Willy Brandt, lutte contre le nazisme, demande de pardon envers le peuple juif, exactions nazies, construction d’une nouvelle « Allemagne », Ostpolitik, Adenauer
Le document qui nous est présenté est un extrait du discours prononcé le 12 décembre 1971 à Stockholm par le Chancelier de la RFA, Willy Brandt. Ce discours fait suite à son obtention du prix Nobel de la paix le 10 décembre à Oslo. Willy Brandt est une figure emblématique de la République Fédérale Allemande pour tout d'abord sa lutte contre le nazisme et de par son rôle très actif dans l'établissement de relations entre les blocs Ouest et Est. Une image de lui reste prégnante : la génuflexion de Varsovie comme une sorte de demande de pardon envers le peuple juif suite aux exactions nazies.
[...] Les 2 Grands, cités implicitement à ligne souhaitaient la détente et la résolution du problème allemand pouvait y conduire. Les premières négociations étaient l'œuvre des proches de Brandt, comme Egon Bahr (représentant du gouvernement fédéral) envers les Soviétiques ainsi que le secrétaire d'État Duckwitz, et à partir de novembre par Scheel, ministre des Affaires étrangères, pour le dossier polonais. Diapo. Comme énoncé aux lignes 65-66, les États de l'Ouest étaient prévenus, mais non consultés. Cette reconnaissance des frontières s'amorça lors du traité de Moscou le 12 août 1970 sur le cas de la frontière RDA- RFA. [...]
[...] Il est à la tête du SPD de 1964 à 1987. Ce n'est au bout que de la troisième fois qu'il parvient à devenir chancelier de RFA en 1969 étant tout de même devenue ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier dans le gouvernement de Kiesinger dès 1966. Le prix en fait consacre la trajectoire personnelle de cet homme politique ayant œuvré pour une sécurité européenne ancrée dans une Europe communautaire. Cependant il faut voir par cette attribution une politique interventionniste par laquelle le prix lui-même se pose en tribunal de la conscience internationale et impulse la démarche à adopter dans le combat idéologique entre les blocs selon Josepha Laroche. [...]
[...] La détente générale s'explique par la volonté de l'Europe de l'Ouest de chercher des marchés à l'Est. Ces états sont de réels médiateurs entre les USA et l'URSS. L'URSS a également des intérêts dans cette détente pour des raisons commerciales et économiques afin de réduire le coût de la dépense militaire et concentrer ses efforts contre la Chine qui depuis la deuxième moitié des années 1960 n'est plus un partenaire politique sûr pour l'URSS. Chacun cherche la paix désormais en Europe. Cependant des conflits persistent sur des théâtres d'opérations différents notamment avec la guerre du Vietnam. [...]
[...] Il faut savoir que l'Ostpolitik, selon Willy Brandt, n'était pas seulement motivée par le souci de tenir compte des réalités économiques et politiques. Il faut également retenir l'idée que l'Ostpolitik s'est fondée sur une conscience de singularité du passé allemand qui imposait à la RFA, et plus globalement aux 2 Allemagnes, un devoir particulier envers ses voisins et une responsabilité atypique envers les autres peuples. C'est dans cette optique que Willy Brandt énonce à la ligne 31, la méfiance toujours présente des différents peuples à l'égard de la RFA, car pour eux « il n'était pas facile de maintenir vivace la foi en une Allemagne digne ». [...]
[...] Les liens ainsi créés modifièrent la vision strictement bipolaire du monde. L'Ostpolitik est à la fois une réaction allemande face à l'évolution et de l'URSS et des USA. Elle cherchait à éviter que l'opposition des deux Allemagnes se transforme en une rupture culturelle et psychologique. Le chancelier allemand souligne donc l'importance d'une Europe communautaire et des relations saines avec l'Est pour l'identité et le développement de son pays. Bibliographie : CAHN Jean-Paul, COMMUN Patricia, DEFRANCE Corine et alii, La République Fédérale d'Allemagne : de la souveraineté retrouvée à la souveraineté partagée (1955-1974), Nantes, Éditions du Temps CAHN Jean-Paul (éds), PFEIL Ulrich (éds), L'Allemagne 1961-1974 : De la construction du Mur à l'Ostpolitik, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion LAROCHE Josépha, « Le Nobel comme enjeu symbolique dans les relations internationales », Revue française de science politique v.44, p. [...]
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