Les divisions du socialisme français vers 1880

Résumé du document

Interdit de cité après la Commune, le socialisme ne refait surface en France que dans les années 1880. Quels sont les facteurs qui entraînent une division du socialisme au début des années 1880 et quels sont les partis qui émergent ? Ce document est composé tout d'abord d'un extrait du programme du parti ouvrier par Guesde et Lafargue, datant de 1883. Ce programme appelle à l'émancipation de la classe productrice et considère nécessaire la possession des moyens de production par les producteurs. Il appelle donc à la création d'un parti politique avec des revendications immédiates politiques mais aussi économiques.

La deuxième partie du document est un article de Paul Brousse dans le journal Le Prolétaire, du 19 novembre 1881. Dans cet article, il prône l'action plutôt que l'intention d'agir, et il s'oppose clairement aux républicains opportunistes, dont la politique et pour une lui une théorie, une inaction.

La troisième partie du document est une déclaration des anarchistes au procès de Lyon en 1883. C'est une déclaration des principes des anarchistes, qui selon eux, n'ont pour seule vocation que la liberté absolue et ils s'opposent à toute forme de régime politique. C'est l'idéal anarchiste qui est relaté dans cette déclaration.

Extraits

[...] Le socialisme français est donc à cette période, un mouvement qui est composé de plusieurs partis, dont les convictions se rapprochent plus ou moins, mais dont l'entente n'a pas pu aboutir. [...]

[...] Il témoigne de l'introduction du Marxisme en France et le principal auteur est Jules Guesdes. Les militants du journal L'Egalité, emprisonnés pour avoir projeté un congrès international, ont rédigé pendant leur détention le premier Programme et adresse des socialistes révolutionnaires français et préparé leur action au congrès de Marseille. Guesdes n'y assiste pas, mais ce sont ses thèses qui triomphent, la grève est valorisée comme instrument de lutte des classes. La collectivisation des grands moyens de production et d'échange devient l'objectif du mouvement ouvrier. [...]

[...] La troisième partie du document est une déclaration des anarchistes au procès de Lyon en 1883. Elle est lue par Felix Tressaud mais au nom de 47 autres anarchistes. C'est une déclaration des principes des anarchistes, qui selon eux, n'ont pour seule vocation que la liberté absolue et ils s'opposent à toute forme de régime politique. C'est l'idéal anarchiste qui est relaté dans cette déclaration. Cette renaissance du socialisme peut s'expliquer par trois causes essentielles, les problèmes sociaux provoqués par la révolution industrielle et la grande dépression à la fin du siècle, l'insatisfaction engendrée par la modération du régime républicain, et l'amnistie aux communards votée en juillet 1880. [...]

[...] Ce qui différencie, c'est l'autonomie des groupes et d'adapter le programme aux situations locales et non centralisées comme les guesdistes. Ils visent à la révolution sociale (ligne 11 Révolutionnaire s'opérant progressivement par la base. L'action commence avec les municipalités socialistes, pour une conquête progressive et pacifique du pouvoir. L'autonomie des syndicats et un aspect important. Les anarchistes, après la scission, développent leur propagande dans les brochures et les journaux. Il préconise la propagande par le fait, avec les exemples des nihilistes russes qui ont assassiné le Tsar Alexandre II, pour effrayer la bourgeoisie et réveiller les masses. [...]

[...] Le principal sujet de discorde réside dans le programme fait à Londres en mai 1880 par Guesdes, Marx, Engels et Lafargue. Celui-ci préconise l'action révolutionnaire du prolétariat organisé en parti politique, mais aussi l'usage de tous les moyens y compris le suffrage universel. On voit que cela ne convient pas aux anarchistes, puisqu'à la ligne 17 à 20, il exprime leurs oppositions à toute forme de gouvernement et de régime politique, y compris à l'usage du suffrage universel. L'affirmation révolutionnaire provoque le départ des coopérateurs, des positivistes et des radicaux lors du congrès du Havre. [...]