoire du christianisme en France. [...]
[...] Pour ce faire, nous montrerons dans un premier temps que la place de l'Église est restée forte dans la société à la période que nous étudions ; dans un second temps, nous verrons que cette proximité se manifeste surtout avec la notabilité ; enfin, nous interpréterons le récit de l'évêque dans le contexte historique spécifique de l'après contre-Réforme catholique. Une société française qui reste fortement religieuse Le premier élément qui peut marquer dans ce texte est la position aussi forte qu'incontestée de la religion auprès des populations, tout du moins des populations rurales, puisque c'est d'elles qu'il s'agit dans le présent extrait. L'évêque et sa suite, en effet, apparaissent comme clairement populaires, de manière incontestée, pour les différentes personnes rencontrées. [...]
[...] Depuis un siècle, la France est marquée, comme l'Europe avec elle, par les guerres de religion entre catholiques et protestants. La France elle-même, après des exactions qui ont culminé avec le massacre de la Saint-Barthélémy, s'est montrée plus clémente avec la religion protestante sous le roi Henri IV, dont l'édit de Nantes, toujours en vigueur, affirme le droit des protestants à pratiquer leur religion, malgré une position du roi Louix XIII déjà plus hostile au protestantisme. Dans le même temps, l'Église catholique à l'échelle européenne a mis en place au cours des décennies passées la Contre-Réforme, afin de garder autant de fidèles que possible en son sein. [...]
[...] Le narrateur lui-même fait état de son double titre d'« évêque et comte de Saint-Paul-les-Trois-Châteaux » ; nous pourrions d'ailleurs mentionner que cela est révélateur de l'aspect facilité aux hautes fonctions ecclésiastiques pour un prêtre issu de la noblesse que pour un simple moine sans lien avec le pouvoir local. Mais cela doit ici davantage nous intéresser pour ses conséquences : de même que jusqu'à récemment les peuples se convertissaient à une religion suivant l'appartenance de leurs souverains, l'on peut supposer qu'il serait malvenu dans la société encore pyramidale de l'époque, le Tiers-Etat étant encore dominé à la fois par la noblesse et par le clergé, d'affirmer son opposition à son maître temporel et spirituel. [...]
[...] Le texte en notre présence est donc un témoignage concret, et c'est ce qui fait son intérêt, de la place réoccupée par la foi catholique dans la société alors que les positions catholiques et protestantes se stabilisent en Europe, et que la France, restée très majoritairement catholique, va également voir celui-ci s'imposer plus fortement par la suite, comme le montrera l'abrogation de l'édit de Nantes sous Louis XIV, du moins jusqu'à la révolution française qui constituera un autre choc majeur pour le catholicisme en France un siècle et demi plus tard. Bibliographie CHAUNU Pierre, Le XVIIe siècle religieux. [...]
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