Raymond Poincaré, l'union sacrée, Allemagne, échiquier européen, discours parlementaires
Depuis 1870 et la victoire de Sedan, l'Allemagne, ayant parachevé son unité, n'a cessé d'accroitre son rôle politique sur l'échiquier européen, aux dépens notamment de la France, de plus en plus isolée et paralysée entre plusieurs systèmes d'alliances instigués par Bismarck.
Jusqu'au début des années 1900, l'Europe a connu une relative période de paix qui n'était pas sans cacher des blessures dont les plaies se rouvrirent dès l'année 1905. Ambitions coloniales et revendications nationales ont été à l'origine de conflits entre nations européennes, préparant une relative « veillée d'armes » (Jean-Jacques Becker). En 1905, une crise à propos de la question marocaine éclata entre la France et l'Allemagne qui revendiquaient cette colonie. Une crise plus sévère repparut en 1911: la crise d'Agadir eut pour conséquence une poussée très forte des nationalismes français et allemand, ce qui ne pouvait pas être sans conséquences ultérieures.
[...] De plus, elle déclare la guerre à la Russie, alors que Poincaré et Viviani rendent visite au tsar. Dès le 2 août, il y eut de nombreuses violations de la frontière française par des patrouilles françaises. Dès le des troupes allemandes entrèrent au Luxembourg, puis la neutralité de la Belgique fut violée le 4 à 8 heures du matin. Ainsi, l'enchainement des mobilisations puis des actes de violation des territoires fut brutal et rapide. Ce qui amena la France à s'unir d'autant plus, que ce soit chez les politiques que chez la nation. [...]
[...] En août 1913, le parlement français avait voté, à la demande de Poincaré, la loi des trois ans permettant à la France d'aligner hommes, malgré sa nette infériorité démographique. Enfin, le 16, juillet 1914, la France adopte enfin l'impôt sur le revenu pour financer la croissance des dépenses militaires. Lors de cette séance mémorable du 4 août, la guerre est maintenant inévitable. La France n'en est pas responsable et a été surprise par l'agresseur allemand. Des moyens militaires et politiques sont mis en place pour répondre à cette agression insolente et brutale. [...]
[...] En quoi, à travers ces deux discours parlementaires, la guerre est-elle présentée comme inévitable, et quel est l'argumentaire développé et les moyens mis en place pour répondre à l'agression allemande? Afin de répondre à cette problématique, nous verrons d'abord que des sacrifices ont été consentis au maintien de la paix malgré des crises annonçant un conflit majeur; puis que la guerre, subie et brutale, semble violer ces principes; enfin que la France et tous ses fils sont prêts à se défendre, mobilisés par une union sacrée Dans les années précédent l'entrée en guerre de 1914, la France a dû concéder de nombreux sacrifices au maintien de la paix en Europe, depuis la défaite de 1870 jusqu'aux crises européennes des années 1900, sacrifices servant à déculpabiliser la France mais sacrifices consentis uniquement à cause d'un idéal de paix? [...]
[...] La France est indignée contre l'Allemagne; on se souvient de la blessure ouverte par elle (l.42) lors de la défaite de 1870, et remâchée depuis 1871, au souvenir de l'Alsace-Lorraine. L'adhésion du gouvernement à cette union sacrée se fait relativement bien, le 26 au soir, un nouveau cabinet est constitué: seule la droite n'est pas représentée dans ce remaniement. L'adhésion des partis s'opère avec une extraordinaire unanimité. En revanche, l'opinion publique est moins bien préparée à cette mobilisation et met plus de temps à s'engager, même si le sens du devoir (Jean-Jacques Becker) l'emporte relativement vite dans les régions dans lesquelles l'opinion publique est sondée Mais la France veillait. [...]
[...] La France vient d'être l'objet d'une agression brutale et préméditée, qui est un insolent défi au droit des gens. (l.3-4). En 1912, la Triplice (alliance conclue entre l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne et l'Italie en 1882 et renouvelée de cinq ans en cinq ans jusqu'à la grande guerre) a été renouvelée par anticipation pour six ans. De plus, elle ressere les liens avec la Bulgarie et la Turquie qui dote son armée d'un commandant allemand en novembre 1913. De même, le domaine militaire est marqué par un renforcement. [...]
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