Le texte soumis à notre étude est un extrait du discours de jean Jaurès à la chambre des députés. Cette conférence est retranscrite dans le Journal Officiel. Celui-ci apparaît en 1848, et se voit attribuer le monopole de la publication des Lois et des Décrets.
Jean Jaurès a alors 34 ans (il est né le 3 septembre 1859 à Castres). Normalien, agrégé de philosophie, il est issu d'une famille de la petite bourgeoisie tarnaise. Il s'engage dans la politique en 1881 et est élu député centre gauche en 1885 : de son propre aveu, il ignore encore tout du socialisme, qu'il découvre alors et pour lequel il se passionne. En 1889, victime du scrutin de circonscription, il n'est pas réélu : professeur à l'université de Toulouse, il se consacre, quatre années durant, à l'étude des premières manifestations du socialisme allemand dans la philosophie. Le 20 janvier 1893, élu député du Tarn dans la circonscription de Carmaux, il a achevé sa radicalisation et est devenu un socialiste engagé. Moins d'un an après, le 21 novembre 1893, il prononce un discours devant la Chambre des députés. Ce discours a une double fonction : la réponse à une déclaration du Président du Conseil Charles Dupuy, véritable déclaration de guerre au socialisme, sert en fait d'occasion pour développer un véritable manifeste de ce mouvement politique.
[...] Une centaine sont condamnés à mort (dont 23 effectivement exécutés) aux travaux forcés à des peines de prison au bannissement, et sont déportés en Algérie et en Nouvelle-Calédonie Ce discours permet à Jaurès de se distinguer radicalement du républicanisme modéré dont il était membre, et de s'ancrer publiquement dans le socialisme. Socialisme à la fois indépendant, et héritier des idées marxistes. Mais est-il vraiment besoin de lutter pour obtenir l'émancipation sociale, alors que celle-ci semble inéluctable ? Jaurès dans son discours insiste sur le fait que l'émancipation est inévitable, pour deux raisons que nous allons traiter, la première étant l'action inconsciente des lois du gouvernement dans ce sens, la seconde, par l'affranchissement spirituel. [...]
[...] Jaurès affirme que c'est par les lois du gouvernement que l'émancipation se fera. Un gouvernement dont ce n'est pas l'objectif mais qui machinalement tend à favoriser cet affranchissement. Par exemple en favorisant le développement intellectuel et culturel des catégories sociales les plus pauvres. Jaurès prend pour exemple les lois de Jules Ferry sur l'éducation, notamment celle du 16 juin 1881 (gratuité de l'enseignement primaire), celle du 28 mars 1882 (enseignement primaire obligatoire et laïque de 7 à 13 ans) qui est mentionnée dans le texte à la ligne 44 vous avez voulu aussi qu'elle fût laïque Ainsi Jean Jaurès sous-entend que c'est la Chambre des députés, celle-là même qui s'épouvante face à la montée des revendications prolétaires, qui a accompli cette œuvre. [...]
[...] En cas de grève, les réductions de personnels sont rapides, ce qui est assez dissuasif. Jaurès dénonce l'exploitation de cette masse salariale. Le prolétariat au lieu de payer une somme allouée au chef de l'Etat pour les dépenses qu'occasionnent sa fonction doit payer de sa personne une quantité d'heures de travail pour satisfaire les patrons, ceux qui représentent le véritable pouvoir, dans un siècle de développement économique. En 1893, le pouvoir politique appartient à la population, composée en majorité de salariés, mais celle-ci est dénuée de souveraineté économique ce qui empêche une émancipation sociale. [...]
[...] Il est alors une critique virulente de la société libérale et une réaction contre le pouvoir excessif de ceux qui disposent de la puissance économique et financière. L'idée majeure du socialisme est celle de progrès c'est-à- dire la transformation du monde dans un sens réellement positif. Cela vise à la création d'une société égalitaire par l'organisation de la production et de la substitution de la propriété sociale à la propriété capitaliste. Il est le seul capable de résoudre cette contradiction fondamentale de la société ligne 27-28 et donc de mener à l'émancipation sociale des travailleurs. Cette société socialiste serait plus juste car plus égalitaire. [...]
[...] Mais celle-ci est dénuée de pouvoir économique et donc de droit social. Grâce à ce discours Jean Jaurès vante les mérites d'un outil qui favoriserait l'émancipation sociale des travailleurs, le socialisme. Socialisme qui utilise un nouveau moyen de lutte, la politique. Jean Jaurès s'ancre alors publiquement dans ce mouvement conquérant et marque de son empreinte cette idéologie en bénéficiant des idées héritées de Marx, mais surtout en y incluant ses propres idées. Ce discours pourrait alors être considéré comme son manifeste. [...]
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