Lors des obsèques de Jean Jaurès le 4 août 1914, Léon Jouhaux prononce un discours dont nous allons étudier un extrait. Il s'agit donc d'un document public puisqu'on peut relever plusieurs marques du discours comme : « ami Jaurès », le nous de politesse. Léon Jouhaux a prononcé ce discours devant la mairie du XVIe arrondissement de Paris devant le cercueil juste avant qu'il ne soit emmené à Albi. Plusieurs historiens s'accordent à dire que ce discours était improvisé.
Léon Jouhaux, auteur de ce discours, est né en 1879 à Aubervilliers. Après son certificat d'études, il doit travailler pour assurer les revenus de sa famille. Il entre alors dans une usine d'allumettes qui appartient à l'Etat. Dès 16 ans, il fréquente les groupes anarchistes avant se s'engager dans le mouvement syndical. En 1901, il est ainsi condamné à 3 mois de prison pour avoir crié « A bas l'armée ». Plusieurs fois licencié, il a du mal à trouver un travail stable. Cependant, il s'élève rapidement dans la hiérarchie syndicale grâce à son intelligence, ses capacités d'organisation, sa personnalité et surtout grâce à ses talents d'orateur. En 1906, il est élu représentant du comité syndical local à la CGT. Après avoir assuré l'intérim de trésorier de la CGT au début de l'année 1909 ; le 12 juillet 1909, il est âgé alors de 30 ans et il succède à Victor Griffuelhes au poste de secrétaire général de la Confédération Générale du Travail. Il garde ce statut jusqu'en 1947. En 1914, Jouhaux qui jusqu'en 1910 était considéré comme un anarchiste, apparaît de plus en plus modéré et fait prendre à la classe ouvrière un virage patriotique.
[...] La France a vécu dans les années 1900 une sorte de veillée d'armes, notamment à partir de la crise de Tanger c'est-à-dire à partir de 1905. Cependant, ceci doit être nuancé. En effet, une large partie de l'opinion publique est alors pacifiste, mais l'usage interne des politiques est totalement différent, on instaure notamment la loi des trois ans (service militaire rallongé juillet1913). En 1914, la crainte de la guerre était quelque peu retombée, en effet, on ne croyait pas véritablement au caractère inéluctable du conflit. [...]
[...] Dans un court terme, Léon Jouhaux participa de plus ou moins loin à la pratique de l'Union Sacrée. Ainsi, au mois de septembre, il accompagne le gouvernement à Bordeaux, et accepte à titre personnel un poste de Commissaire à la Nation Il siège également au Secours National aux côtés de l'ancien préfet de police Louis Lépine et du leader de l'Action française Charles Maurras. Les conséquences de ce discours furent très profondes : le positionnement proche du pouvoir valut à Jouhaux des critiques de l'intérieur de la CGT de la part des membres qui se réclamaient d'un syndicalisme révolutionnaire. [...]
[...] Discours de Léon Jouhaux lors des obsèques de Jean Jaures le 4 août 1914 Critique externe Lors des obsèques de Jean Jaurès le 4 août 1914, Léon Jouhaux prononce un discours dont nous allons étudier un extrait. Il s'agit donc d'un document public puisqu'on peut relever plusieurs marques du discours comme : ami Jaurès le nous de politesse. Léon Jouhaux a prononcé ce discours devant la mairie du XVIe arrondissement de Paris devant le cercueil juste avant qu'il ne soit emmené à Albi. [...]
[...] Ils ne voient pas comme Jaurès les priorités pacifistes du socialisme. - Armistice franco-française : Tous unis pour sauvegarder l'intégrité de la Nation. Réconciliation nationale puis Union sacrée formule consacrée par Poincaré : attitude devant l'ennemi de tous les fils de la République. Arrêt momentané des luttes entre Français caractéristiques de la Belle Epoque afin de se consacrer à la défense de la patrie menacée. Cependant, ambiguïté, car chacun considère qu'il avait raison jusque-là. Attention : pas de retour sur les positions antérieures et on n'est pas d'accord non plus sur l'avenir. [...]
[...] Cependant, il n'écrira jamais son article, car Raoul Villain ans, lui tira deux balles dans la tête. La thèse du crime solitaire fut adoptée. Ainsi, les possibilités du maintien de la paix s'effondrent Ainsi, dès le lendemain, le zèle patriotique prend le dessus sur la volonté de paix, exemple d'un pacifiste lynché à la Gare de l'est. En quelques jours l'atmosphère était différente et le peu d'insoumis à la mobilisation proclamée en Alsace ( 1.5 Malgré le manifeste du 2 août où Léon Jouhaux réaffirme sa croyance en une paix possible, mais où il abandonne l'idée de grève générale révolutionnaire, lors des obsèques du leader socialiste, Léon Jouhaux prononça donc ce fameux discours où il reconnaît l'impuissance de la CGT face aux événements. [...]
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