Dissertation ayant pour sujet : "En quoi le front projette les soldats dans une réalité déshumanisée ?" Ici, vous assisterez à l'analyse de la démesure de la mécanisation entraînant l'ignominie des combats et provoquant cette déshumanisation des hommes perdus dans une guerre longue, violente, inhabituelle.
[...] Bien qu'en 1918 il atteigne le grade de commandant de la place à Sarrelouis, il partage durant ces quatre années le quotidien des tranchées, en constatant l'horreur, la détresse, et le désarroi des soldats face aux ordres inadaptés des cols blancs. Cet écrivain, véritable humaniste publie donc ce récit largement autobiographique en 1917 sous le pseudonyme de Lieutenant E.R. De retour à la vie civile, il exerce ses talents en tant que professeur à l'Ecole Polytechnique. Très respecté de ces élèves, dont G.Pompidou, l'écrivain, critique littéraire et historien décède en 1973. Gabriel Chevallier naît à Lyon en 1895. [...]
[...] Les poilus vivent ainsi dans une terreur permanente : G ;Chevallier les décrit comme privés de raison Sans cesse inquiet de savoir si ces minutes sont les dernières de la vie quand le moment de l'attaque vient, et apeurés quand les hommes tombent, s'ouvrent, se divise, s'éparpillent en morceaux (La peur, G.Chevallier). En effet, les obus déchiquètent les corps qui finissent par joncher le sol, le constituer, se confondre avec lui : c'est de la boue et du cadavre ( Carnet d'un combattant, P.Tuffrau). Les poilus se battent, dorment, attendent, paniquent, vivent au milieu d'un immense charnier. Dans ces conditions, ce n'est plus la raison humaine qui gouverne mais un instinct de survie. [...]
[...] La guerre les aliène. A court terme, la vue aérienne de la tranchée de la Marne apporte la preuve de ce à qu'était le front. Cet instantané ouvre les yeux de ceux, qui, restés à l'arrière n'ont reçu que l'information biaisée des journaux de propagande. Quand aux trois textes, ils sont tout d'abord un exutoire pour leurs auteurs. Paul Tuffrau écrit ses carnets au jour le jour sur le front. C'est un lien avec lui-même, l'Homme et autrui. Ces récits sont avant tout personnels, autobiographiques, pas nécessairement destinés à la publication ( tardivement publiés : 1998). [...]
[...] Ce sont des témoignages qui permettent aux nouvelles générations d'approcher la réalité de la Première guerre mondiale. G.Chevallier publie La peur en 1930, alors que les tensions s'exacerbent en Europe, pour mettre en garde contre ce qu'enseignait l'Ecole à propos de la guerre qu'elle qualifiait de moralisatrice, purificatrice et rédemptrice Thèse dérangeante puisqu'en 1939 sa vente fut suspendue. Ces trois témoignages sont donc intimement reliés au futur, pour que conscience soit prise de ce qu'est réellement une guerre, de ce qu'endurent les soldats, de ce que la peur est omniprésente, quoi qu'en dise les manuels ou certains hommes politiques. [...]
[...] De août à septembre 1914, on assiste à la guerre de mouvement. De 6 au 13 septembre a lieu la bataille de la Marne qui est rude. Très vite le front s'étend pour atteindre, après une course à la mer effrénée km de long. Dès lors, les Allemands s'enterrent, suivis des Français. La guerre de position débute. C'est une guerre d'usure qui entraîne des massacres aux victimes innombrables et mine le moral des troupes. Dès lors, on peut se demander en quoi le front projette les soldats dans une réalité déshumanisée. [...]
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