En France, l'après-guerre est marqué par la recherche d'un consensus et les élections législatives de 1919 sont remportées par le bloc national formant la « chambre bleu horizon », coalition de droite majoritaire (droite conservatrice, droite radicale et quelques radicaux et socialistes indépendants). Cette victoire qui conforte le libéralisme économique et un patriotisme exacerbé est due à l'utilisation du thème de « l'Union sacrée » et du renouveau du sentiment national ; et à une campagne d'hostilité au bolchévisme qui par des réunions, conférences, affiches, photographies montre l'image des bolchéviques « couteaux entre les dents », des fous et criminels auteurs des horreurs de la dictature (terreur, famine et mort…), des ennemis du peuple.
Mais cela n'empêche pas une agitation ouvrière forte. La classe ouvrière très mobilisée pour l'effort de guerre s'était déjà fait entendre à partir de 1917 à la suite de revendications et grèves.
Ainsi les partisans de l'adhésion à la IIIe Internationale sont majoritaires quand la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) se réunit le 25 décembre 1920 pour son 18e congrès dans la salle du Manège à Tours pour débattre de l'adhésion. Dans ce rassemblement de près de 400 personnes ont lieu des discussions houleuses, émouvantes et passionnées. Et c'est dans une salle surexcitée, d'une voix très faible, et avec le plus grand mal à se faire écouter que Léon Blum prend la parole le 27 décembre 1920. Maître à penser de la SFIO malgré son absence de responsabilités dans le parti, il est un orateur respecté grâce à ses éditoriaux dans Le Populaire. Quand il prend la parole une forte émotion imprègne son discours : il est conscient que la scission est inévitable. Défavorable à la IIIe Internationale et membre d'un comité de résistance socialiste, il dit adieu à ses anciens compagnons et demande à ceux qui vont devenir des frères ennemis de ne pas se déchirer.
On peut alors se demander pourquoi Léon Blum refuse la IIIe Internationale et quel socialisme il défend face aux sympathisants de la révolution russe.
Il convient d'abord de voir pourquoi Léon Blum ne peut se ranger du côté des adhérents, avant de voir les valeurs qu'il défend et comment il tente d'aménager l'après-division.
[...] KRIEGEL Annie, Aux origines du communisme français, Flammarion, sciences de l'Histoire Paris. TIERSKY Ronald & alii, Le mouvement communiste en France, Fayard, L'Histoire sans frontières Paris. Ouvrages spécifiques GIRAULT Jacques, Le congrès de Tours, éditions sociales Paris. VERDIER Robert, Bilan d'une scission, congrès de Tours, Gallimard, Idées Paris. Biographies BERSTEIN Serge, Léon Blum, Fayard Paris. LACOUTURE Jean, Léon Blum, Seuil, Points Histoire Paris. [...]
[...] Bibliographie Synthèses ABBAD Fabrice, La France des années 1920, Armand Colin, cursus, Paris BERSTEIN Serge, Démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes au XXème siècle, Hachette supérieur, Carré Histoire Paris. DROZ Jacques & alii, Histoire générale du socialisme (tome III : de 1918 à 1945 ; articles de PORTAL Roger, KRIEGEL Annie & LEFRANC Georges), PUF, Quadrige Paris. ZERAFFA-DRAY Danièle, D'une République à l'autre : 1918-1958, Hachette supérieur, Carré Histoire Paris. Monographies BERSTEIN Serge & BECKER Jean-Jacques, Histoire de l'anti-communisme en France (tome I : 1917-1940), Orban Paris. FERRO Marc & alii, La révolution d'octobre et le mouvement ouvrier européen (article de KRIEGEL Annie), EDI Paris. [...]
[...] Sur l'initiative de Jean Jaurès, paraît le premier numéro de L'Humanité, le 18 avril 1904. Blum rédige deux articles par mois pour le quotidien. La même année a lieu en août le congrès d'Amsterdam de la IIe Internationale : on y repousse officiellement le réformisme, et le parti socialiste se déclare parti de révolution et d'opposition L'année suivante, du 23 au 25 avril à la salle du Globe, à Paris, les différents mouvements socialistes sont de nouveau réunis en congrès et s'unissent au sein de la S.F.I.O. [...]
[...] Ainsi pour Léon Blum ceux qui veulent adhérer à la IIIe Internationale courent à l'aventure (l. c'est-à-dire la révolution et ses désordres qui ne garantissent rien, et il préfère garder la vieille maison (l. un socialisme à la française qui avance peu à peu, mais sûrement vers la fin des inégalités par des réformes. En outre, d'une conquête du pouvoir différente découle un exercice du pouvoir également différent, car bien souvent les moyens sont aussi la fin. II La défense de la pluralité La dictature du prolétariat : une ligne à suivre En effet aux l et 3 parmi les points de contradiction Léon Blum cite l'organisation politique et l'organisation corporative, et la question de la dictature du prolétariat Selon la doctrine marxiste de la révolution, de la prise du pouvoir par le prolétariat, découlent la dictature du prolétariat, le gouvernement d'un parti unique, le Parti qui œuvre à la socialisation des moyens de production. [...]
[...] Il est alors conscient de la scission qui est inévitable ; le socialisme et le communisme sont trop différents. Des l à 4 sur les questions d'organisation défense nationale il cite brièvement les points de divergence et conclut sur ce résidu sentimental de la doctrine communiste nous ne pouvons pas plus accepter que sa forme théorique ainsi Léon Blum affirme pouvoir accepter au maximum la doctrine communiste, c'est-à-dire la doctrine marxiste à laquelle le socialisme est censé, officiellement, se rattacher, mais qui lui semble lointaine, quelque chose dont au plus on se souvient, mais en aucun cas il n'accepte la dimension pratique, les moyens. [...]
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