Dans cette analyse de l'élaboration de la loi de 1905, Rémi Fabre, spécialiste de la question protestante en France, décrit les rapports complexes entre les politiciens français et la religion. Après avoir découpé la période d'élaboration de la loi en quatre phases, l'auteur insiste sur la contribution du milieu protestant, et notamment avec un personnage dont il a dressé la biographie dans un autre de ses ouvrages, Francis de Pressensé.
[...] Dans les deux grandes mouvances politiques, il paraissait évident que le Concordat ne pouvait durer plus longtemps, et c'est aussi une des raisons de l'acceptation de la Séparation. Les plus déçus de cette loi sont d'après l'auteur les ultras de la déchristianisation, qui voient apparaître une laïcité plutôt ouverte et libérale. Il ouvre sur la suite des évènements qui laisseront apparaître un défaut de la loi dans son application, l'épisode des Inventaires. Cette description de la laïcité libérale de 1905 est celle que nous connaissons aujourd'hui, la loi n'est pas un revolver braqué sur l'Eglise, mais la République garde les yeux fixés sur elle. [...]
[...] On prévoit alors l'élection d'une commission qui examinera tous ces projets. On entre dans la deuxième phase que décrit Rémi Fabre, l'avant-projet de la commission Il met en évidence les divergences au sein même de la majorité en s'attardant sur l'élection de cette commission. De nombreux républicains qui ne peuvent cautionner cette idée de séparation s'abstiennent de présenter des candidats, ou plus simplement ne participent pas au vote. La commission ainsi élue ne comporte que peu de séparatistes, et cela va influencer l'évolution du projet de loi. [...]
[...] La quatrième phase de cette élaboration est pour l'auteur le début des débats publics de la Chambre. Il y voit le seul moment où Aristide Briand n'est plus le maître de la situation, et se voit dans l'obligation d'accepter des idées de la majorité qu'il ne voulait pas voir apparaître dans la loi. Rémi Fabre s'attarde sur un épisode peu connu de cette période, la fin des débats. La Chambre était à ce moment focalisée sur la question des schismes, créant des dissensions au sein de la majorité : certains républicains comme Buisson se mettaient à rêver d'une religion où le fidèle aurait son mot à dire, une sorte de catholicisme républicain provoquant des contestations du côté des partisans de l'Eglise. [...]
[...] Cela signait l'arrêt de mort des petites communautés religieuses qu'étaient les protestants et les israélites. L'auteur insiste sur le lobby protestant extrêmement puissant au sein de la commission, Briand étant entouré de beaucoup de membres de ce schisme chrétien. Il réussit à faire modifier l'article 8 de Combes à propos de la fédération des associations cultuelles. Cette campagne redonne l'avantage à la commission et à son rapporteur, car les mouvances de droite majoritaires en novembre 1904 décident de privilégier son travail. [...]
[...] L'élaboration de la loi de 1905, Rémi Fabre Dans cette analyse de l'élaboration de la loi de 1905, Rémi Fabre, spécialiste de la question protestante en France, décrit les rapports complexes entre les politiciens français et la religion. Après avoir découpé la période d'élaboration de la loi en quatre phases, l'auteur insiste sur la contribution du milieu protestant, et notamment avec un personnage dont il a dressé la biographie dans un autre de ses ouvrages, Francis de Pressensé. Francis de Pressensé est en effet l'instigateur de cette loi de séparation entre l'Eglise et l'Etat. [...]
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