Le 26 novembre 1900, à l'hippodrome de Lille, Jules Guesde et Jean Jaurès s'expriment, suite à l'invitation du maire de Lille, Gustave Delory, devant plus de huit mille socialistes. Ce débat est articulé autour de grands thèmes : l'Affaire Dreyfus, la participation de socialistes dans un gouvernement bourgeois, le socialisme municipal… Mais c'est un réel débat doctrinal et de concept qui a lieu. Ce sont deux voix qui s'opposent, réforme ou révolution ? Cette conférence contradictoire est aussi appelée ‘'Les Deux Méthodes''.
Le mouvement socialiste en France est alors très désorganisé, en cinq tendances, mais deux courants prennent de l'importance : le Parti Ouvrier Français (POF), prône le marxisme ‘'pur'', ‘'orthodoxe ‘', Jules Guesde en est le dirigeant ; et les socialistes indépendants : Jean Jaurès, Alexandre Millerand, Aristide Briand, René Viviani… entre marxisme, tradition et République, ils choisiront la participation.
Le 22 juin 1899, Alexandre Millerand rentre dans le gouvernement du républicain Waldeck-Rousseau. C'est le premier socialiste qui rentre dans un gouvernement sous la IIIe République, il occupe le poste de ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télégraphes. Ce gouvernement issu de l'élection du Bloc Républicain, est composé de républicains progressistes, ds radicaux, et donc d'un socialiste.
Dans cet extrait du discours de Jean Jaurès, c'est la question de la participation ou de la non-participation au gouvernement de la bourgeoisie qui est traitée.
[...] Depuis longtemps les courants socialistes essaient de se rassembler, ainsi déjà en 1876 et en 1878. Mais dès 1882, les cinq grandes tendances du socialisme se divisent et créent alors divers partis : la FTSF : socialisme réformiste, le POF : marxisme ‘'orthodoxe'', le POSR : allemanisme, le PSR : blanquisme et les socialistes indépendants. C'est ces cinq tendances qu'il faudra alors rassembler, pour arriver au grand Parti socialiste dont ils ‘'rêvent'' tous. Malgré les divergences d'opinions, à partir de 1901 les socialistes sont en marche vers l'unification. [...]
[...] En 1905, lors du Congrès du Globe, ces deux partis se regroupent et donnent naissance à la SFIO. De nos, la question de la participation de socialistes, ou plus généralement d'homme de gauche, au gouvernement de François Fillon est d'actualité. Ainsi, Bernard Kouchner est devenu ministre des Affaires Etrangères. Martin Hirsch, lui a été nommé Haut Commissaire à la Solidarité. L'ancien président d'Emmaüs va-t-il pouvoir mener une politique de ‘'gauche'', ou tout simplement la politique qu'il souhaite, dans un gouvernement de droite ? [...]
[...] La présence d'un socialiste au gouvernement est un moyen d'action du parti socialiste, à la fois pour faire passer des réformes, des idées, mais aussi pour vérifier la politique du gouvernement. Jean Jaurès s'en remet au parti, pour qu'il juge(ra) souverainement (ligne la marche à suivre. b . Mais sans naïveté Jean Jaurès n'est pas candide sur les ‘'pouvoirs'' de Millerand au sein du gouvernement. Ainsi, il écrit : cela n'implique pas qu'on est la naïveté d'attendre de ce ministère [ ] l'entière justice (ligne 19). [...]
[...] Dans cet extrait du discours de Jean Jaurès, c'est la question de la participation ou de la non-participation au gouvernement de la bourgeoisie qui est traitée. Dans une première partie nous étudierons la participation d'un socialiste à un gouvernement d'Etat bourgeois. Et enfin la puissance du parti socialiste et l'envie d'unité. I. La participation d'un socialiste à un gouvernement bourgeois L'entrée d'Alexandre Millerand au gouvernement de Waldeck-Rousseau, le 22 juin 1899, amplifie les dissensions au sein des mouvements socialistes. a. [...]
[...] Il s'adresse directement à son auditoire, et plus généralement à tous les militants socialistes et aux ouvriers : les autres plus mauvais qui voudraient le remplacer pour vous faire du mal (lignes 25 et 26). II. La puissance du parti socialiste et l'envie d'unité Les socialistes, de toutes tendances qu'ils sont, sont d'accord sur le fait que la participation de Millerand au gouvernement de Waldeck-Rousseau montre la puissance du parti socialiste. a. La ‘'nouvelle'' puissance du parti socialiste remarquée Dans son discours, Jaurès désigne le citoyen Lafargue (ligne il s'agit de Paul Lafargue, disciple et gendre de Marx, qui cofonda (avec Jules Guesde) le POF ; celui-ci déclara lors de l'entrée de Millerand au gouvernement qu'il d'agissait d' un symptôme décisif de la force croissance de notre parti (NDLR parti socialiste) (ligne 15). [...]
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