Discours, Léo Lagrange, jeunesse, 10 juin 1936, culture, Front populaire, histoire culturelle, Léon Blum, politique
Léo Lagrange, homme politique socialiste français, est devenu sous-secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des loisirs sous le Front populaire. Il s'adresse aux Français dans son discours du 10 juin 1936. Formé d'une coalition des partis de gauche, le Front populaire est né en réaction à la crise du 6 février 1934 lors de laquelle les ligues d'extrêmes ont tenté de prendre le pouvoir. Dans ce mouvement se réunissent à la fois des membres du Parti radical, du Parti communiste ou encore de la SFIO et, ensemble, ils mettent en oeuvre des réformes sociales majeures.
[...] Dès lors, il convient de se demander : En quoi l'ambition culturelle du Front Populaire s'inscrit-elle dans une dynamique de différenciation au sein du pays et face à certaines trajectoires européennes ? Ainsi, il s'agira dans un premier temps de montrer que le projet culturel porté par le Front Populaire ne relève en réalité pas complètement de valeurs socialistes mais est plutôt le fruit d'un contexte Dès lors, le parti de coalition au pouvoir annonce organiser de manière très précise et structurée la culture et son développement moyen de faire croire à ce projet. [...]
[...] ] je compte surtout sur le concours de la jeunesse elle-même pour créer avec elle » (ligne 36-38). CONCLUSION : Pour conclure, si l'analyse de ces deux documents dans un premier temps semble ne dégager qu'une seule vision, celle d'un ambitieux et glorieux programme social qui mettrait en valeur les idées du Front Populaire, la rétrospective que nous amène à réaliser le titre du document vient mettre en lumière la dimension « utilitaire » de cette ambition culturelle de gauche. [...]
[...] Est aussi envisagée un service de l'enfance anormale et de l'éducation surveillée. Si le titre de ce service semble suggérer une dérive d'exclusion, celui-ci est en fait un élément de plus vers une intégration et un accompagnement de tous toujours plus grand. En créant ce service, Jean Zay souhaite permettre, même aux enfants présentant des difficultés (handicap physiques, moteur, etc.) ou ceux en situation de délinquance, de bénéficier d'une instruction. On peut rapprocher cette institution avec l'idée évoquée par Léo Lagrange dans son discours, lorsqu'il évoque, aux lignes 23 et 24 « les intérêts permanents et solidaires de la civilisation de notre pays ». [...]
[...] Les propositions visant à concrètement organiser le temps libre des citoyens français, si elles passent avant tout par le développement du sport qui est un moyen efficace pour atteindre la jeunesse, sont aussi pensées autour d'une idée populaire et mettent en œuvre des institutions variées, accessibles au plus grand nombre. L'ambition culturelle du parti va donc bien au-delà de développer les loisirs en eux-mêmes, il s'agit pour eux d'ouvrir ce monde auparavant réservé à une partie restreinte de la population et ainsi faire société autour de valeurs communes, les loisirs. Ces politiques, avancées par Léo Lagrange et le parti comme des politiques culturelles de masses, ne sont pas, contrairement aux critiques qui peuvent être faites, anti-démocratiques. [...]
[...] C'est dans cette visée que l'on peut analyser la référence de l'orateur à André Malraux qu'il cite à la ligne 29 : « le temps du mépris ». Livre écrit et publié la même année que le discours du document Malraux y dénonce un temps où la dignité des hommes est bafouée, où la condition humaine est ignorée et il revendique un droit de vivre pour tous, simplement lié à la condition humaine. Léo Lagrange relie de cette façon le programme du front populaire à une idéologie humaniste qui ne souhaite qu'une chose, le bien-être humain. [...]
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