En 1961, Hannah Arendt assiste au procès d'Aldolf Eichmann à Jérusalem en tant qu'envoyée spéciale du New Yorker. D'abord publié sous forme d'articles, c'est en 1963 que sort "Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal." Au XXe siècle et au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le mal a pris une nouvelle forme, c'est-à-dire le crime de guerre, le crime contre l'humanité : il s'illustre à travers la Shoah et l'extermination du peuple juif.
Comment rendre compte du crime de masse, du crime contre l'humanité, incarnation du mal absolu ? C'est ce que tente de faire Hannah Arendt dans "Eichmann à Jérusalem", en affirmant, non sans créer une vaste polémique, que le mal est devenu "banal". "L'accusé" qui revient sur la personnalité et la biographie de Eichmann et "Un spécialiste de la question juive" qui trace la carrière de Eichmann depuis 1935 jusqu'au procès, est respectivement dans les chapitres II et III de Eichmann à "Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal".
[...] Sites Internet http://www.cndp.fr/tice/teledoc/dossiers/dossier_shoah.htm : pour une analyse du film de Claude Lanzmann, Shoah, consulté le 1er novembre 2009 www.caute.lautre.net/IMG/doc/Soumission_a_lautorite_-_Milgram- Foucault.doc : pour une analyse de la soumission à l'autorité, en passant par Milgram et Arendt, basée sur l'article de Jacques Lecomte dans Sciences Humaines mai 1997. [...]
[...] Rapport sur la banalité du mal", Hannah Arendt (1963)- chapitre II "L'accusé" et chapitre III "Un spécialiste de la question juive" En 1961, Hannah Arendt assiste au procès d'Aldolf Eichmann à Jérusalem en tant qu'envoyée spéciale du New Yorker. D'abord publié sous forme d'articles, c'est en 1963 que sort Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. Né en 1906 à Solingen en Allemagne, Eichmann est entré dans les SS autrichiens en 1932, puis fut recruté par la police secrète nazie en 1934 et, après l'annexion de l'Autriche par les Allemands en 1938, il fut chargé d'organiser à Vienne et à Prague la déportation des juifs d'Autriche. [...]
[...] Arendt ajoute également dans Un spécialiste de la question juive que l'auto-intoxication, le mensonge et la stupidité dont faisait preuve Eichmann, et par extension le peuple allemand, était facilité par la propagande du régime lancée par Goebbels ou Hitler. En effet, cela supposait que cette guerre n'était pas une guerre; que c'était le destin, et non l'Allemagne, qui avait commencé; et que c'était pour les Allemands, une question de vie ou de mort Cette phrase n'est pas sans nous rappeler Les principes de la propagande selon Arthur Ponsonby. [...]
[...] Car, si Eichmann n'obéit pas à la loi morale, Arendt ajoute qu' il avait toujours été un citoyen respectueux de la loi, car les ordres de Hitler, qu'il exécuta certainement de son mieux, avaient force de loi dans le Troisième Reich. C'est d'ailleurs pour cela qu'Eichmann a plaidé non coupable dans le sens entendu par l'accusation parce qu'il était réellement convaincu de son bon droit et du fait d'être non coupable. Il avait commis des actes pour lesquels vous êtes décorés si vous êtes vainqueurs et envoyés à l'échafaud si vous êtes vaincu. [...]
[...] ] pour admettre qu'une personne moyenne, normale ni faible d'esprit, ni endoctrinée, ni cynique puisse être absolument incapable de distinguer le bien du mal. Les juges, en considérant Eichmann comme un menteur, et donc comme un être de sang-froid, passent, selon Arendt, à côté du défi moral, et même juridique du cas Eichmann, c'est-à-dire la tentative de comprendre le criminel. Considérer Eichmann comme un monstre tombe dans l'alternative dénoncée par Kant, dans La religion dans les limites de la simple raison. [...]
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