Douze leçons sur l'histoire, Alain Prost, société française, sciences politiques, historiens, histoire de France
Antoine Prost, né en 1933, est un ancien élève de l'École normale supérieure de Paris et agrégé d'histoire. Il a été professeur à l'université d'Orléans de 1966 à 1979, puis à Paris I-Panthéon Sorbonne avant d'être nommé maître de conférences à l'Université d'Orléans.
Ses recherches sur la société française du XXe siècle ont fait son succès : une thèse sur la CGT à l'époque du Front populaire (1963) et une thèse de doctorat d'État en 1975 sur les anciens combattants (après la guerre de 14-18, on a une ouverture des sources) et la société française (1914-39) avec par exemple La Grande Guerre expliquée à mon petit-fils (2005). Ces deux thèses ont été publiées par les presses de la fondation Nationale des sciences politiques. Il ouvrit ses études au grand public notamment en participant au Tome V de l'histoire de la France au XXe siècle en 1979.
[...] Plus connus sont Max Weber ou R.Koselleck (contemporains) qu'il recommande, car sont traduits. En terme de date de parution, pour lui, l'œuvre la plus importante reste celle de P.Ricoeur, La Mémoire, l'histoire, l'oubli. Il dresse en fin d'œuvre une bibliographie variée et qu'il dit succincte On peut voir que les types d'ouvrages utilisés y sont variés : thèses, revues, presses universitaires, dictionnaires, actes de colloque . A en juger les notes de bas de pages fréquentes, Douze leçons sur l'histoire est une réflexion d'histoire à partir d'autres réflexions. [...]
[...] Son texte est souvent issu d'autres auteurs (construction, déconstruction de leurs propos) par des citations qui peuvent être malheureusement mal interprétées, voire mener au lapsus. Comme l'historien raconte, il doit être bon écrivain pour intéresser. Il doit pouvoir faire correspondre sa culture et la culture de l'auteur par son intelligibilité. C'est pour cela que les traductions sont difficiles, car il faut pouvoir retranscrire ce que l'auteur d'une époque voulait dire. On emploie les mots d'antan pour une remise en contexte, mais encore faut- il pouvoir se faire comprendre : d'où l'utilité des glossaires, etc. Conclusion : vérité et fonction sociale de l'histoire. [...]
[...] Ailleurs, comme États Unis, l'histoire occupe une place marginale dans l'enseignement et ne s'imprègne pas de la politique. L'essor de la discipline au XIXe siècle. L'enseignement secondaire devenu obligatoire en 1818, il forme un noyau qualifié (ayant passé l'agrégation) et élitiste, se destinant d'abord à un public cultivé. Après 1870, les historiens deviennent de plus en plus spécialisés. L'histoire se forge sa fonction : mettre en avant l'histoire des ensembles politiques et sociaux au mépris de l'histoire des règnes, les chronologies. [...]
[...] Les temps de l'histoire. Les dates font le squelette de l'histoire (Lévi-Strauss). Le temps social, le temps des sociétés sont des tiroirs dans lesquels les faits sont rangés. Les historiens utilisent la périodicité exécutée par la société (La Révolution était l'aboutissement de la modernité pour certains contemporains de l'événement) jugeant le temps en fonction de son progrès (philosophie de Kent). L'historien, lui, fait des va-et-vient avec le présent et le passé, les marque, les repère. Il divise le temps pour mieux l'analyser. [...]
[...] (ceci permettrait d'avoir une référence numérique de base pour pouvoir la comparer à ce qui fut réel). Pour résumer, le contre factuel agit de cette manière : A a engendré B. Et si agissait à la place de aurait-on toujours B ou X L'historien se place dans une situation avantageuse : il connaît la suite des événements, donc les conséquences des causes passées, il peut ainsi borner son imagination. Il voit les changements, voit ce qui est historique. Il peut émettre des hypothèses, mais elles doivent rester cohérentes. [...]
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