Rejeton le plus méprisé de la noblesse sous l'Ancien Régime, Mirabeau est l'illustration du basculement de 1789 : il va devenir le personnage le plus brillant de l'Assemblée constituante. En 1788, les ministres du roi lui demandent son aide pour agir contre les parlements qui ont donné signal de révolte, ce qu'il refuse. Membre d'une loge maçonnique, il défend les droits de liberté de la presse avec la publication de son Courrier de Provence, participa à la rédaction de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et soutint la réquisition des biens du clergé. Il est élu député du Tiers État d'Aix-en-Provence en 1789 : rejeté par son ordre, il se place du côté du peuple est en tant que député de la nation.
C'est dans ce contexte que Mirabeau prononce un discours à l'Assemblée le 16 juin 1789, justifiant sa proposition de dénomination de l'Assemblée comme « Représentants du peuple ». Cette proposition faite la veille par Mirabeau n'a pas, à sa grande surprise, obtenu tous les suffrages, et Mirabeau réagit en rappelant ses conceptions de souveraineté nationale et de nation. Le lendemain, il va aider l'abbé Sieyès à transformer les États généraux en Assemblée nationale.
En quoi le discours prononcé par Mirabeau le 16 juin 1789 annonce-t-il le transfert imminent de souveraineté du roi de droit divin à une Assemblée représentative ?
[...] Mirabeau a donc une expérience incomparable de l'Ancien Régime. Contrairement à ses collègues de l'Assemblée constituante, hommes de loi, lui est un justiciable, un emprisonné, un plaideur. Son occupation principale pendant ces années de prison est l'écriture : le jeune noble partage les ambitions des jeunes roturiers et veut conquérir la gloire par l'écriture. Dès sa sortie de prison, il entreprend des voyages un peu partout en Europe, à l'occasion de missions d'espionnage. En 1788, les ministres du roi lui demandent son aide pour agir contre les parlements qui ont donné signal de révolte, ce qu'il refuse. [...]
[...] Mirabeau, simple voix de la Révolution ? a. Les influences de Mirabeau b. La souveraineté populaire : l'exemple des Américains 2. Mirabeau, ou la tentative de la réconciliation du roi et de la Révolution a. Un programme construit autour de la personne royale b. La nécessité de la fonction royale I. Le passage des États généraux à l'Assemblée nationale: la prise de conscience de la Nation La nation est à la fois une idée et une réalité qui s'inscrivent dans la modernité. [...]
[...] Il a pour lui le nombre. Sont ainsi exclus les privilégiés, encombrés d'un héritage historique de titres. Mirabeau perçoit la complexité de la réunion des trois ordres et de leur non-séparation : «Empêcherez-vous la nation d'appeler le Clergé - clergé; la Noblesse - noblesse?». Une tentative d'intégration des deux autres ordres au Tiers- État a pourtant été proposée, mais seuls trois curés rallièrent le 13 juin les députés du Tiers. L'assemblée se considéra dès lors comme représentant seul la Nation. [...]
[...] Personne ne l'eût osé avant Mirabeau En quoi le discours prononcé par Mirabeau le 16 juin 1789 annonce-t-il le transfert imminent de souveraineté du roi de droit divin à une Assemblée représentative? I. Le passage des États Généraux à l'Assemblée Nationale: une prise de conscience de la Nation 1. Un intérêt nouveau pour le peuple a. La nation comme expression politique du peuple français b. Les droits et la dignité du peuple qui se constitue en Nation a. La nécessité d'une nouvelle dénomination pour l'Assemblée du peuple b. La naissance de la Nation II. [...]
[...] C'est l'avis de Mirabeau, qu'il rappelle dans son deuxième discours sur la dénomination de l'Assemblée : en suspendant le texte voté par les représentants, le roi reporte la question devant la nation qui se prononcera à nouveau lors de la prochaine élection. C'est un principe que Mirabeau croit «tellement nécessaire», il insiste dans son discours sur nécessité de la sanction royale». Ce pouvoir est alors d'autant plus nécessaire que le régime d'assemblée représentative instauré par la Constituante et théorisé par Sieyès risque d'aliéner la souveraineté nationale à une nouvelle aristocratie parlementaire: un roi fort serait une garantie de la nation en face d'une assemblée chargée de faire la loi. [...]
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